En 1904-1905, une des batailles les plus féroces de la guerre russo-japonaise s'y est déroulée entre les armées japonaise et russe, lors du siège de Port-Arthur. Les pertes japonaises s'y montèrent parfois à 90 % ; beaucoup d'observateurs notèrent la forme nouvelle des combats qui s'y sont déroulés, anticipation de la violence de la Première Guerre mondiale[1].
Après la bataille, le général japonais Maresuke Nogi a utilisé la prononciation chinoise de deux-zéro (二零, èrlíng) pour l'appeler « La Montagne où gît ton âme » (en chinois 尔灵山 / 爾靈山, ěrlíng shān, « montagne de ton âme ») dans un poème kanshi célèbre, qui fait sans doute allusion à la mort de son fils lors de ces opérations[2].
爾靈山
La montagne de ton âme
爾靈山嶮豈難攀
男子功名期克艱
鐵血覆山山形改
萬人齊仰爾靈山
Pouvons-nous dire que c'était facile de grimper la montagne de ton âme ?
N’était-ce pas difficile parce que les hommes étaient en quête de leur honneur ?
La montagne a changé de forme, elle est couverte de fer et de sang.
Une foule innombrable admire unanimement, la Montagne de ton âme.
↑O. Cosson, « Expériences de guerre et anticipation à la veille de la Première Guerre mondiale. Les milieux militaires franco-britanniques et les conflits extérieurs », Revue d’histoire moderne et contemporaine, vol. 50, no 3, , p. 127-147 (DOI10.3917/rhmc.503.0127, lire en ligne)