Le collège de Cluny fut fondé en 1269 par Yves de Vergy dit de Beaumont, abbé de Cluny[1], désireux d'établir un logement propre pour les novices de son ordre envoyés étudier à Paris. Un immeuble et un terrain appartenant à l'Hôtel-Dieu furent alors acquis pour implanter l'enclos destiné à abriter plusieurs nouveaux bâtiments.
La parcelle, située non loin de la partie méridionale de l'enceinte de Philippe-Auguste, au nord de la porte Gibard (ultérieurement nommée porte d'Enfer ou porte Saint-Michel) était contiguë à l'enclos du couvent des Jacobins de la Grand'rue (rue Saint-Jacques). Elle était alors délimitée au nord par la rue Thomas-d'Argenteuil (ultérieurement rue des Poirées, disparue), à l'ouest par le jardin des Jacobins, au sud par la rue des Grès et à l'est par les abords de la rue Saint-Côme-et-Saint-Damien (ultérieurement rue Saint-Côme puis réunie à la rue de la Harpe).
Yves de Vergy fit cerner le terrain d'une clôture de murailles et y fit construire un réfectoire, une cuisine, un dortoir et un cloître dont seul une moitié était achevée lorsqu'il mourut, en 1275. La construction se poursuivit sous son successeur et neveu Yves de Chasant (1275-1289), qui fit édifier la chapelle, la salle capitulaire, l'autre moitié du cloître[2] et la bibliothèque. Construit d'une traite au cours de ces années, le bâtiment resta ensuite dans son état initial jusqu'au XIXe siècle. Le site correspond à l'actuel côté sud de la place de la Sorbonne, entre cette place et la rue Cujas, il bordait le côté sud de la rue des Poirées aujourd'hui disparue.
Il devait y avoir dans ce collège vingt-huit boursiers, le prieur y compris. Vingt-quatre prieurés de l'ordre de Cluny étaient taxés pour financer ces bourses. Jacques d'Amboise, abbé de Cluny fit faire les réparations de ce collège
La démolition se fit progressivement à partir de 1823, dans le cadre de plusieurs opérations d'urbanisme. La création par le préfet Haussmann de la place de la Sorbonne, en 1859/60, fut fatale aux trois ensembles voûtés qu'étaient l'église, la salle capitulaire et le réfectoire. Les derniers éléments du bâtiment furent détruits en 1866 lors du percement du boulevard Saint-Michel.
Plusieurs personnes illustres furent inhumées dans la chapelle du collège dont : Jean Raulin, doyen de Saint-Denis, de Nogent-le-Rotrou.
Vestiges de la chapelle du collège de Cluny
Onze clefs de voûte, trois consoles et deux chapiteaux sont conservés au musée national du Moyen Âge établi à l'hôtel de Cluny, bâtiment encore debout qu'il ne faut pas confondre avec le collège.
Clef de voûte au feuillage.
Clef de voûte au masque de feuilles.
Notes et références
↑François-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles de France, Veuve Duchesne, 1771 (lire en ligne), p. 197.
↑Collège de Cluny. Notice historique. In : Émile Raunié, Épitaphier du vieux Paris : recueil général des inscriptions funéraires des églises, couvents, collèges, hospices, cimetières et charniers, depuis le moyen âge jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, t. 3, Paris, Imprimerie Nationale, 1901, (voir en ligne, pp. 117-142.
↑Jacques-Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, Paris, Furne et Cie, , Tome 2, page 301.
↑Les curieux trouveront, dans le voisinage, (au collège de Cluni, rue de la Harpe, n°.197) un cabinet anatomique, en cire préparée, qui est ouvert tous les jours. Le Voyageur a Paris: tableau pittoresque et moral de cette capitale (1797), p. 99
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