Informations historiques et généalogiques hypothétiques.
Certaines informations historiques et généalogiques contenues dans cet article sont hypothétiques, à cause de la rareté des documents relatifs à cette époque. D'autre part, les connaissances et les hypothèses sur la noblesse du haut Moyen Âge évoluent relativement rapidement et le contenu de cet article peut se trouver dépassé par de nouvelles découvertes.
Le « Pagus Bassiniacensis » faisant partie de la Civitas-lingonum (territoire des Lingons) était déjà connu au temps de Jules César, comme lieu de passage naturel sécurisé vers la Germanie, et comme zone fertile où installer un poste militaire. Les voies romaines Lyon – Trèves et Langres - Naix passent en plein Bassigny. Son histoire est intimement liée à la vieille cité de Langres.
Chef-lieu
Dans son Histoire des Choiseul publié en 1996, Gilles Poissonnier émet l'hypothèse que le domaine de Basin (latin : Basinus curtis) qui aurait donné son nom au Bassigny pourrait avoir comme chef-lieu le village de Bassoncourt, faisant le rapprochement entre l'étymologie de ce village et du pagus. De plus, il est admis que ce village est fort ancien[1] et est situé entre Clefmont et Choiseul, deux sièges de seigneuries issues du morcellement du comté de Bassigny, comme à pu l'être Bologne avec Sexfontaines et Vignory lors du morcellement du comté de Bolenois à la même période[2].
Après la chute de l'Empire romain et les grandes invasions du Ve siècle, le territoire était alors occupé par les Alamans. Puis il fut intégré au royaume des Burgondes, prenant Langres vers 460, jusqu'à ce qu'il soit annexé au royaume des Francs mérovingiens, en 534. Entre-temps, les Francs Rhénans avaient eux aussi poussé leur migration jusqu'aux portes de Langres, vers 485/486[4].
Ce pagus était situé à la frontière des diocèses de Langres et de Toul, et donc une limite entre les provinces de Lyon et de Trêves. Cette fracture majeure de l'Occident médiéval donna au territoire une situation de confins, dont l'histoire a laissé comme témoin le fameux traité d'Andelot.
Au VIIIe siècle, ce fut saint Gengoul (702 - † 760), l'un des principaux barons de Bourgogne. Certains historiens pensent que lui et Gondoin ont un lien généalogique[6].
Lors du traité de Verdun, en 843 (première mention du comté de Bassigny), Lothaire Ier reçut dans sa part, le Bolenois, le Bassigny et le Barrois de l’Aube. Ces trois territoires n’auraient formé qu’un seul comté. En ces temps, l'historien Maurice Chaume nous rapporte que le Bassigny est passé aux mains d'une lignée dont les illustres ancêtres seraient Donat Ier de Melun (v.790 - † ap.858/av.871), qui fut comte et missus dominicus dans la province de Sens[réf. nécessaire], et sa femme Landrade, fille du comte Bégon de Paris. Les divers partages qui suivirent restent assez obscures par rapport aux limites territoriales mais celles-ci redeviennent plus claires avec l’avènement des Ottoniens en Lotharingie[7].
À la suite de la création du duché de Bourgogne, après 880, le comté y fut annexé[réf. nécessaire]. En même temps, il eut à souffrir des raids Vikings, qui ravagèrent la région jusqu’en 925. Puis vint le conflit entre Hugues le Grand et Hugues le Noir. Ce premier seigneur voulant mettre la main sur la Bourgogne assiégea Langres (936)[réf. nécessaire].
En 941, Roger II de Laon obtient le Bassigny[réf. nécessaire] en bénéfices, et ce par alliance dont plusieurs hypothèses ont été retenues. Puis en 961, son fils Hugues fait don, en présence du roi Lothaire (qui venait d'assiéger Dijon pour la remettre à Othon), sollicité par la reine Gerberge et le comte Renaud de Roucy, de la curtis de Condes pour être inhumé à saint Rémi de Reims et lègue le Val-de-Rognon aux chanoines. Puis il meurt la même année[8].
Gosselin Ier de Bassigny ou Gozlin († 861), il serait le fils de Donat Ier, comte de Melun qui se rattache au clan des Rorgonides, et de Landrée (ou Landrade), peut-être fille de Bégon, comte de Paris. De lignée carolingienne il est un descendant de Charlemagne[10].
Gosselin II de Bassigny ( † v. 931) ou Goscelmus (en latin), Josselin, seigneur ayant des possessions en Bassigny, assista au synode tenu dans la cathédrale de Langres en avril 906[12]. Devenu évêque de Langres en 922, il fait partie de ceux qui avec les comtes Garnier de Sens, Manassès de Dijon et l'évêque Ansegise de Troyes infligent une sévère défaite au vikingRagenold de Nantes, le à Calaus mons qui est peut-être Chalmont, entre Milly-la-Forêt et Barbizon ou plutôt Chalaux, sur la rivière du même nom, dans la Nièvre[13].
Gosselin III († ap. 940), fils du précédent[14], il fut comte du Bassigny-Bolenois, puis aussi abbé de Saints-Geosmes.
Deuxième branche
Roger II de Laon († 942), fut comte de Laon de 926 à 931, comte de Douai de 931 à 941 puis comte de Bassigny-Bolenois de 941 à 942 par mariage.
Hugues IV de Bassigny († 25/08/961), "Consanguineus" (cousin) du roi Lothaire, fut comte de Bassigny-Bolenois, fils du précédent, inhumé à Saint-Remi de Reims[15].
Richard (?-?), comte de Bassigny[16], il est très probablement le frère de Lambert de Bassigny ou de Clefmont († 1031), évêque de Langres de 1016 jusqu'à sa mort[17].
Roger (?-† 1005), comte ou vicomte de Bassigny[18].
Les Bassigny français, lorrain et mouvant
Le Bassigny français faisait partie de la Province de Champagne, tandis que le restant était Lorrain. La partie de Domrémy où est née Jehanne d'Arc appartenait au Bassigny français, tandis qu'une autre partie était dans le Barrois, donc en Lorraine du XXIe siècle.
Article 1. - L'ancienne coutume de Bassigny distinguait les personnes nobles des non nobles, et parmi ces dernières les franches personnes et les personnes de condition servile. Mais il n'y a plus de personnes serves en France, et toutes conventions par laquelle une personne entrerait en service d'une autre est déclarée nulle.
Article 2. - Sont tenus pour nobles les enfants légitimes de père ou de mère noble. Il y a la même coutume à Troyes et à Meaux. La Champagne perdit tant de noblesse durant les guerres entre Lothaire, fils de Louis le Débonnaire, et Charles le Chauve, que les gentils femmes eurent privilège d'anoblir leurs maris roturiers et leurs enfants.
↑Émile Jolibois, La Haute-Marne Ancienne et Moderne, Chaumont, Imprimerie et lithographie la veuve Miot-Dadant, (lire en ligne), p. 49
↑Gilles Poissonnier, Histoire des Choiseul : Début XIe-début XVe siècle, t. 1, Chaumont, Le Pythagore éditions, (ISBN2-908456-16-8, présentation en ligne), p. 23
↑Auguste Longnon, Atlas historique de la France depuis César jusqu'à nos jours, Paris, Librairie Hachette et Cie, (lire en ligne), p. 95
↑Histoire de Langres, la vie d'une cité - Hubert Flammarion, Michel Guyard, André Journaux, Roland May, Georges Viard - Éditions Dominique Guéniot, Langres - (ISBN978-2-87825-426-6)-DG 454
↑Les Cahiers Haut-Marnais no 248/249/250/251 - 2007 - p. 26 à 28
↑Michel BurLa Champagne médiévale (recueil d'articles), édit. D. GUÉNIOT, 2005, p. 143 et 144
↑La formation du comté de Champagne - M. Bur - 1977, Nancy - p. 105
↑Gilles Poissonnier – Histoire des Choiseul – Tome 1 – Le Pythagore Éditions, Chaumont, France 1996 – (ISBN2-908456-16-8)
↑M. Chaume, Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon (France) Les origines du duché de Bourgogne 1925, p. 170 et 242
↑Maurice Chaume Académie des sciences, arts et belles-lettres Recherches d'histoire chrétienne et médiévale 1947, p. 265
↑Langres et ses évêques, VIIIe – XIe siècles : aux origines d'une seigneurie ecclésiastique : actes du colloque Langres-Ellwangen, Langres, 28 juin 1985 - De Josef Semmler, Société historique et archéologique de Langres - Publié par Société historique et archéologique de Langres, 1986
↑Philippe Lauer Robert Ier et Raoul de Bourgogne, rois de France (923-936) 1910Tandis que Roegnvald pénétrait dans la Bourgogne, pillant tout sur son passage, les comtes Garnier de Sens, Manasses de Dijon, avec les évêques Josselin de Langres et Anseis de Troyes, prévenus peut-être sous main par le marquis Hugues, avaient rassemblé leurs vassaux. Ces seigneurs se portèrent a la rencontre des Normands qui se retiraient vers la France du nord, charges de butin. Le choc eut lieu sur les confins du Gâtinais, à Chalmont, le 6 décembre. La lutte fut acharnée. Il s'agissait pour les Normands d'assurer leur retraite, et les Bourguignons étaient décidés a leur faire expier les ravages qu'ils avaient faits chez eux. Huit cents Normands restèrent, dit-on, sur la place. Du côte bourguignon, le comte Garnier ayant eu son cheval tué sous lui fut pris et mis a mort.
↑Michel BurLa formation du comté de Champagne (v. 950-v. 1150) (thèse), 1977, p. 101
↑Chartes et documents de Saint-Benigne de Dijon : prieures et dependances des origines a 1300 - Par Dijon Saint-Benigne (Benedictine abbey)., Georges Chevrier, Maurice Chaume - Publié par Impr. Bernigaud & Privat, 1943
↑Cahier Haut-Marnais no 232-233, pages 8, 16 et 17