Conat est une commune rurale qui compte 61 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 392 habitants en 1846. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Prades. Ses habitants sont appelés les Conatois ou Conatoises.
Géographie
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Sur le plan historique et culturel, Conat fait partie de la région de Conflent, héritière de l'ancien comté de Conflent et de la viguerie de Conflent. Ce pays correspond à l'ensemble des vallées pyrénéennes qui « confluent » avec le lit creusé par la Têt entre Mont-Louis, porte de la Cerdagne, et Rodès, aux abords de la plaine du Roussillon[4].
Conat est situé dans la zone axiale de la chaîne de montagnes des Pyrénées, dans son secteur oriental. Cette zone de montagnes s'est formée lors de l'orogenèse pyrénéenne, c'est-à-dire une période de compression tectonique où la plaque tectonique ibérique, au sud, est entrée en collision avec la plaque européenne, au nord, il y a environ 70 à 30 millions d'années. Toutefois, les formations du soubassement de la commune de Conat sont presque entièrement d'âge paléozoïque, c'est-à-dire âgées de 300 à 500 millions d'années environ. Ces formations, d'origine sédimentaire, ont été intensément déformées et métamorphosées pendant, en particulier, l'orogenèse hercynienne (ou varisque), qui a atteint son apogée il y a environ 300 millions d'années. Ces formations peuvent être divisées en deux zones principales. Au nord, les formations cambriennes et ordoviciennes, majoritairement schisteuses, forment des collines ondulées dans lesquelles le Caillan et ses affluents ont été profondément incisés. Au sud, on trouve des formations dévoniennes calcaires qui s'élèvent en pentes abruptes et en falaises sur le côté sud de la vallée du Caillan[6],[7],[8].
Conat sur une carte géologique des Pyrénées.
Situation de Conat sur une carte topographique des Pyrénées-Orientales.
Les deux zones sont séparées par la faille de Mérens, un élément tectonique majeur d'origine hercynienne. Cette faille, orientée ESE - WNW, se prolonge sur une distance considérable à l'ouest, en Ariège[9],[10]. D'autres failles, au nord de la faille de Mérens, sont également orientées ESE - WNW, tout comme d'autres caractéristiques tectoniques et formations de la majeure partie de la commune[7],[11]. Conat offre ainsi une bonne illustration de ce qui est l'orientation générale ESE - WNW des formations et structures de la zone axiale du secteur oriental des Pyrénées[12].
De part et d'autre du Caillan, on trouve une étroite bande d'alluvions récentes, occupée par endroits par des champs cultivés.
Vue depuis une colline au nord de Conat, près de Santa Margarita, en regardant vers le sud. L'ancien "cortal" au premier plan a été construit avec du schiste cambrien du coin. À l'arrière-plan se dressent des falaises de calcaire du Dévonien, qui dominent la vallée du Caillan.
Les ruines de Falguerosa, à deux kilomètres au nord-ouest du village. Les bâtiments ont été construits avec des pierres locales, en utilisant un affleurement de schiste ordovicien comme contrefort.
Le village de Conat se trouve au fond de la vallée du Caillan. Ici, la rivière est profondément encaissée dans les formations paléozoïques de cette région. Des champs cultivés sont situés sur d'étroites bandes d'alluvions de part et d'autre de la rivière.
Le terrain s'élève de 467 mètres sur le Caillan (un kilomètre à l'est du village) à 1680 mètres à "Roca Roja de la Serra Pelada" (à l'angle sud-ouest de la commune). À "Serrat de Miralles", à l'angle nord-ouest de la commune, le terrain s'élève à 1377 mètres. La superficie de la commune est de 1912 hectares[13]. Les principales rivières et vallées suivent largement l'orientation ESE - WNW des formations géologiques de la commune.
La commune est classée en zone de sismicité 4, correspondant à une sismicité moyenne[14].
Hydrographie
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Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 847 mm, avec 6,5 jours de précipitations en janvier et 5 jours en juillet[15]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Eus à 9 km à vol d'oiseau[17], est de 13,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 539,8 mm[18],[19]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[20].
la réserve naturelle nationale de Conat, classée en 1986 et d'une superficie de 569 ha, protège une flore et une faune caractéristiques d’un climat supraméditerranéen teinté de continentalité, dont la sécheresse est accentuée par la perméabilité du substrat : certaines espèces méditerranéennes atteignent là des records d’altitude[26],[27].
le « massif de Madres-Coronat », d'une superficie de 21 363 ha, offre une multitude de faciès de végétation avec aussi bien des garrigues supra-méditerranéennes, des pinèdes à Pin sylvestre ou à Pin à crochet, que des hêtraies pures ou des hêtraies-sapinières, des landes à Genêt purgatif ou à Rhododendron, ou encore des pelouses alpines[30] et au titre de la directive oiseaux[29]
le « massif du Madres-Coronat », d'une superficie de 21 396 ha, présente un fort intérêt écologique pour 17 espèces inscrites à l'annexe I de la directive oiseaux, dont le Gypaète barbu[31].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1[Note 3] sont recensées sur la commune[32] :
la « Haute vallée de Nohèdes » (2 916 ha), couvrant 4 communes du département[33] et
le « plateau de Belloc et Pla des Horts » (494 ha), couvrant 3 communes du département[34]
et une ZNIEFF de type 2[Note 4],[32] :
le « versant sud du massif du Madres » (27 267 ha), couvrant 27 communes du département[35].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Conat.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Conat est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Prades, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (98,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (59,5 %), forêts (39,2 %), zones agricoles hétérogènes (1,3 %)[36]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
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Risques majeurs
Le territoire de la commune de Conat est vulnérable à différents aléas naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité moyenne). Il est également exposé à un risque particulier, le risque radon[37],[38].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau du bassin de la Têt[39].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs, soit des effondrements liés à des cavités souterraines[40].. L'inventaire national des cavités souterraines permet par ailleurs de localiser celles situées sur la commune[41]
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Conat est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[42].
Toponymie
Le nom de la commune est identique en français et en catalan[43].
La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Évolution de la population
1355
1359
1365
1378
1515
1553
1709
1720
1767
43 f
46 f
43 f
19 f
6 f
15 f
54 f
24 f
294 H
Évolution de la population, suite (1)
1774
1789
-
-
-
-
-
-
-
275 H
73 f
-
-
-
-
-
-
-
(Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9))
Notes :
1378 : dont 4 f pour Arlates et 5 f pour Betllans, 3 f pour Eroles et 3 f pour Nabilles ;
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[48]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[49].
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 39 personnes, parmi lesquelles on compte 69,2 % d'actifs (61,5 % ayant un emploi et 7,7 % de chômeurs) et 30,8 % d'inactifs[Note 7],[I 5]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Prades, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 2],[I 8]. Elle compte 12 emplois en 2018, contre 15 en 2013 et 15 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 25, soit un indicateur de concentration d'emploi de 48 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 51,9 %[I 9].
Sur ces 25 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 12 travaillent dans la commune, soit 48 % des habitants[I 10]. Pour se rendre au travail, 76 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 16 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 8 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 11].
Activités hors agriculture
6 établissements[Note 8] sont implantés à Conat au [I 12].
Le secteur des activités immobilières est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 33,3 % du nombre total d'établissements de la commune (2 sur les 6 entreprises implantées à Conat), contre 6,2 % au niveau départemental[I 13].
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Voir aussi
Bibliographie
Aymat Catafau, « Le rôle de l’église dans la structuration de l’habitat sur le versant français des Pyrénées : L’exemple du Conflent », dans Villages pyrénéens : Morphogénèse d’un habitat de montagne, Toulouse, Presses universitaires du Midi, (ISBN9782810709939, lire en ligne)
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[28].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[57].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑(ca + fr) Institut d’Estudis Catalans, Université de Perpignan, Nomenclàtor toponímic de la Catalunya del Nord, Barcelone, (lire en ligne).
↑Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9).
↑Michel de La Torre, Pyrénées-Orientales : Le guide complet de ses 224 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN2-7399-5066-7).