Une confrérie bachique (ou confrérie vineuse) est une assemblée de professionnels et d’amateurs de vin, ayant pour objet la promotion des vins de la région qu’elles représentent. Les confréries actuelles datent toutes du XXe siècle, la plupart de sa seconde moitié, même si certaines peuvent justifier d'origines très anciennes. Les confréries ont pour coutume de se donner des noms faisant référence à l’ancien temps ou au vieux français : compagnons, chevaliers, goustiers, tasteurs, etc. et aussi d'employer largement les majuscules.
Origine du nom
Confrérie
Le titre de confrérie découle du nom de la plus ancienne organisation de ce type connue en France : l'Antico Confrarie de Sant-Andiu de la Galinieiro constituée en 1140 à Béziers. À l’époque, religion, autorité et corporatisme étaient étroitement mêlés, ce qui explique l’emploi de ce terme à connotation religieuse, même si une confrérie ne concerne que des laïcs. En fait de nombreux autres noms ont été et sont encore utilisés : Jurade, Commanderie, Collège, etc.
Bachique, œnologique ou vineuse
Bachique dérive de Bacchus, alias Dionysos, dieu du vin dans les mythologies romaines et grecques. Si la dénomination confrérie vineuse est la plus traditionnelle, il semble que le terme confrérie bachique soit de plus en plus employé :
« On dit parfois confréries vineuses ou œnologiques. En fait, j’aime bien l’épithète « bachique », un peu moyenâgeux ou d’un autre temps, tout comme ces associations elles-mêmes. »[1]
Au XIIe siècle, le déclin du système féodal développa progressivement l’autonomie des collectivités locales, en particulier la création des « bonnes villes », dépendant directement du roi. Pour s’administrer en dehors des contrôles seigneuriaux, celles-ci se dotèrent d’institutions gérées par des notables locaux : échevinages ou corporations. Dans les régions viticoles, la réglementation de l'élaboration du vin, l’entraide entre vignerons et l’arbitrage des litiges étaient confiés à des assemblées portant des noms divers. Les pouvoirs de ces assemblées s’étendaient parfois bien au-delà de la sphère viticole, comme l’atteste le rôle dévolu à la Jurade de Saint-Émilion qui assumait en pratique la gestion de la ville.
Trop imprégnées des usages et traditions de l’ancien régime, les confréries bachiques furent abolies, avec toutes les autres confréries, au moment de la révolution française, par un décret en date du . En 1901 la création du statut d’association permit quelques créations de confréries, mais ce nouvel élan fut rapidement stoppé par la première guerre mondiale. Très peu se créèrent pendant l’entre-deux guerres. Il faudra attendre l’apparition des appellations d’origines contrôlées, au tournant des années 1950, pour constater un renouveau significatif[2]. Le développement du tourisme accélérera par la suite le nombre de créations. Au-delà de la promotion des vins, les plus récentes ont souvent un objectif principal d’animation folklorique et commerciale locale.
Chaque confrérie ayant sa propre personnalité en toute indépendance, les informations figurant ci-dessous ne sont que des tendances d’ordre général, sujettes à de fortes variations d'une confrérie à l'autre.
Dignitaires
Ils sont, presque toujours, cooptés par leurs pairs parmi les experts de la région, qu’il s’agisse de producteurs, de négociants, de courtiers ou d’œnologues, avertis et reconnus. Ils portent fréquemment des costumes inspirés des robes des notables de la renaissance, différents pour chaque confrérie. Il va de soi que la couleur dominante est souvent le rouge et le lie-de-vin, même si on y trouve mêlés l'or et l'hermine.
Membres
Généralement répartis en plusieurs grades, ils ont principalement trois origines :
des vignerons, ou des membres de la profession, en reconnaissance de leurs mérites ;
des personnalités, à titre honorifique ;
des particuliers qui, moyennant finances et un minimum de connaissance du vin[Note 2], sont intronisés au cours de chapitres spécifiques.
Chaque nouveau membre se voit remettre un diplôme et une médaille lors de son intronisation.
Chapitres
Les confréries tiennent des assemblées régulières appelées « chapitres ». Le principal se situe souvent le , jour de la Saint-Vincent, saint patron des vignerons. Certains chapitres solennels donnent lieu à des manifestations extérieures telles que messes, processions, proclamations, etc. Les chapitres sont fréquemment l’occasion de joyeux banquets, souvent assortis de chansons plus ou moins lestes.
Confrérie des Vignerons du Tricastin
Confrérie des Bons Entonneurs Rabelaisiens - Chinon
Commanderie de la Dive Bouteille - Bourgueil
Confrérie des Chevaliers de la Chantepleure - Vouvray
Confrérie du Maitrank d'Arlon - Arlon
Attribution de distinctions
Un arrêté ministériel en date du [3] habilite certaines confréries à attribuer des distinctions (médailles, labels ou sigilles) aux vins tranquilles dans le cadre d'un concours vinicole.
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Les dates entre crochets correspondent aux confréries originelles, exemple : [1561].
↑Ces trois confréries étaient situées hors du royaume de France, dans le Comtat Venaissin, enclave pontificale en Provence.
↑Parfois, la compétence se résume essentiellement à être à même de boire le verre qui vous est offert, mais certaines confréries sont beaucoup plus exigeantes.