Quelques espèces sont cultivées comme plantes ornementales, mais le feuillage et les fruits sont très toxiques.
Étymologie
Le nom vient du genre typeCoriaria, dérivé du latin corium, cuir, est un substantif féminin attesté chez Pline et Dioscoride, qui désignait dans la Rome antique, une plante utilisée par les tanneurs pour corroyer les peaux[1].
Les plantes du genre Coriaria sont des arbustes ou des arbrisseauxsuffrutescents, dressés ou grimpants, à feuilles persistantes. Les tiges cylindriques, devenant anguleuses, sont ramifiées (ressemblant à des feuilles composées), lenticellées. Les feuilles opposées, distiques (rarement verticillées), pétiolées à sessiles, sont simples, coriaces, pubérulentes à la face abaxiale, aux bords entiers, et à nervation primaire palmée. Les stipules minuscules sont caduques[3].
Les inflorescences terminales ou issues de la croissance de la saison précédente, sont des grappes (racémeuses).
Les fleurs nombreuses, petites, munies de bractées, bisexuées, présentent une symétrie actinomorphe pentamère.
Le calice se compose de 5 sépales imbriqués. La corolle, polypétale, est charnue et persistante sur le fruit.
Les étamines, au nombre de 10, antépétales, sont verticillées, adnées au périanthe, avec des anthères basifixes (rarement dorsifixes), déhiscentes par des fentes longitudinales sur toute leur longueur.
L'ovaire, supère, apocarpe ou conné à la base, se compose de 5 à 10 (voire 12) carpelles aux styles longs.
Le fruit est une pseudo-drupe ou akène, petit, de 2 à 3 mm de long environ. Les graines, 1 à 10, sont comprimées[3].
Les plantes du genre Coriaria contiennent des lactonessesquiterpéniques du type picrotoxine. Ce sont notamment la coriamyrtine, la hyénanchine, la tutine. Ces substances, toxiques pour l'homme et les animaux d'élevage, sont présentes dans toutes les parties de la plante à l'exception de la partie charnue des faux-fruits constituée par les pétales accrescents[4].
Ce sont des antagonistes de l'acide γ-aminobutyrique. Leur structure moléculaire est proche de celle des sesquiterpènes convulsivants, comme l'anisatine, présents chez les badianes (Illicium ), et de la picrotoxine présente dans la coque du Levant (Anamirta cocculus)[5],[6].
La seule espèce présente est Coriaria myrtifolia, le redoul, herbe-aux-tanneurs, ou encore corroyère.
La totalité de la plante est très toxique (mortelle), car elle contient un convulsivant, la coriamyrtine.
↑Elizabeth Dauncey et Sonny Larsson (trad. Caroline Carrat), Les plantes qui tuent : Les végétaux les plus toxiques du monde et leurs stratégies de défense, Ulmer, , 224 p. (ISBN978-2-37922-031-9), p. 72-73.
↑Jean Bruneton, Pharmacognosie, phytochimie, plantes médicinales (4e éd.), Lavoisier, , 1292 p. (ISBN9782743019044), p. 754-755.
↑Jean Bruneton, Plantes toxiques, végétaux dangereux pour l’Homme et les animaux, Paris/Cachan, Tec & Doc Lavoisier, , 3e éd., 618 p. (ISBN2-7430-0806-7), p. 263-265.
↑(en) Susanne S. Renner, Viviana D. Barreda, María Cristina Tellería, Luis Palazzesi, Tanja M. Schuster, « Early evolution of Coriariaceae (Cucurbitales) in light of a new early Campanian (ca. 82 Mya) pollen record from Antarctica », Taxon, vol. 69, no 1, , p. 87-99 (DOI10.1002/tax.12203, lire en ligne).