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La course à la direction du Parti québécois de 2005 s'est tenue du 13 au afin d'élire le nouveau chef du Parti québécois à la suite de la démission de Bernard Landry[2].
Cette course est seulement la deuxième en son genre dans l'histoire du parti après celle de 1985, toutes les autres s'étant déroulées sans opposition.
Il y a neuf candidats et André Boisclair[3] est déclaré élu le dès le premier tour.
Déroulement
Origines
Le , Bernard Landry, chef du Parti québécois, annonça son intention de démissionner de son poste de chef après avoir reçu un vote de confiance de 76,2 % de la part des délégués présents au Conseil national du parti se déroulant alors. Le Parti québécois désigna Louise Hare[4]l comme chef par intérim. La forte candidature de Gilles Duceppe[5], chef du Bloc québécois, le parti souverainiste au niveau fédéral, était attendue. Toutefois, malgré une importante pression, il y renonça en date du pour plutôt disputer les prochaines élections fédérales à la tête du Bloc québécois.
Campagne
Après des mois de précampagne, la course débuta officiellement en date du , la limite officielle pour joindre la course. Le candidat André Boisclair émergea rapidement comme favori dans les sondages, avec Pauline Marois[6] pour seconde, Richard Legendre[7] en proche troisième et Louis Bernard quatrième. La validité de ces sondages, fort prisés par les médias, fut toutefois remise en question par les organisations de certains candidats puisque les sondages étaient faits parmi la population totale du Québec, plutôt que les gens qui auront le droit de vote, les membres légaux du Parti québécois. L'attention des médias portée principalement sur les quatre candidats en avance dans ces dits sondages, délaissant les idées des autres, fut également critiquée. Les projets de ces derniers furent beaucoup moins commentés et, pendant les diffusions en direct sur LCN des débats officiels des candidats, leur monologues furent même coupés pour laisser place aux commentateurs politiques.
Une certaine controverse fit impression sur la course, quoique brièvement: la dite Affaire Boisclair. Le , le chroniqueur du journal Le DevoirMichel David fit référence, dans sa chronique [1], à un article passé relativement inaperçu du journal Le Droit faisant allusion à des rumeurs, pour André Boisclair[8], d'une jeunesse fêtarde où il aurait pris de la cocaïne, à l'époque où il était ministre sous Lucien Bouchard[9]. Boisclair reconnut initialement une jeunesse de fêtes et d'erreurs. Peu après, à la suite d'une certaine pression des médias, il admit avoir déjà « consommé ». Ironiquement, cet aveu sembla le rendre encore plus populaire dans les sondages, ce qui fut crédité par les commentateurs à une certaine sympathie de la part de la population face au poids de l'examen médiatique qu'il dut subir. Le fait que Boisclair ait fait son coming out en 2000 n'a pas semblé nuire à sa campagne non plus. Les sondages ont démontré que plus de 90 % des Québécois n'étaient pas opposés à l'idée d'un Premier ministre du Québec gai. À propos de la perception publique, Pauline Marois a aussi soulevé l'hypothèse que le fait qu'elle soit une femme ait nui à sa campagne.
À cause du statut de premier de course de Boisclair, il devint la cible de plusieurs autres candidats et de leurs supporteurs. En plus du problème de son passé, certains militants progressistes mirent en question les valeurs de gauche de Boisclair. Un groupe des candidats les plus progressistes, Dubuc, Ouimet, Paquette et Saint-André, se rapprocha progressivement de Pauline Marois, non seulement pour son expérience et son passé connu moins risqué, mais aussi pour ses valeurs perçues comme étant plus progressistes. Quelque temps avant le vote, Gilbert Paquette retira sa candidature pour Marois, les Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre demandèrent aux supporteurs de Pierre Dubuc de voter Marois en second choix, comme le fit Jean Ouimet, et Ghislain Lebel demanda de même aux siens, mais pour Boisclair.
L'élection se tiendra au suffrage universeldirectpréférentiel : tous les membres en règle du parti ont le droit de voter. Ils sont actuellement environ 100 000. Le scrutin se fera par téléphone, en une seule fois. Cela veut dire que les membres devront choisir immédiatement leurs candidats par ordre de préférence, rendant impossibles les alliances que l'on voit habituellement entre les tours de scrutin.
Pour être élu, le nouveau chef doit obtenir la majorité des voix. Si ce n'est pas le cas, un nouveau décompte des votes aura lieu, sans avoir de deuxième tour de scrutin. Les candidats n'ayant pas obtenu au moins 15 % des voix seront éliminés d'emblée, et chaque décompte des voix verra le candidat ayant obtenu le moins de voix éliminé.
Débats publics
Les sept débats publics sont orchestrés par la présidente de l'élection, Lyne Marcoux. Ils sont diffusés en direct via le site officiel du Parti québécois pq.org, ainsi que les chaînes d'information continues québécoises. Pour permettre des débats substantiels et ordonnés avec un tel nombre de personnes, chaque occasion est divisée en trois séries de trois discussions, parmi trois candidates pour chacune. Le choix des groupes est effectué au hasard. De plus, pour chaque débat, les candidats offrent chacun un discours d'ouverture et de fermeture, et des questions de l'audience et de l'internet sont sélectionnées et débattues. Cette sélection est exécutée par un panel impartial, dirigé par Monique Richard, la présidente du parti.
Le débat au sujet du développement durable et de l'économie eut lieu le à Montréal. La plupart des candidats communiquèrent leur intention de mettre l'accent sur les transports en commun et l'énergie éolienne. Pauline Marois parla de nationalisation de l'eau au sein d'un éventuel Eau-Québec, comme il fut fait avec l'électricité pendant l'édification finale d'Hydro-Québec, un exploit largement accompli par le fondateur du Parti québécois, René Lévesque, durant la Révolution tranquille. Richard Legendre déclencha une querelle avec André Boisclair à propos de la supposée lenteur de ce dernier à déclencher un référendum (Boisclair parle d'un référendum lancé aussitôt que possible durant le prochain mandat, comme le stipule le nouveau programme du parti, adopté au Conseil national du parti de 2005, tandis que Legendre en préconise un pendant la première année au pouvoir). Legendre critiqua aussi la façon que Boisclair adopta son moratoire sur les porcheries alors qu'il était Ministre de l'environnement.
Culture
Le débat au sujet de la culture eut lieu le à Trois-Rivières, en Mauricie. Jean Ouimet souligna qu'il était nécessaire de s'assurer qu'aucun artiste au Québec ne puisse tomber dans le trou de la pauvreté pour s'assurer que la culture québécoise soit en santé. Une discussion au sujet de la Charte de la langue française se déroula.
Souveraineté et leadership
Le débat au sujet de la souveraineté et du leadership eut lieu le à Québec. Puisque la méthode et la hâte pour atteindre l'indépendance est souvent un sujet brûlant au sein du parti, les médias projetèrent que ce débat serait le plus tumultueux des sept. Aux dires de ces derniers, il fut en fait le plus calme.
Les candidats officiels sont ceux ayant été confirmés par le parti, après avoir recueilli au moins 1 000 signatures d'appui de membres du parti dans 40 circonscriptions différentes, avec un minimum de dix signatures par circonscription.
Gilles Hébert - Candidat annoncé, n'a pas présenté sa mise en candidature officielle
Gilles Paquette - Candidat annoncé, n'a pas présenté sa mise en candidature officielle. En 2007, il quitta le Parti québécois pour former sa propre formation politique : le Parti république du Québec.
Hugues Cormier - Il a été le sixième candidat confirmé, le , mais a abandonné la course.
: Le candidat Pierre Dubuc demande à ses troupes de voter pour Pauline Marois comme deuxième choix. Marois répondra en proposant à ses troupes de voter pour Dubuc comme deuxième choix.
: L'ex-ministre sous Jacques Parizeau, Daniel Paillé, retire à André Boisclair l'appui qu'il lui avait donné pendant l'été. Dans une lettre rendue publique, il écrit : « Tu l'as eu bien tardive la jeunesse, car si ta dernière consommation date de sept ou huit ans, il faut donc présumer qu'à ta dernière snif tu avais plus de 30 ans ! » En savoir plus.
: Le candidat Ghislain Lebel s'est dit satisfait des explications de Boisclair concernant sa consommation passée de cocaïne. Au même moment, Jean Ouimet affirmait avoir été mis au courant de certaines rumeurs circulant sur Boisclair. Les partisans de Boisclair ont immédiatement répliqué, accusant les quatre candidats d'être manipulés par l'équipe de Pauline Marois. Un des partisans, Sylvain Simard, a déclaré sur Ouimet qu'il était un « enculé de première ». Marois a demandé des excuses pour Ouimet.
: présentation par le Parti québécois des neuf candidats officiels. En savoir plus.
: après avoir passé en cour pour une accusation de conduite avec faculté affaiblie, le candidat Gilbert Paquette a fait un point de presse pour signaler son intention de continuer à être dans la course à la chefferie du PQ. En savoir plus.
: la cheffe par intérim du PQ, Louise Harel a rappelé à l'ordre et mis en garde les candidats à la direction de ne pas sombrer dans la mesquinerie. Certains candidats usant d'attaques personnelles. Pauline Marois aurait écarté d'emblée Richard Legendre de la course et Jean-Claude St-André aurait traité ses adversaires de sourds et muets. En savoir plus.
: Le psychiatre et ancien candidat Hugues Cormier a remis sa lettre de désistement au Parti québécois. Plus tôt, il avait été mis en congé forcé par son employeur, l'hôpital Louis-Hippolyte-Lafontaine, parce qu'il aurait sollicité des signatures à ses patients pour sa mise en candidature à la course à la direction du Parti québécois. En savoir plus.