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Course à la direction du Parti québécois de 2005

Course à la direction du Parti québécois de 2005
Type d’élection Élection à la chefferie fermée
Postes à élire Chef du Parti québécois
Corps électoral et résultats
Inscrits 140 000 [1]
Votants 105 259 [1]
75,2 %
André Boisclair
Voix 56 503
53,68 %
Pauline Marois
Voix 32 166
30,56 %
Chef
Sortant Élu
Bernard Landry André Boisclair
Les neuf candidats et la présidente de l'élection au débat public de la ville de Québec.

La course à la direction du Parti québécois de 2005 s'est tenue du 13 au afin d'élire le nouveau chef du Parti québécois à la suite de la démission de Bernard Landry[2].

Cette course est seulement la deuxième en son genre dans l'histoire du parti après celle de 1985, toutes les autres s'étant déroulées sans opposition.

Il y a neuf candidats et André Boisclair[3] est déclaré élu le dès le premier tour.

Déroulement

Origines

Le , Bernard Landry, chef du Parti québécois, annonça son intention de démissionner de son poste de chef après avoir reçu un vote de confiance de 76,2 % de la part des délégués présents au Conseil national du parti se déroulant alors. Le Parti québécois désigna Louise Hare[4]l comme chef par intérim. La forte candidature de Gilles Duceppe[5], chef du Bloc québécois, le parti souverainiste au niveau fédéral, était attendue. Toutefois, malgré une importante pression, il y renonça en date du pour plutôt disputer les prochaines élections fédérales à la tête du Bloc québécois.

Campagne

Des partisans de Boisclair scandent son slogan à la sortie d'un débat public.

Après des mois de précampagne, la course débuta officiellement en date du , la limite officielle pour joindre la course. Le candidat André Boisclair émergea rapidement comme favori dans les sondages, avec Pauline Marois[6] pour seconde, Richard Legendre[7] en proche troisième et Louis Bernard quatrième. La validité de ces sondages, fort prisés par les médias, fut toutefois remise en question par les organisations de certains candidats puisque les sondages étaient faits parmi la population totale du Québec, plutôt que les gens qui auront le droit de vote, les membres légaux du Parti québécois. L'attention des médias portée principalement sur les quatre candidats en avance dans ces dits sondages, délaissant les idées des autres, fut également critiquée. Les projets de ces derniers furent beaucoup moins commentés et, pendant les diffusions en direct sur LCN des débats officiels des candidats, leur monologues furent même coupés pour laisser place aux commentateurs politiques.

Une certaine controverse fit impression sur la course, quoique brièvement: la dite Affaire Boisclair. Le , le chroniqueur du journal Le Devoir Michel David fit référence, dans sa chronique [1], à un article passé relativement inaperçu du journal Le Droit faisant allusion à des rumeurs, pour André Boisclair[8], d'une jeunesse fêtarde où il aurait pris de la cocaïne, à l'époque où il était ministre sous Lucien Bouchard[9]. Boisclair reconnut initialement une jeunesse de fêtes et d'erreurs. Peu après, à la suite d'une certaine pression des médias, il admit avoir déjà « consommé ». Ironiquement, cet aveu sembla le rendre encore plus populaire dans les sondages, ce qui fut crédité par les commentateurs à une certaine sympathie de la part de la population face au poids de l'examen médiatique qu'il dut subir. Le fait que Boisclair ait fait son coming out en 2000 n'a pas semblé nuire à sa campagne non plus. Les sondages ont démontré que plus de 90 % des Québécois n'étaient pas opposés à l'idée d'un Premier ministre du Québec gai. À propos de la perception publique, Pauline Marois a aussi soulevé l'hypothèse que le fait qu'elle soit une femme ait nui à sa campagne.

À cause du statut de premier de course de Boisclair, il devint la cible de plusieurs autres candidats et de leurs supporteurs. En plus du problème de son passé, certains militants progressistes mirent en question les valeurs de gauche de Boisclair. Un groupe des candidats les plus progressistes, Dubuc, Ouimet, Paquette et Saint-André, se rapprocha progressivement de Pauline Marois, non seulement pour son expérience et son passé connu moins risqué, mais aussi pour ses valeurs perçues comme étant plus progressistes. Quelque temps avant le vote, Gilbert Paquette retira sa candidature pour Marois, les Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre demandèrent aux supporteurs de Pierre Dubuc de voter Marois en second choix, comme le fit Jean Ouimet, et Ghislain Lebel demanda de même aux siens, mais pour Boisclair.

Idées

Un certain nombre d'idées fut mis de l'avant par les candidats, particulièrement lors des débats officiels des candidats tenu à travers le Québec. Parmi les idées apportées, André Boisclair énonça un plan de réduction de la dette et parla d'éducation universitaire gratuite, couverte par l'état. Richard Legendre présenta un projet d'autonomie accrue pour les régions du Québec. Pauline Marois parla de nationalisation de l'eau au sein d'une éventuelle Eau-Québec, comme il fut fait avec Hydro-Québec pour l'électricité pendant la légendaire Révolution tranquille. Discutant beaucoup de lutte contre la pauvreté, Pierre Dubuc, Jean Ouimet et Gilbert Paquette se sont montrés favorables à un système de revenu minimum garanti, ce à quoi Marois s'est montrée d'accord.

Plusieurs candidats ont déclaré leur intention de mettre l'accent sur le transport en commun et l'énergie éolienne. Ghislain Lebel[10] fut un mouton noir de ce groupe progressiste avec des idées plus conservatrices et Jean-Claude St-André[11] défendit les convictions de la section pure et dure du parti, notamment celle de gestes de rupture avec le Canada, des actions d'état souverain posées avant la souveraineté et contraires à la constitution du Canada, jamais signée par le Québec. Le consensus le plus solide qui émergea fut celui que la plupart de ces projets étaient possibles et seulement possibles avec l'indépendance nationale.

Règles

L'élection se tiendra au suffrage universel direct préférentiel : tous les membres en règle du parti ont le droit de voter. Ils sont actuellement environ 100 000. Le scrutin se fera par téléphone, en une seule fois. Cela veut dire que les membres devront choisir immédiatement leurs candidats par ordre de préférence, rendant impossibles les alliances que l'on voit habituellement entre les tours de scrutin.

Pour être élu, le nouveau chef doit obtenir la majorité des voix. Si ce n'est pas le cas, un nouveau décompte des votes aura lieu, sans avoir de deuxième tour de scrutin. Les candidats n'ayant pas obtenu au moins 15 % des voix seront éliminés d'emblée, et chaque décompte des voix verra le candidat ayant obtenu le moins de voix éliminé.

Un débat à trois entre Jean Ouimet, Jean-Claude Saint-André et Ghyslain Lebel, présidé par Lyne Marcoux.

Débats publics

Les sept débats publics sont orchestrés par la présidente de l'élection, Lyne Marcoux. Ils sont diffusés en direct via le site officiel du Parti québécois pq.org, ainsi que les chaînes d'information continues québécoises. Pour permettre des débats substantiels et ordonnés avec un tel nombre de personnes, chaque occasion est divisée en trois séries de trois discussions, parmi trois candidates pour chacune. Le choix des groupes est effectué au hasard. De plus, pour chaque débat, les candidats offrent chacun un discours d'ouverture et de fermeture, et des questions de l'audience et de l'internet sont sélectionnées et débattues. Cette sélection est exécutée par un panel impartial, dirigé par Monique Richard, la présidente du parti.

Solidarité et finances publiques

Le débat au sujet de la solidarité et des finances publiques eut lieu le à Sherbrooke, en Estrie. En ce qui concerne la solidarité, le projet d'un revenu minimum garanti rassembla Pierre Dubuc, Pauline Marois, Gilbert Paquette et Jean Ouimet. André Boisclair se dit ouvert à un débat autour de la gratuité universitaire couverte par l'État et déclara l'éducation comme priorité. Il présenta un plan de réduction de la dette publique. Une confrontation féroce eut lieu entre Jean-Claude Saint-André et André Boisclair lorsque le premier lança plusieurs fois le défi à ce dernier de s'engager à lutter contre l'évasion fiscale, ce qu'il fit finalement. À la désapprobation de Saint-André, Boisclair défendit également la politique du déficit zéro du précédent gouvernement du Parti québécois sous Lucien Bouchard, duquel il fit partie.

Développement durable et économie

Le débat au sujet du développement durable et de l'économie eut lieu le à Montréal. La plupart des candidats communiquèrent leur intention de mettre l'accent sur les transports en commun et l'énergie éolienne. Pauline Marois parla de nationalisation de l'eau au sein d'un éventuel Eau-Québec, comme il fut fait avec l'électricité pendant l'édification finale d'Hydro-Québec, un exploit largement accompli par le fondateur du Parti québécois, René Lévesque, durant la Révolution tranquille. Richard Legendre déclencha une querelle avec André Boisclair à propos de la supposée lenteur de ce dernier à déclencher un référendum (Boisclair parle d'un référendum lancé aussitôt que possible durant le prochain mandat, comme le stipule le nouveau programme du parti, adopté au Conseil national du parti de 2005, tandis que Legendre en préconise un pendant la première année au pouvoir). Legendre critiqua aussi la façon que Boisclair adopta son moratoire sur les porcheries alors qu'il était Ministre de l'environnement.

Culture

Le débat au sujet de la culture eut lieu le à Trois-Rivières, en Mauricie. Jean Ouimet souligna qu'il était nécessaire de s'assurer qu'aucun artiste au Québec ne puisse tomber dans le trou de la pauvreté pour s'assurer que la culture québécoise soit en santé. Une discussion au sujet de la Charte de la langue française se déroula.

Souveraineté et leadership

Le débat au sujet de la souveraineté et du leadership eut lieu le à Québec. Puisque la méthode et la hâte pour atteindre l'indépendance est souvent un sujet brûlant au sein du parti, les médias projetèrent que ce débat serait le plus tumultueux des sept. Aux dires de ces derniers, il fut en fait le plus calme.

Territoire

Le débat au sujet du territoire eut lieu le à Rimouski, au Bas-Saint-Laurent.

Éducation

Le débat au sujet de l'éducation eut lieu le en la Ville de Saguenay, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Santé

Le débat au sujet de la santé eut lieu le à Gatineau, en Outaouais.

Candidats

Officiels

Les candidats officiels sont ceux ayant été confirmés par le parti, après avoir recueilli au moins 1 000 signatures d'appui de membres du parti dans 40 circonscriptions différentes, avec un minimum de dix signatures par circonscription.

Louis Bernard - [2]

Deuxième candidat confirmé, le .
Ancien haut fonctionnaire (fusions municipales, transport en commun, affaires autochtones).
Il a reçu l'appui du député Camil Bouchard, des députés bloquistes Yvan Loubier, Francine Lalonde et Serge Ménard, et des anciens députés Richard Guay, Robert Burns, Pierre de Bellefeuille et Lucien Lessard.

André Boisclair -

Troisième candidat confirmé.
Pressenti comme favori.
Ancien ministre (environnement, affaires municipales).
Il a reçu l'appui du plus grand nombre de députés dont Sylvain Simard et Daniel Turp.

Pierre Dubuc -

Huitième candidat confirmé, le .
Directeur et rédacteur en chef de L'Aut'Journal. Ancien membre du groupe marxiste-léniniste L'union bolchevique.

Ghislain Lebel -

Quatrième candidat confirmé, le .
Ancien député bloquiste.

Richard Legendre -

Premier candidat confirmé.
Ancien ministre (jeunesse tourisme loisirs et sports) et ancien joueur de tennis.
Il a reçu l'appui de François Legault.

Pauline Marois -

Cinquième candidate confirmée, le .
Ancien ministre (finances, santé) et ancien vice-premier ministre.
Elle a reçu l'appui de Joseph Facal, de Jonathan Valois, de Maka Kotto et de Marie Malavoy.

Jean Ouimet -

Ancien chef du Parti vert du Québec.
Il a reçu l'appui du chercheur-écologiste le Dr Pierre Dansereau.

Gilbert Paquette

Neuvième candidat confirmé, le .
Ancien ministre sous René Lévesque.

Jean-Claude St-André -

Septième candidat confirmé, le , devenu le sixième après le retrait de Cormier.
Député de l'Assemblée nationale et porte-parole en matière de natalité et démographie, il est considéré comme un « pur et dur ».
Il a reçu l'appui de Robert Laplante et de Yves Michaud.

Potentiels

L'assistance du débat public de la ville de Québec, pour lequel un certain nombre de personnes ne purent entrer à cause de l'importance de la foule.

Chronologie

Slogans

Résultats

Premier tour Second tour
Candidat Votes Pourcentage Votes Pourcentage
Louis Bernard 5775 5,49 - -
André Boisclair 56 503 53,68 - -
Pierre Dubuc 1282 1,22 - -
Ghislain Lebel 438 0,44 - -
Richard Legendre 7877 7,48 - -
Pauline Marois 32166 30,56 - -
Jean Ouimet 247 0,23 - -
Gilbert Paquette - - - -
Jean-Claude St-André 951 0,9 - -
Totaux 105 259 100,0 % - 100,0 %
  • Il n'y a pas eu de second tour
  • Le candidat Gilbert Paquette a retiré sa candidature une semaine avant le vote

Références

  1. a et b Robert Dutrisac, « Boisclair au premier tour », sur Le Devoir, 16 novembre mai 2005 (consulté le )
  2. « Bernard Landry - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  3. « André Boisclair - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  4. « Louise Harel - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  5. « Profil », sur lop.parl.ca (consulté le )
  6. « Pauline Marois - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  7. « Richard Legendre - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  8. « André Boisclair - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  9. « Lucien Bouchard - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
  10. « Profil », sur lop.parl.ca (consulté le )
  11. « Jean-Claude St-André - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )

Voir aussi

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Liens externes

Élection

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