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Cure (religion)

La cure est une responsabilité spirituelle, présente dans la religion catholique, qui peut prendre la forme de responsabilités administratives dans une hiérarchie religieuse.

Présentation

Jurisprudence ecclésiastique

En matière ecclésiastique la cure désigne le soin des âmes par le biais d'une église et de son bénéfice ecclésiastique. Il existe différentes fonctions curiales. Et les cures disposent de revenus par le biais de la dîme, des oblations, des offrandes[1].

Religion catholique

Accompagnement des âmes (Mennonite Church USA Archives).

La cure correspond à la « charge d'âme » qui est une traduction du latin cura animarum[2]. C'est une charge ecclésiastique définie au sein de l’Église catholique qui correspond à la direction spirituelle et administrative d'une paroisse[3].

Être nommé à la cure d'une paroisse, c'est en avoir la responsabilité spirituelle. Un seul prêtre peut être nommé curé d'une paroisse, ce dernier est nommé par l'évêque du diocèse[4]. La dénomination varie selon les régions. On dit aussi recteur ou abbé d'une paroisse, les autres prêtres sont qualifiés de vicaires. En breton le mot se dit ar personn.

De nos jours, la charge d'âme d'un curé tend à s'étendre sur plusieurs communes.

Par extension, le terme cure est parfois employé pour désigner le presbytère ou les personnes qui participent à la vie de la paroisse[5].

La cura animarum concerne la prise en charge d’un point de vue individuel et du point de vue ecclésial. Au sens large, le terme est synonyme de la sollicitude ecclésiale à l’égard d’autrui[6].

En droit canonique, la charge d’âmes renvoie à l’obligation de justice du curé, c'est-à-dire l'obligation d’administrer les secours religieux (sacrements, offices divins, catéchisme et prédication, sépulture ecclésiastique…) à des groupes déterminés de fidèles. Ces devoirs de justice, communs à tous les catholiques, en application de la charité, est cependant beaucoup plus précis et plus rigoureux, à l’égard d’âmes qui sont spécialement confiées au curé et au sujet desquelles ils encourent une responsabilité[7]. Ainsi, la cure est un ministère ecclésiastique.

Cure ordinaire ou alternative

La cure est une fonction et des prérogatives réparties entre l'évêque et les prêtres. La répartition a varié au cours du temps. La répartition des sacrements entre ceux dépendants de la paroisse et ceux dépendants de l’évêché, ont pu varier selon les époques, en fonction également de la répartition des charges entre les évêques et le pape[8].

La cure à l'ordinaire, signifie que le curé est toujours choisi et nommé par l'évêque du diocèse.

Une cure à l'alternative signifie que le curé d'une paroisse était présenté alternativement par l'évêque et, la fois suivante, par le titulaire du droit de présentation (abbé, seigneur, etc., souvent un descendant du fondateur d'origine de la paroisse). Mais seul l'évêque pouvait nommer le prêtre présenté et, en cas de refus de sa part, cela pouvait entraîner de vives discussions et même des procès entre le présentateur et le nominateur.

Dans les régions annexées à la France après le Concordat de Bologne (1516), par exemple en Bretagne, la nomination se faisait alternativement par le pape pour les bénéfices devenus vacants en janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre ; et par l'ordinaire, c'est-à-dire l'évêque ou toute autre autorité diocésaine pendant les six autres mois de l'année[9].

Notes et références

  1. Antoine-Gaspard Boucher d'Argis et Arnulphe d'Aumont 1751.
  2. « C’est quoi une paroisse ? », sur Paroisses - Diocèse du Var (consulté le )
  3. « Cure : définition de cure », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  4. Julie Falcoz, « Quelles sont les différences entre un prêtre, un curé et un évêque ? », sur Geo.fr, (consulté le )
  5. « Définition : cure », sur Église catholique en France, Conférence des évêques de France (consulté le )
  6. Alphonse Borras 2013.
  7. Émile Jombart et G. Jacquemet, Catholicisme. Hier aujourd'hui demain, t. 2, , « Charge d’âmes »
  8. Véronique Beaulande-Barraud 2016.
  9. Jean Kerhervé, François Roudaut et Jean Tanguy, La Bretagne en 1665 d'après le rapport de Colbert de Croissy, vol. 2, Centre de Recherche Bretonne et Celtique de Brest, coll. « Cahiers de Bretagne occidentale », , 276 pages, page 255.

Voir aussi

Bibliographie

  • Véronique Beaulande-Barraud, « Le traitement des « cas réservés », entre cura animarum, juridiction épiscopale et plenitudo potestatis pontificale », Médiévales. Langues, Textes, Histoire, vol. 71, no 71,‎ , p. 75–90 (ISSN 0751-2708, DOI 10.4000/medievales.7922, lire en ligne, consulté le ).
  • Alphonse Borras, « Quand les prêtres viennent à manquer… Quelques repères théologiques et canoniques en temps de précarité: », L'Année canonique, vol. Tome LV, no 1,‎ , p. 67–102 (ISSN 0570-1953, DOI 10.3917/cano.055.0067, lire en ligne, consulté le ).
  • Antoine-Gaspard Boucher d'Argis et Arnulphe d'Aumont, Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, t. 4, (lire sur Wikisource), « Cure (définition) », p. 572-573.
  • Albert Ndongmo, La Pastorale à trois dimensions : hiérarchie des tâches pastorales du clergé, Montréal - Paris, Éditions paulines - Apostolat des éditions, coll. « Pastorale et vie », (BNF 34752980).
  • Lambert Niciteretse, Charge pastorale du curé et coresponsabilité dans l'Église du Burundi, Paris, l'Harmattan, coll. « Études africaines », (BNF 42350840).
  • Béatrice de La Rochette de Rochegonde, « L'affaire de la cure cantonale, une étonnante rivalité entre Lavoûte et Saint-Ilpize au XIXe siècle », Almanach de Brioude, Brioude,‎

Articles connexes

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