Le nom Divo serait issu d'une transcription erronée de la part des autorités coloniales du vocable dji bi (en langue dida) qui se traduit en français par « là où la panthère se promène ».
Histoire
La création de Divo remonte à une époque ancienne. En effet, selon la légende, le clan Ddi Gbe, c’est-à-dire le " gîte de la panthère " ou " Djiboua ", vivait à l'origine à Gbogré-Djigbi, l'actuelle ville de Sassandra qu'il partageait avec le clan Gnahoré.
Partis de chez les Gnahoré à la suite d'une dispute, les Djigbé furent d'abord accueillis par les Liboli, (près de Tioco) d'où ils se dispersèrent par familles pour fonder plusieurs villages.
Ainsi, la famille Godi s'en alla avec ses descendants. Une autre suivit la piste des buffles, pour créer Blabodougou (« la piste des buffles »), à 7 km de l'actuelle Divo. Un troisième emprunta la piste des bœufs et donna à son village le nom de Blibory (« le site des bœufs »).
Un chasseur parti de Grozoh à 10 km de Divo et fonda un village du nom de Lizé qui signifie littéralement « la lance qui fait pourrir ». Ce village était réputé guerrier et vainqueur des différentes batailles.
Il y avait un immense arbre sous lequel se tenaient les palabres dans le village de Lizé. Les colons venus de Grand-Lahou demandèrent le nom du village sous l'immense arbre duquel ils avaient été accueillis. Les autochtones, n'ayant pas bien saisi le sens de la question, répondirent immédiatement : « Ici, c'est Gbada, qui veut dire plat et immense, là nous nous rassemblons ».
C'est cette appellation qui donna plus tard le nom de « Bada » au village de Lizé, l’un des quartiers les plus anciens de la ville.
Au total, une quinzaine de villages furent créés : Bada, Boudoukou, Godilehiri, Gremian, Blibory, Brabodougou, Gouan, Grozoh, etc.
La ville de Divo est une création coloniale en pays Dida, à partir des deux villages de Bada et Boudoukou.
Les premiers explorateurs, venus par la forêt de Grand-Lahou et guidés par les Avikam, ont déformé la dénomination exacte de Djiboua pour transcrire Dida, qui est aujourd'hui l'appellation officielle des populations de la région de Divo.
Boudoukou, le premier poste colonial a été ouvert en 1915 par le commandant Alengry.
Divo devient chef-lieu de subdivision en 1915 avec le Français Louis Sarrien, puis chef-lieu de sous-préfecture en 1960 avec Coulibaly Daouda comme premier sous-préfet ivoirien de Divo.
Placée successivement sous l'autorité de Grand-Lahou puis d'Abidjan, de 1960 à 1961, Divo acquiert son autonomie administrative en 1969, avec son élection en chef-lieu de département. Elle devient enfin commune de plein exercice avec la loi n° 78-07 du , consacrant ainsi son autonomie morale et financière.
LES ALLIÉS DES DIDA
Le peuple Dida, un peuple guerrier avec une diplomatie hors pair. En effet, les Dida sont le seul groupe ethnique en Côte d'Ivoire qui a seize alliés qui sont :
Le département, collectivité territoriale, est administré par un conseil général conduit par son président, en vertu de la loi n°2001-477 du relative à l'organisation des départements en Côte d'Ivoire.
les Godiés, tous localisés dans la sous-préfecture de Fresco ;
les Ega, minoritaires, situés à cheval sur les sous-Préfectures de Divo et Guitry.
D'origine Krou, les Didas et les Godiés constituent un même peuple avec une même langue alors que les Ega, un sous-groupe Dida, s'apparentent plus au groupe Akan et sont des Akan. Les Ega seraient aussi les Toupkè et obéiraient à l'alliance ancestrale indéniable, inamovible et immortelle passée, il y a 200 ans, entre Abés originels de Douda (actuel Grand-Morié) et Abés détachés à la mémoire du détachement ethnique qui constituent les Ega.
Les autres populations :
Le département de Divo abrite également une très forte communauté d’allochtones, c'est-à-dire des nationaux originaires de diverses régions du pays. Il s'agit essentiellement des Baoulés, des Malinkés, des Sénoufos, des Wés et des Bétés, tous vivant en bonne intelligence avec leurs frères autochtones Dida.
La population du département de Divo a connu un accroissement rapide au cours de ces dernières années. Évaluée à 200 066 habitants en 1975, elle est passée à 389 530 habitants selon RGPH de 1998, soit un taux de croissance de l'ordre de 72 % au cours de la dernière décennie. À titre d'exemple, la ville de Divo qui dénombrait 72 494 âmes en 1988, compte en 2010, presque 140 000 habitants. Les facteurs de la croissance :
Cette forte croissance démographique est le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs parmi lesquels : la situation géographique de département, le développement des voies de communication, la fertilité et la disponibilité des terres cultivables, et aussi l'hospitalité légendaire du peuple Dida.
Répartition et occupation du sol :
Sur le territoire du département, cette population est répartie sur 13 cantons, 165 villages, environ 4 170 campements et enfin sur 4 circonscriptions administratives. La densité moyenne est de 55 habitants au km² ; cependant, plus de la moitié de cette population est concentrée dans la seule sous-préfecture de Divo. Les populations de ses différentes circonscriptions sont respectivement :
Divo : 259 225 habitants ;
Guitry : 133 777 habitants ;
Hiré : 81 007 habitants ;
Fresco : 60 694 habitants.
De ce fait, en raison de l'importance du flux migratoire dans la région, les populations autochtones ne représentent, guère aujourd'hui, qu'environ 40 % contre 35 % d'allochtones et 25 % de non nationaux. Enfin, il est à retenir que la population est à grande composante rurale. Ainsi, les populations rurales estimées à 387 688 habitants représentent (2/3 vivant dans les campements) 63 % de l’ensemble contre 146 956 habitants pour la population urbaine soit 37 %.
Depuis l'indépendance, la langue officielle dans toute la Côte d'Ivoire est le français. La langue véhiculaire, parlée et comprise par la majeure partie de la population, est le dioula mais la langue vernaculaire de la région est le dida. Le français effectivement parlé dans la région, comme à Abidjan, est communément appelé le français populaire ivoirien ou français de dago[6] qui se distingue du français standard par la prononciation et qui le rend quasi-inintelligible pour un francophone non ivoirien. Une autre forme de français parlé est le nouchi, un argot parlé surtout par les jeunes et qui est aussi la langue dans laquelle sont publiés 2 magazines satiriques, Gbich! et Y a fohi. Le département de Divo accueillant de nombreux Ivoiriens issus de toutes les régions du pays, toutes les langues vernaculaires du pays, environ une soixantaine, y sont pratiquées.