Don't Let Me Be Misunderstood est une chanson écrite par Bennie Benjamin, Gloria Caldwell et Sol Marcus pour la pianiste et chanteuse Nina Simone, qui l'enregistra pour la première fois en 1964. Don't Let Me Be Misunderstood a été enregistrée et interprétée par de nombreux artistes, elle est principalement connue pour sa version du groupe The Animals sortie en 1965. En 1977, la version disco/latine de Santa Esmeralda fut également un hit.
Version originale de Nina Simone
Le début de Don't Let Me Be Misunderstood vient du compositeur et arrangeur Horace Ott, qui composa la mélodie ainsi que les paroles du chœur après une rupture temporaire avec sa petite amie (et future femme) Gloria Caldwell[1]. Il en termina ensuite l'écriture à l'aide du partenariat de Bennie Benjamin et Sol Marcus. Cependant, les règles de l'époque empêchaient les écrivains du BMI (Horace Ott) de collaborer avec les membres de l'ASCAP (Bennie Benjamin et Sol Marcus). De ce fait, Ott décida d'inscrire le nom de Gloria Caldwell à la place du sien[1],[2].
Don't Let Me Be Misunderstood est l'une des cinq chansons impliquant l'écriture de Benjamin et de Marcus, présentes sur l'album Broadway, Blues, Ballads de Nina Simone. Elle prend ici un tempo très lent et est organisée autour d'éléments d'orchestre tels que la harpe ; une chorale apparaît également à plusieurs moments. Nina Simone l'a chantée avec son style inclassable, donnant un ton particulier à la chanson. Il est également à noter que l'implication de Horace Ott dans cet album ne s'arrête pas à l'écriture initiale. Il fut l'arrangeur et le chef d'orchestre de tous les morceaux de l'album. Don't Let Me Be Misunderstood est ressorti en single en 1964 avec A Monster mais celui-ci fut un échec.
Pour beaucoup d'écrivains, Don't Let Me Be Misunderstood traitait implicitement du Mouvement afro-américain des droits civiques, ce qui concernait une grande partie de l'œuvre de Nina Simone de l'époque[2]. Pour d'autres, c'était plus personnel et cette chanson ainsi que cette phrase représentaient au mieux la carrière ainsi que la vie de Nina Simone[3].
Des décennies plus tard, une publicité pour le parfum J'adore de Parfums Christian Dior, mettant en scène Charlize Theron, utilise la version de Nina Simone de cette chanson, puis une publicité de H&M mettant en scène David Beckham en 2012 reprend la version de The Animals (cf. ci-dessous). Elle accompagne en outre la scène finale du film dramatique polonais Rewers sorti en 2009, et figure à la fin de la saison 5 de la série Luther.
Eric Burdon, le leader du groupe The Animals, dira plus tard de cette chanson qu'« elle n'avait jamais été considérée comme appartenant à la pop mais quelque chose s'est transmis en nous lorsque nous l'avons écoutée et nous sommes immédiatement tombés amoureux d'elle »[4]. Ils ont travaillé dessus en augmentant son tempo et en la faisant débuter par une mémorable organisation orchestrale guitare électrique/orgue d'Hilton Valentine et d'Alan Price. Ceci avait été copié et développé à partir d'un élément provenant du morceau final (outro) de l'enregistrement de Nina Simone. Ces instruments plongent immédiatement le son au fond de l'impressionnante et profonde voix de Burdon :
Baby, do you understand me now?
If sometimes, you see that I'm mad ...
Don't you know no one alive can always be an angel,
When everything goes wrong, you see some bad.
(chœurs) But I'm just a soul whose intentions are good:
(Eric Burdon) Oh Lord! Please don't let me be misunderstood ...
Le groupe acquit un succès transatlantique début 1965 grâce à cette interprétation très personnelle. Il grimpèrent en 3e place des UK Singles Chart, en 15e place des U.S. pop singles chart et en 4e place au Canada.
Durant ses concerts, le groupe conservait le même arrangement qu'à l'enregistrement, mais Burdon abaissait quelquefois ses lignes vocales jusqu'à ce qu'il soit presque en train de parler, ce qui redonnait un peu de la saveur que Nina Simone insufflait à cette chanson.
La première sortie date de l'été 1977, c'était une épopée de 16 minutes qui prit toute une face de leur album Don't Let Me Be Misunderstood. Ce morceau fut repris par de nombreuses distributions internationales de leur label de l'époque Casablanca Records. Un remix 33 tours était très populaire et fut classé numéro 1 des U.S. Billboard Club Play Singles ainsi que dans de nombreux pays européens. Le single atteignit des sommets en étant classé 4e des Hot Dance/Disco-Club Play chart[5]. Une version pop sortie plus tard dans la même année obtint également un bon accueil, elle fut classée 15e des Billboard Hot 100 en début 78.
La version de Santa Esmeralda redevint populaire une génération après sa sortie avec sa présence dans le film Kill Bill : Volume 1 de Quentin Tarantino, où la partie instrumentale passe durant le duel Bride/O-Ren Ishii. Dans la bande originale est incorporée une version vocale complète qui dure environ dix minutes. Une réédition des Santa intitulée Don't Let apparaît dans le western coréenLe Bon, la Brute et le Cinglé, jouée dans une séquence de poursuite dans le désert des plaines de Mandchourie.
Le morceau Don't Let fut également utilisé comme thème d'ouverture du jeu télévisé américain Bullseye ainsi que dans la bande annonce du film Kiss Kiss Bang Bang.
Alabina, et sa chanteuse Ishtar, ont également réalisé une version proche de celle de Santa Esmeralda.