Dorres est une commune rurale qui compte 173 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 366 habitants en 1851. Ses habitants sont appelés les Dorrois ou Dorroises ou Dorréens.
Géographie
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Sur le plan historique et culturel, Dorres fait partie de la région de la Cerdagne, une haute plaine à une altitude moyenne de 1 200 m d'altitude, qui s'étend d'est en ouest sur une quarantaine de kilomètres entre Mont-Louis et Bourg-Madame[4].
L'ensemble des roches composant les montagnes cerdanes sont issues de la formation de la chaîne hercynienne durant l'ère primaire. Implantée dans le versant sud du massif du Carlit avec la montagne du Coll Roig pour estives, la commune de Dorres offre un paysage où le granite (souvent en grosses boules de type chaos) est omniprésent, avec des affleurements de schiste sur la zone du Belloc (1 688 m).
La superficie de la commune est de 2 477 hectares (24,77 km2). L'altitude minimum est de 1 332 mètres et maximum de 2 827 mètres[6].
La commune est classée en zone de sismicité 4, correspondant à une sismicité moyenne[7].
Le village et son site en 2009.
Le lac de Coll Roig en automne.
Hydrographie
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Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 612 mm, avec 6,3 jours de précipitations en janvier et 7 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Formiguères à 20 km à vol d'oiseau[10], est de 7,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 737,3 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Le site Natura 2000 Capcir-Carlit-Campcardos couvre une superficie de 39 760 ha sur le territoire de quinze communes du département dont celle-ci, à la fois au titre de la directive habitats et de la directive oiseaux. Cette zone présente de nombreux habitats naturels alpins (pelouses, landes) et des milieux rocheux majoritairement siliceux et héberge certaines espèces d'intérêt communautaire : Botrychium simplex, Ligularia sibirica pour les plantes, Desman des Pyrénées et Loche pour les animaux. Au titre de la directive oiseaux, elle recèle une grande diversité d'habitats naturels se traduisant par un patrimoine ornithologique remarquable puisqu'elle accueille la plupart des espèces caractéristiques des zones de montagne, que ce soit parmi les rapaces (Gypaète barbu, Circaète Jean-le-Blanc, aigle royal, Faucon pèlerin), les galliformes (Lagopède, grand Tétras) ou les espèces forestières (Pic noir) et d'autres de milieux plus ouverts[20],[21].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 1[Note 3] est recensée sur la commune[22] :
les « chaos granitiques et mouillères de la Coma Armada » (61 ha), couvrant 2 communes du département[23] et deux ZNIEFF de type 2[Note 4],[22] :
le « massif du Carlit » (11 838 ha), couvrant 7 communes du département[24] ;
le « Serrat des Loups » (9 330 ha), couvrant 9 communes du département[25].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Dorres.
Carte de la ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Dorres est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (93,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (93,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (39,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (29,5 %), forêts (24,9 %), prairies (4,1 %), zones agricoles hétérogènes (1,1 %), zones urbanisées (1 %)[26]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
Le principal accès au territoire est la route avec une situation sur l’axe Perpignan-Andorre par la route nationale 116 et sur l’axe Barcelone-Toulouse via le tunnel ou le col de Puymorens et par la frontière andorrane sur la commune de Porta.
D’autres accès routiers sont présents. C’est le cas des N 20 et 320 qui relient Paris à Bourg Madame supportant des flux importants, de la N 22 qui va en Andorre et de la D 618 qui traverse les Pyrénées d'ouest en est. Cette dernière route, dans sa portion entre Ur et Font-Romeu, passe au sud de la commune à Angoustrine, et le village est desservi par la route départementale 10 qui s'y termine.
Le territoire de la commune de Dorres est vulnérable à différents aléas naturels : inondations, climatiques (grand froid ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité moyenne). Il est également exposé à un risque particulier, le risque radon[27],[28].
Risques naturels
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau du bassin du Sègre[29].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des mouvements liés au retrait-gonflement des argiles, soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs[30]. Une cartographie nationale de l'aléa retrait-gonflement des argiles permet de connaître les sols argileux ou marneux susceptibles vis-à-vis de ce phénomène[31].
Carte des zones inondables.
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des argiles.
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Dorres est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[32].
Des vestiges de poteries et des haches polies ainsi que des traces d'habitats montrent que le territoire de Dorres était peuplé à l'ère préhistorique[34].
Le territoire montagnard de Dorres atteint son maximum de population au milieu du XIXe siècle puis décline depuis[6]. On y subit encore des attaques de loups à la fin du XIXe siècle[35].
La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Évolution de la population
1365
1378
1515
1553
1709
1720
1767
1774
1788
30 f
11 f
7 f
14 f
36 f
38 f
293 H
51 f
250 H
Évolution de la population, suite (1)
1789
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-
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60 f
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(Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9))
Démographie contemporaine
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[41].
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 107 personnes, parmi lesquelles on compte 75,9 % d'actifs (69,4 % ayant un emploi et 6,5 % de chômeurs) et 24,1 % d'inactifs[Note 7],[I 7]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 2],[I 10]. Elle compte 20 emplois en 2018, contre 17 en 2013 et 28 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 75, soit un indicateur de concentration d'emploi de 26,7 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 55,4 %[I 11].
Sur ces 75 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 14 travaillent dans la commune, soit 19 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 86,7 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,3 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 12 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
12 établissements[Note 8] sont implantés à Dorres au [I 14].
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 33,3 % du nombre total d'établissements de la commune (4 sur les 12 entreprises implantées à Dorres), contre 30,5 % au niveau départemental[I 15].
Entreprises et commerces
Fromagerie "La Gentiane des Pyrénées" (tommes de vache).
Chapelle Notre-Dame de Belloc (Santa Maria de Bell-Lloc) dominant le village et la Cerdagne française et espagnole. La Vierge de Bell-Lloc (ou Belloch) était aussi vénérée par les habitants de Puigcerdà, de Ur, de Villeneuve-les-Escaldes. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1980[55].
Bains de Dorres : ce lieu est connu pour sa source d'eau chaude sulfureuse qui jaillit à 42 °C. Les bains de Dorres, gérés en régie, regroupent plusieurs espaces : les baignoires, le grand bain et un petit bain. Ce lieu possède des vestiaires, une terrasse, une buvette et des ruines d'une ancienne auberge du XVIIIe siècle[56] Ouverts toute l'année, ils offrent un moment de relaxation après une journée de ski ou de randonnée avec une vue exceptionnelle sur le massif du Puigmal.
Les bains de Dorres.
Fontaine.
Maisons cerdanes traditionnelles
.. au cœur du village.
Patrimoine culturel
Maison du granit
Créée en 1999, la Maison du granit retrace l'histoire des tailleurs de pierres du village depuis la fin du XVIIIe siècle : la géologie, les méthodes de travail et les outils, les familles, le village, les ouvrages réalisés dans le département ou ailleurs. Ce musée n'est ouvert qu'en été.
Personnalités liées à la commune
L'abbé Ginoux : curé de Dorres et aumônier des Escaldes, résistant[57].
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[19].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[53].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bMichel de La Torre, Pyrénées-Orientales : Le guide complet de ses 224 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN2-7399-5066-7).