La Défense civile libanaise (selon son nom officiel, Direction générale de la Défense civile libanaise), est un service public d'aide médicale urgente au Liban qui effectue le transport de patients vers les hôpitaux, les activités de sauvetage et la lutte contre les incendies[1],[2],[3],[4]. Elle a été créée en 1939[5].
Elle est financée et administrée par le Ministère de l’Intérieur et des Municipalités. La Défense civile et la Croix-Rouge libanaise constituent les deux principaux services préhospitaliers dans le pays[6],[4]. Les secouristes de la Croix-Rouge libanaise sont des bénévoles ; ceux de la Défense civile reçoivent pour une partie d'entre eux une rémunération de l'État[7]. Les deux organisations travaillent parfois en en collaboration[1],[8].
La Défense civile a 230 centres couvrant l'ensemble du territoire[10]. 2 500 de ses membres sont des employés de l'Etat, qui les rémunère, 6 000 autres sont des bénévoles (en 2024)[10]. Le directeur général de la Défense civile libanaise est le général Raymond Khattar.
Pendant la guerre de 1975-1990, elle se spécialise dans la lutte contre les incendies, suppléant ainsi aux brigades de pompiers qui couvrent exclusivement Beyrouth, Saïda et Tripoli (les trois grandes villes) du Liban[4].
Dans les années 1990 ses employés demeurent sous-payés ; la plupart des ambulances sont sous-équipées[4]. Au cours de l'année 1994, elle est intervenue à 8 886 reprises[4].
Depuis 2008, la Défense civile collabore avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) ; la FINUL contribue à équiper la Défense civile libanaise par le biais du QIP (Quick Impact Project), et à assurer la formation des secouristes[11].
En 2019 elle a 208 centres répartis dans les 8 districts du Liban[5]. En 2024 elle a 230 centres couvrant l'ensemble du territoire[10].
L'armée israélienne a attaqué la Défense civile à plusieurs reprises en 2024[10], tuant au total 27 secouristes de ce service public et en blessant 76 autres entre le début de la guerre Israël-Hezbollah et le 20 novembre 2024[12].
Le 7 septembre 2024, l’aviation israélienne tue 3 membres de la Défense civile et blesse 2 autres personnes dans une frappe contre un camion de pompiers de la Défense civile dans la ville de Froun(en), dans le sud du Liban[10],[13]. Selon le ministère libanais de la Santé les secouristes étaient en train d'oeuvrer à éteindre les incendies provoqués par les bombardements israéliens ; l’armée israélienne a affirmé avoir « frappé des terroristes »[10].
Le 14 novembre 2024, l'aviation israélienne bombarde le centre de la Défense civile de Douris près de Baalbek[15] ; 20 personnes sont tuées, dont 15 secouristes et 5 passants[16],[17]. Le Monde, ABC News, et le quotidien britanniqueThe Guardian soulignent le fait que la Défense civile de Douris est un service de l'Etat sans aucun rapport avec le Hezbollah[18],[19],[16],[17]. Cette frappe tue Bilal Raad, le chef de la Défense civile du Gouvernorat de Baalbek-Hermel, le plus grand du pays[16],[17],[20]. A la date du 14 novembre 2024 les bombardements israéliens ont tué plus de 200 secouristes libanais[16]. Si Israël affirme que le Hezbollah utilise des ambulances pour y abriter des armes et des combattants, « l'Etat hébreu n'a fourni aucune preuve étayant ses accusations », indique The Guardian[16]. L'armée israélienne n'a pas donné suite aux demandes concernant le mobile de cette frappe[19],[21].
L'Organisation mondiale de la santé et d'autres organisations internationales ont enjoint Israël à mettre fin à ses attaques contre le personnel soignant à Gaza et au Liban[17]. Selon The Guardian « des groupes de défense des droits humains ont condamné les meurtres de secouristes et de personnels de santé commis par Israël, dont certains constituent selon eux des crimes de guerre évidents »[17].
Le 20 novembre 2024, le ministère libanais des Affaires étrangères annonce le dépôt d'une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU en réponse aux « attaques israéliennes répétées et délibérées contre la Défense civile libanaise », attaques qui « entravent l'exercice par la Défense civile de ses fonctions humanitaires »[12].
↑ a et bJudith E. Tintinalli, Peter Cameron et James Holliman, EMS: A Practical Global Guidebook, PMPH-USA, , 76– (ISBN978-1-60795-043-1, lire en ligne)
↑Human Rights Watch why They Died Civilian Casualties in Lebanon During the 2006 War, Human Rights Watch, , 94– (lire en ligne)
↑El Sayed MJ. Réponse d'urgence aux incidents impliquant de nombreuses victimes au Liban. Médecine de catastrophe et préparation à la santé publique . 2013;7(4):433-438. doi:10.1017/dmp.2013.48
↑Jamil D. Bayram,↵Emergency medicine in Lebanon: Overview and prospect,↵The Journal of Emergency Medicine,↵Volume 32, Issue 2,↵2007,↵Pages 217-222,↵ISSN 0736-4679, lire en ligne
↑Jamil D. Bayram,
Emergency medicine in Lebanon: Overview and prospect,
The Journal of Emergency Medicine,
Volume 32, Issue 2,
2007,
Pages 217-222,
ISSN 0736-4679,
https://doi.org/10.1016/j.jemermed.2006.12.007.
(https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0736467906006652)
↑ a et b« Le Liban va déposer une nouvelle plainte auprès de l'ONU après les attaques israéliennes contre sa défense civile », OLJ / 20 novembre 2024, [1]
↑ abcd et e(en-GB) William Christou, « ‘Israel is trying to terrorise people’: Lebanon’s civil defence reels after deadly strike », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le )
↑ abcd et e(en-GB) William Christou, « Anger in Lebanon at large number of rescue workers killed by Israel », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le )
↑(en) « Israeli strikes kill at least 12 Lebanese rescuers and 15 people in Syria », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )