Il obtient son premier mandat électoral en 1996, comme député de La Corogne aux Cortes Generales. Il devient, l'année suivante, député de Pontevedra au Parlement de Galice, où il exerce les fonctions de porte-parole du groupe parlementaire. Il est élu secrétaire général du Parti des socialistes de Galice-PSOE (PSdeG-PSOE) lors d'un congrès extraordinaire, en 1998.
Emilio Pérez Touriño naît le à La Corogne[1]. Sa famille déménage peu après à Pontevedra[2]. Alors qu'il est âgé de 12 ans, son seul frère, aîné de trois ans, meurt d'une leucémie, ce qui affecte durablement sa personnalité[2].
Il épouse en Esther Cid, professeure de l'enseignement primaire. Ils ont ensemble deux enfants, David et Andrea[1].
Formation et parcours universitaire
Emilio Pérez Touriño est docteur en sciences économiques de l'université de Saint-Jacques-de-Compostelle (USC)[3]. Il y enseigne cette discipline entre et , militant à cette époque au sein du Parti communiste galicien[1]. À partir de 1984, il exerce les fonctions de vice-recteur de l'USC, délégué aux Affaires économiques[4]. Au début des années 1980, il participe aux négociations relatives à l'élaboration du statut d'autonomie de la Galice, en tant que représentant du Parti communiste[2].
Il envisage initialement de travailler au ministère pendant un an, mais il restera finalement neuf ans à Madrid, occupant par la suite les fonctions de sous-secrétaire du ministère, puis de secrétaire général des Infrastructures de transport terrestre, sous l'autorité de José Barrionuevo puis de Josep Borrell[2],[4]. Il suit notamment la réalisation de la LGV Madrid - Séville et de plusieurs autoroutes en Galice, comme la AP-9[2]. L'ex-directeur de la Garde civile, Luis Roldán, l'accusera, sans preuve, d'avoir perçu des pots-de-vin pour le chantier du TGV vers l'Andalousie, et il ne sera jamais inquiété par la justice[1].
Dans la perspective des élections autonomiques du 19 octobre 1997, Emilio Pérez Touriño est investi candidat de manière assez inattendue, alors que le Parti des socialistes de Galice-PSOE (PSdeG-PSOE) procède à une très important renouvellement de ses listes[6].
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Après que le scrutin a conduit à une déroute historique du Parti socialiste, son nom est évoqué pour devenir porte-parole du groupe parlementaire, en lieu et place d'Abel Caballero, chef de file électoral du parti[7].
Le , la commission exécutive le choisit effectivement pour exercer cette fonction, le secrétaire général, Francisco Vázquez, choisissant ainsi de sacrifier Caballero afin d'envoyer des signaux de prise en compte de la contestation interne générée par le fiasco électoral. C'est donc à Emilio Pérez Touriño qu'il revient de porter la position du PSdeG-PSOE dans le cadre du débat d'investiture à venir du sortant et vainqueur du scrutin, Manuel Fraga[8].
À la suite de la démission de Vázquez en , il présente, au début du mois de , sa candidature au secrétariat général pour le congrès extraordinaire du , faisant face à celle du vice-secrétaire général sortant, Miguel Cortizo(es), soutenu en privé par les proches du dirigeant démissionnaire[9]. Le jour du congrès, Emilio Pérez Touriño s'impose avec 61,56 % des suffrages exprimés parmi les 488 délégués, contre 36,66 % à Cortizo, ce résultat enterrant définitivement l'ère Vázquez, absent des débats[10]. Il doit notamment sa victoire au courant galléguiste, qui lui avait apporté son soutien en échange de cinq des vingt-neuf sièges au sein de la commission exécutive[11].
Il entre, le , à la commission exécutive fédérale du PSOE, en tant que secrétaire exécutif[12], puis est réélu, en octobre suivant, à la tête des socialistes galiciens avec 73 % des suffrages[13]. Un an plus tard, chef de file du PSdeG-PSOE, il échoue à remporter les élections régionales, mais fait progresser son parti de deux sièges, se plaçant à égalité avec le Bloc nationaliste galicien (BNG), qui le devance de 16 000 voix[14].
Le , il est réélu pour un troisième mandat de secrétaire général avec 91 % des suffrages exprimés, dans une vague générale de confirmation des dirigeants territoriaux du PSOE[15].
Président de la Junte de Galice
De nouveau chef de file des socialistes à l'élection régionale du 19 juin 2005, il apporte onze points supplémentaires et huit sièges de plus au PSdeG-PSOE au Parlement de Galice, ce qui constitue son meilleur résultat depuis 1989 et l'arrivée au pouvoir du conservateur Manuel Fraga[16]. Il entame, le 4 juillet, les négociations de coalition avec le BNG[17], qui aboutissent un peu moins de trois semaines plus tard, Anxo Quintana, porte-parole des nationalistes, étant promis à la vice-présidence du gouvernement régional[18].
Le 29 juillet, il remporte 38 voix sur 75 lors du vote d'investiture au Parlement et devient président de la Junte de Galice[19]. Il annonce, le lendemain, un gouvernement de douze membres, à parité d'hommes et de femmes, comprenant huit membres désignés par le PSdeG-PSOE, quatre par le BNG, dont cinq indépendants[20].
Réélu secrétaire général des socialistes galiciens avec 97,3 % des voix le , soit seulement douze votes blancs sur près de quatre cent cinquante délégués[21], il refuse, un mois plus tard, comme le demandaient certains cadres du parti, d'anticiper les élections régionales[22].
Il est investi, le 14 décembre suivant, candidat à sa succession[23] et annonce, quatre jours plus tard, la tenue de l'élection régionale le , refusant toutefois de parler de scrutin anticipé[24].
Fin de carrière politique
Alors que les sondages donnaient la coalition sortante gagnante par deux ou trois sièges d'avance à peine deux semaines avant l'élection[25], c'est finalement le Parti populaire de Galice (PPdeG), dirigé par Alberto Núñez Feijóo, qui l'emporte de justesse[26]. Emilio Pérez Touriño présente, dès le 2 mars, sa démission irrévocable, reconnaissant que son alliance avec les nationalistes a pu produire du « désenchantement » et son manque de leadership sur ses partenaires de coalition, ce qui suscite des critiques de la direction fédérale du PSOE[27].
Le , il participe à une discussion sur le bilan de sa coalition organisée par le journal en ligne ElDiario.es, avec son ancien vice-président, Anxo Quintana, qu'il retrouve seulement pour la seconde fois après leur perte du pouvoir[29].
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↑(es) J. L. Jiménez, « Emilio Pérez Touriño, el profesor que hizo sonreír al PSdeG », ABC, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et c(es) Ana Martín Plaza, « Emilio Pérez Touriño, el economista tímido que desalojó al PP de la Xunta por cuatro años », Radiotelevisión Española, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) EFE, « Touriño, un economista que tratará de revalidar el cambio y encarar la crisis », Público, (lire en ligne, consulté le ).
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↑(es) Xosé Hermida, « Dirigentes del PSOE temen que la batalla interna se reabra de inmediato », El País, (lire en ligne, consulté le ).
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↑(es) Gonzalo Cortizo, « Touriño y Quintana se reencuentran once años después: “El cambio en Galicia estará ajustado pero es posible” », ElDiario.es, (lire en ligne, consulté le ).