L'enceinte mégalithique de Lann Pen-ar-Land est située sur la commune d'Ouessant, dans le département français du Finistère.
Historique
En 1843 dans son Dictionnaire historique et géographique, Jean-Baptiste Ogée mentionne l'existence à l'extrémité sud de l'île d'Ouessant à la pointe alors appelée Corne des Gaules « une rangée de pierres druidiques dont la disposition nous est inconnue »[1]. René-François Le Men reprend cette description en 1875 sans plus de précision. En 1907, Paul du Châtellier donne une description plus détaillée du monument qu'il qualifie de petit cromlech mesurant 6 m de diamètre en grande partie détruit et dont il demeure quatre menhirs d'une hauteur de 0,60 à 0,80 m sur le pourtour et deux autres de même hauteur au centre[2]. L'un des deux menhirs du centre fut enlevé par un îlien pour le redresser sur sa pelouse[3]. Une tranchée militaire et l'ouverture d'une carrière à proximité contribuèrent ultérieurement à dégrader encore plus le site[4]. En 1988, Jacques Briard et Michel Le Goffic y mènent une fouille de sauvetage.
Description
L'enceinte est un « œuf mégalithique » mesurant 13,70 m suivant son axe est-ouest et 10,70 m suivant son axe nord-sud. Elle comporte 18 blocs en granite d'origine locale d'une hauteur de 0,60 à 1 m. La fosse de calage des deux menhirs du centre signalés par du Châtelier a été retrouvée lors des fouilles de 1988. un bloc retrouvé à proximité a été replacé au centre après la fouille[3].
Le mobilier archéologique recueilli au cours des fouilles est assez pauvre : quelques éclats de silex, des percuteurs en quartz, des lissoirs et des tessons de poteries bien cuites mais sans décor attribuées à l'âge du bronze et à l'âge du Fer[3].
Selon les fouilleurs, la plus grande pierre de la partie ouest de l'enceinte est alignée sur le soleil levant au solstice d'été[3].
Un petit alignement constitué de quatre petits menhirs est situé à environ 300 m au sud de l'enceinte. La fouille du site a mis en évidence l'existence d'un blocage soigné au pied des menhirs mais aucun matériel archéologique n'a été découvert. A 150 m à l'est de l'enceinte, se dresse un menhir isolé en leucogranite : il a été redressé en 1992 sur une petite butte naturelle dont la fouille sommaire a révélée l'existence de foyers et de possibles traces de calage[3]. Le bloc sert désormais d'amer.
Notes et références
↑Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique, , p. 390
Jacques Briard, Les cercles de pierres préhistoriques en Europe, Paris, Éditions Errance, , 128 p. (ISBN2877721930), p. 66-68
Jacques Briard et Michel le Goffic, « L'enceinte astronomique de Pen-ar-Land à Ouessant », Bulletin de l'A.M.A.R.A.I, no 1, , p. 18-19 (lire en ligne [PDF])
Paul du Châtellier, Les Époques préhistoriques et gauloises dans le Finistère. Inventaire des monuments de ce département, des temps préhistoriques à la fin de l'occupation romaine, Rennes, Plihon et Hommay, , p. 125
René-François Le Men, « Statistique monumentale du Finistère (époque celtique) », Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, vol. 4, , p. 112 (lire en ligne)
Yohann Sparfel et Yvan Pailler, Les mégalithes de l'arrondissement de Brest, Rennes, Institut culturel de Bretagne et Centre régional d'archéologie d'Alet, coll. « Patrimoine archéologique de Bretagne », , 290 p. (ISBN978-2-86822-111-7), p. 83-84.