Né vers 1491, Erhard Schön est le fils du peintre Marx Schön (1477-1510 ?)[1]. Il commence sa carrière de dessinateur et de graveur sur bois en contribuant au recueil de prières catholiquesHortulus Animæ à partir de 1516, auquel il travaille avec Hans Springinklee[2]. Tous deux participent ensuite à une bible publiée par Anton Koberger en 1518. Influencé par la technique de Springinklee, mais aussi par celle de Dürer, chez qui il a vécu plusieurs années[3], Schön devient un graveur populaire et dirige son propre atelier à partir de 1538, à Nuremberg[4].
Il collabore en outre à plusieurs commandes de l'empereur Maximilien Ier.
En dehors des portraits, ses sujets touchent à la mythologie, aux scènes pittoresques ou satiriques, aux scènes de guerre comme le siège de Münster en 1534-1535 ou celui de Buda en 1541 mais aussi, après sa conversion au luthéranisme, aux pamphlets contre l'Église catholique. Dans ce dernier cas, il ne signe pas ses illustrations, en raison de leur caractère polémique.
Porte-étendard, plume, encre brune, 165 × 87 cm[7]. Ce dessin, daté de 1523, ne peut être mis en relation avec une gravure précise. Il représente en revanche un personnage emblématique de l'art allemand et suisse du XVIe siècle, le porte-enseigne, chef de la compagnie des lansquenets lors des guerres menées dans l'Empire. Schön l'aborde à plusieurs reprises dans sa carrière en gravure et en dessin, notamment dans une feuille intitulée Lansquenet (British Museum, 1535)[8].
Apollon et Daphné, plume, encre brune, 173 × 120 cm[9]. Ce dessin, daté de 1525, illustre un passage des Métamorphoses d'Ovide. Ce sujet a été traité de façon célèbre par Antonio Pollaiuolo dans son Apollon et Daphné (National Gallery, Londres). La position et la robe de Daphné rappellent avec évidence celles de la Daphné figurant sur l'une des planches gravées par Hans Süss von Kulmbach pour l'ouvrage de Conrad Celtis, Quatuor libri amorum édité en 1502[8].
↑On dénombre 18 éditions successives entre 1516 et 1521, toutes illustrées par ces deux graveurs, cf. (en) « Hortulus Animæ », Catholic Encyclopedia (1907-1913).
↑ a et bEmmanuelle Brugerolles (dir.), Dürer et son temps. Dessins allemands de l'Ecole des Beaux-Arts, Beaux-arts de Paris les éditions, , p. 132-137, Cat. 19.
(en) Ursula Mielke, Rainer Schoch (dir.), Hollstein's German engravings, etchings and woodcuts, 1400-1700. L, Erhard Schön, bookillustrations, part I, 2001.