Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
Localisation
La commune est située à environ 10 km au sud de Strasbourg. Depuis 2015 elle fait partie du canton d'Illkirch Graffenstaden. Avant cette date elle faisait partie du canton de Geispolsheim
Wibolsheim, aujourd'hui un quartier au sud d'Eschau, est à l'origine un hameau qui partage l'histoire d'Eschau. Les autres quartiers composant la commune sont le Centre où se situe la mairie, les Vergers (au nord), les Grands Prés (au sud-est) et le Hetzlader (au nord-est).
Commune située dans une zone de sismicité modérée[2].
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le canal du Rhone au Rhin, le Rhin, l'Ill, le Rhin Tordu, la rivière Schwarzwasser, la Petite Ill, le canal d'Alimentation de l'Ill et le canal d'alimentation du Bassin de Plobsheim[3],[Carte 1].
Le canal du Rhône au Rhin, d'une longueur de 133 km, relie la Saône, affluent navigable du Rhône, au Rhin, par la vallée du Doubs et son prolongement en Haute Alsace jusqu'à Niffer sur le Rhin, un autre prolongement rejoignant Strasbourg par la canalisation de l'Ill[4].
L'Ill, d'une longueur de 217 km, prend sa source dans la commune de Winkel et se jette dans le Grand Canal d'Alsace à Offendorf, après avoir traversé 68 communes[7]. Les caractéristiques hydrologiques de l'Ill sont données par la station hydrologique située sur la commune de Fegersheim. Le débit moyen mensuel est de 41,5 m3/s[Note 2]. Le débit moyen journalier maximum est de 62 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 66,7 m3/s, atteint le [8].
Le Rhin Tordu, d'une longueur de 22 km, prend sa source dans la commune de Plobsheim et se jette dans l'Ill à Strasbourg, après avoir traversé quatre communes[9].
La rivière Schwarzwasser, d'une longueur de 11 km, prend sa source dans la commune et se jette dans le Rhin en rive gauche à Strasbourg, après avoir traversé trois communes[10].
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : le plan d'eau de Plobsheim, d'une superficie totale de 649,9 ha (136 ha sur la commune) et l'étang Augraben (0 ha)[Carte 1],[11].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 km2. Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[12].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 668 mm, avec 8,4 jours de précipitations en janvier et 10,1 jours en juillet[13]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Strasbourg-Entzheim », sur la commune d'Entzheim à 8 km à vol d'oiseau[15], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,7 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 38,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −23,6 °C, atteinte le [Note 4],[16],[17].
Statistiques 1991-2020 et records STRASBOURG-ENTZHEIM (67) - alt : 150m, lat : 48°32'58"N, lon : 7°38'25"E Records établis sur la période du 01-01-1924 au 04-01-2024
Eschau a eu comme précédents toponymes Hascgaugia, Hascowia, Aschowa et Eschowe.
Le mot Eschau se décompose en deux éléments, Esch ou die Esche, le frêne et die Au ou Aue désignant une île basse ou une étendue de terre ou de prairie humide au bord de l'eau. Eschau signifie donc « l'île aux frênes ». Le terme de « Au » est une appellation courante de part et d’autre du Rhin, notamment en plaine (comme pour Rhinau, Rheinau, Haguenau, La Robertsau ou La Wantzenau...).
Au , Eschau est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[20].
Elle appartient à l'unité urbaine de Strasbourg (partie française)[Note 5], une agglomération internationale regroupant 23 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 6],[21],[22]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 7],[22]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[23],[24].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (50,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (52,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (44,3 %), eaux continentales[Note 8] (17,7 %), zones urbanisées (15,2 %), forêts (8,1 %), zones agricoles hétérogènes (6,3 %), mines, décharges et chantiers (5,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,3 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Histoire
La commune est située sur l'ancienne voie romaine qui reliait Augusta Roracorum (Bâle) à Argentoratum (Strasbourg), aujourd’hui appelée « Route Romane d’Alsace ».
Eschau date du VIIIe siècle, vers 770, époque où l'évêque de StrasbourgRemigius fonda un couvent de bénédictines, dont l’abbaye constitua un lieu de pèlerinage important durant sept siècles et demi.
Le jardin monastique rassemble, dans la tradition médiévale, des plantes médicinales. Le site est référencé dans le réseau Jardins d'Alsace[28] et labellisé "Jardin remarquable".
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[33].
En 2021, la commune comptait 5 746 habitants[Note 9], en évolution de +15,29 % par rapport à 2015 (Bas-Rhin : +3,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Groupe sculpté sainte Sophie et ses trois filles (1470)[45].
L'église Saint-Trophime[46],[27] est une abbatialepréromane qualifié d'ottonien du Xe siècle. L'église est la deuxième plus ancienne d'Alsace. Elle se présente comme une basilique à trois nefs dont la nef centrale est anormalement large. Les bras du transept sont plus bas que la nef et font figure d'éléments indépendants. Le chœur prolonge directement la nef, sans avant-chœur. De l'abbaye, ruinée à la Révolution, ne subsiste plus aujourd'hui que l'abbatiale romane.
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 662 p. (ISBN2-7165-0250-1)
Eschau,Ancienne église abbatiale, église catholique Saint-Trophime, pp. 131-132
Michel Hérold, Françoise Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d'Alsace, Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Paris, CNRS Editions Inventaire général, , 330 p. (ISBN2-271-05154-1)
Recensement des vitraux anciens de la France, Volume V, Eschau, pages 166 à 167
Anne Frintz, « Jardin monastique de plantes médicinales d'Eschau. Un voyage dans le temps », in Les Saisons d'Alsace, no 72 (L'Alsace, ce beau jardin), printemps 2017, p. 66-69
Jean Schweitzer, La toponymie alsacienne, éditions Jean-Paul Gisserot, 2001
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 144 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/04/2008 au 01/04/2024.
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 505 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/01/1975 au 01/04/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Strasbourg (partie française) comprend une ville-centre et 22 communes de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Notice no PM67000076, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Châsse de sainte Sophie : sainte Sophie, saint Osvald, saint Jean-Baptiste, sainte Catherine d'Alexandrie, Expulsion des marchands du Temple, Adoration des Mages, Mise au tombeau, sainte Sophie et ses trois filles