Eugen Helmlé nait à Ensdorf en 1927, dans une Sarre alors sous administration française. À 16 ans, il est exclu du système scolaire parce qu'il n'avait qu'un 6 en sport. En 1945, il est apprenti pâtissier[1],[2].
Il étudie les langues romanes à l'Université de la Sarre à Sarrebruck, où il est maître de conférences en espagnol de 1970 à 1982.
Dans les années 1970, il écrit de nombreux épisodes de la série radiophonique Papa, Charly hat gesagt….
Le prix de traduction Eugen-Helmlé est créé en 2004 par la radio sarroise, la Fondation de l'Association de l'industrie métallurgique et électrique et la ville de Sulzbach, Il récompense alternativement un traducteur français et un traducteur allemand.
Relations avec Georges Perec
Eugen Helmé prend contact avec Georges Perec en 1965[11] pour lui demander des précisons sur Les Choses, qu'il est en train de traduire[12]. Lors de leur première rencontre, Hemlé fait remarquer à Perec, qui hésitait à « serrer la main d'un Allemand », qu'il a passé plus de temps comme Français que comme Allemand[13],[1]. S'ensuit une longue collaboration et une longue amitié. Helmlé contribue à La Disparition avec un texte en allemand[14],[15]. En mai 1967, Perec, Helmlé et Harig esquissent la première ébauche de ce qui devient la pièce radiophonique Die Maschine[16]. D'autres réalisation communes suivent : Wucherungen (1969), Tagstimmen (1971) et Koncerstück für Sprecher und Orchester (1974).
« Je reçois d'Allemagne une lettre qui m'apprend que Eugen Helmlé est mort. Je lui avais écrit la veille.
Peu à peu, je comprends que je rêve et que Eugen Helmlé n'est pas mort. »
Im Nachtzug nach Lyon, Plasma, Berlin, 1993 (lipogramme en E et R – la voyelle et la consonne les plus utilisées en langue allemande[11])
« Nachmittags um fünf ging Lady B. ins Haus. Hannibal focht das nicht an, da Hannibals Sinn nicht nach Lady B. stand. Floh B., Lady B., Hannibal? Und falls ja, was hat Lady B. mit Hannibal zu tun? Das kommt, so hoff ich, ganz allmählich nach und nach ans Licht. Doch amtlich ist das nicht. Was ist schon amtlich? »
Knall und Fall in Lyon, Plasma, Berlin, 1995 (lipogramme en E, puis en R)
1968 : Die Maschine, première diffusion : Saarländischer Rundfunk, 13 novembre 1968. – Publié chez Reclam, Universal-Bibliothek n° 9352, 1972. Rééditionavec CD chez Gollenstein, 2001, (ISBN978-3-933389-25-1) Écouter en ligne [archive]
1971 : Tagstimmen, de Georges Perec et Philippe Drogoz, première diffusion : Saarländischer Rundfunk, 28 avril 1971. Écouter en ligne [archive]
1972 : Der Mechanismus des Nervensystems im Kopf (Fonctionnement du système nerveux dans la tête), première diffusion : Westdeutscher Rundfunk, 15 juin 1972
1974 : Konzertstück für Sprecher und Orchester, de Georges Perec et Philippe Drogoz, première diffusion : Saarländischer Rundfunk, 18 juillet 1974. Écouter en ligne [archive]
1987 : Der Kartoffelkessel (La Poche Parmentier), diffusion par la Saarländischer Rundfunk, la Südwestrundfunk et la Süddeutscher rundfunk le 15 octobre 1987. Écouter en ligne [archive]
1991: Der Teufel in der Bibliothek (Le Diable dans la bibliothèque), diffusion par la Norddeutscher Rundfunk en octobre 1991. Écouter en ligne [archive]
Eugen Helmlé, « OuLiPo-an-der-Saar », dans L’œuvre de Georges Perec, réception et mythisation, Rabat, Université Mohammed-V, (ISBN9981-59-062-2), p. 61-66
Ralph Schock, « Une amitié à travers les langues, Georges Perec et Eugen Helmlé », Europe, nos 993-994, , p. 237-243 (ISBN978-2-351-50045-3)
(de) Ralph Schock, « Cher Georges » – « Cher Eugen », Die Korrespondenz zwischen Eugen Helmlé und Georges Perec 1966-1982, Saint-Ingbert, Conte-Verlag, (ISBN978-3-95602-033-9)
↑À la chaire de Matéologie Lotharingienne, qu'il partage avec Ludwig Harig (nomination du 22 absolu 93 E.P., annoncée dans le numéro 1 des Subsidia Pataphysica, paru le 29 sable 93 E.P)
↑Helmlé signe de son titre sa lettre à Perec du 2 avril 1966, en y ajoutant « fils d'Ubu ». (Die Korrespondenz zwischen Eugen Helmlé und Georges Perec, p. 24)
↑(en) Daniel Levin Becker, Many subtle channels : in praise of potential literature, Harvard University Press, , p. 199 indique qu'Helmlé aurait décliné sa cooptation. Cependant ce dernier, dans une lettre à l'écrivain berlinois Klaus Ferentschik du 21 mai 2000, déclare penser que son élection « a été empêchée par un germanophobe » (Schlock 2015, p. 371)