Eugène André grandit à Paris et y fait ses études au lycée Saint-Louis — il y remporte notamment le prix d'honneur 1836 de discours latin[5] — puis il entre à l'ENS en 1838[3].
À partir de décembre 1847, il collabore au mensuel Liberté de penser ; puis sous le ministère Carnot, il se charge de lectures publiques du soir pour adultes. Républicain convaincu, voyant d'un mauvais œil l'ascension politique de Louis-Napoléon Bonaparte depuis 1846, il lance contre sa candidature électorale une brochure, Le Candidat de M. Émile de Girardin, qui fait parler de lui comme opposant public. Lors du coup d'État de Napoléon III (2 décembre), il refuse de prêter serment à son université publique et est alors embauché en tant que professeur par le collège Sainte-Barbe ; il restera, durant tout le règne de Louis-Napoléon, dans l'enseignement libre. À Sainte-Barbe, il se voit confier — entre autres — un cours de la classe préparatoire à l'école des Mines.
Au retour de la République, c'est Jules Simon qui tente de le réhabiliter auprès des institutions publiques. Il sera ainsi nommé « agrégé des classes supérieures » (1870) et attaché au cabinet du ministre de l'Instruction.
Le 11 février 1871, il est nommé inspecteur général de l'enseignement secondaire (IGIP, Lettres), mais il refuse cette nomination, préférant un poste de sous-bibliothécaire à La Sorbonne[6], ce qui lui permet de poursuivre ses activités journalistiques et de polémiste. Il est bibliothécaire par arrêté du 31 mars 1871.
En avril et mai 1871, il figura parmi les collaborateurs du quotidien La Nation souveraine. Il continue à travailler dans le journalisme le reste de ses jours et à répandre des idées libérales. Il consacre ses loisirs à l'édition d'une intégrale des œuvres de Molière.
D'après les sources disponibles, Despois demeure toute sa vie un disciple de Rousseau, alliant les changements sociaux profonds du XIXe siècle qu'il traverse, avec ses croyances spiritualistes, avec « parfois même un peu d'intolérance » (ENS)[3].
En 1893, Justin Bellanger, dans son Histoire de la traduction en France, écrit :
« Les deux écrivains qu'il préféra à tous les autres furent Sénèque et Juvénal. Il s'était tellement pénétré de la philosophie stoïcienne que la gravité de sa physionomie contrastait avec la frivolité de nos mœurs contemporaines[8]. »
En 1895, l'ingénieur et pamphlétaire communard Maxime Vuillaume parlait avec affection d'Eugène Despois comme son « vieux maître »[1], ayant été son élève aux cours préparatoires de l'école des Mines au lycée Sainte-Barbe dans la deuxième moitié du Second Empire.
Œuvre
Despois connaît une diversité de travaux respectable : il est tout autant journaliste, qu'écrivain ou traducteur, seul ou en collaboration.
Son article Le Candidat de M. Émile Girardin, à l'occasion de l'élection présidentielle du 10 décembre 1848, fut tiré à plus de 50 000 exemplaires et largement lu et relayé dans tout Paris.
Littérature
Parmi ses sujets de prédilection, Despois s'intéresse notamment à l'histoire. Il publie :
La Révolution d'Angleterre, 1603-1668, 1861
Les Lettres et la Liberté, 1865
Le Vandalisme révolutionnaire, 1868
Le Théâtre français sous Louis XIV, 1874
Il commence une Collection des grands écrivains dans les années 1870, notamment pour éditer une anthologie de Molière, qu'il ne finira jamais (trois volumes imprimés).
Notes et références
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