Il est le père de l'artiste peintre et illustratrice[4]Madeleine Prévost (1915-2012), qui épousera le sculpteur Marcel Gili (1914-1993) en 1935.
Biographie
Son père Eugène Prévost est tailleur d'habits et notamment le tailleur attitré[5] de MgrFélix Dupanloup, évêque d'Orléans ; sa mère Joséphine Rousseau est couturière. Très tôt orphelin de père en 1882, Eugène Prévost est élevé par sa mère et sa grand-mère Madeleine Rose[6], meunière du moulin Brissard. Celle-ci l'inscrit à des cours de dessin. En 1890, sa mère enménage à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)[7].
Il effectue son service militaire en 1901 dans le 30e régiment d'artillerie. Son livret militaire mentionne une taille de 1,67 m. Il est réformé en 1910 en raison d'une endocarditerhumatismale[8].
Le décorateur de théâtre et de cinéma
En 1895, Eugène Prévost-Messemin est admis à l'École nationale supérieure des arts décoratifs[9]. Il travaille parallèlement dans l'atelier de décorateur de théâtre d'Eugène Carpezat, puis de celui de Lucien Jusseaume dont il devient l'associé puis en reprend la direction à la mort de celui-ci, activité qui constituera sa principale occupation[5]. Il épouse Joséphine Beaudon (1883-1973) à Saint-Denis le . Sa fille unique Madeleine naîtra en 1915.
L'atelier de Lucien Jusseaume (comme les ateliers concurrents de Marcel Jambon ou Alexandre Bailly) réalise également des décors pour le cinéma pendant la période du muet, notamment pour le studio Le Film d'Art[10].
Très attaché à ses origines ligériennes et à sa maison[14] du lieu-dit Le Grand Courant à La Chapelle-Saint-Mesmin, dont il fait l'acquisition à l'occasion de son mariage en 1905[15],[12], il signe sous le pseudonyme de Messemin, quand il est présent dans son village natal, de nombreux paysages de Loire ainsi que des portraits : la grand-mère Brissard[16], son épouse Joséphine[16], sa belle-sœur Marie[16], son cousin Hyppolite Garet[16], tireur de sable et de jard.
Il réalise de nombreux dessins, photographies, pochades, mais également des modelages en plâtre et des gravures, et utilise l'aquarelle, le pastel et la peinture à l'huile[12].
Selon Jean-Michel Roudier, conservateur du patrimoine, en 1997, l'art pictural de Messemin est influencé à la fois par les nabis, l'école de Pont-Aven et le japonisme. Celui-ci estime également que : « Eugène Prévost, le parisien et Eugène Messemin, le ligérien, constituent deux personnalités distinctes, scindées tant par leur patronyme que par leur activité. Entre ces deux facettes, la cassure est franche, même si une histoire d'images et de pinceaux unit ces deux faux-jumeaux : une carrière mondaine et une récréation paysagiste »[9].
Selon l'ouvrage Couleurs de Loire paru en 2009 : « Son œuvre de peintre doit sans doute sa vigueur à son habitude de la scène[41] ».
La salle d'exposition de la bibliothèque municipale se dénomme « salle Messemin ».
En 2023, le Conseil départemental du Loiret intègre, dans un nouveau circuit touristique intitulé la Route des Illustres du Loiret[42], la maison natale du peintre. A l'occasion des Journées européennes du patrimoine 2024 et en hommage à Eugène Prévost-Messemin, une exposition de ses oeuvres emblématiques est présentée à l'hôtel de ville et un panneau installé sur le pignon de sa maison natale est inauguré par la Municipalité le [43].
Famille
Eugène Messemin est le père de l'artiste peintre Madeleine Prévost (1915-2012), le beau-père du sculpteur Marcel Gili (1914-1993) et le grand-père de l'architecte urbaniste Raymond Gili[44] (1940-2015), de l'animateur et auteur[45]Alain Gili (né en 1946), et de l'enseignante Ines Gili (née en 1949).
Raymond Gili, époux de l'architecte Danièle Pierre, est le père d'Olivier Gili, de Marie Gili-Pierre, de Juliette Rudent-Gili et de Mathieu Rudent-Gili.
Ines Gili est la mère du poète-romancier Carle Coppens et de Estelle Coppens, journaliste, enfants issus de son premier mariage avec le poète d'origine orléanaise Patrick Coppens.
L'action de Madeleine Prévost, de Raymond Gili et de Mathieu Rudent-Gili, a permis de procéder, entre les années 1970 et 2000, au sauvetage de la maison du Grand Courant dont la conception a ainsi permis de conserver la pérennité artistique et historique du lieu[46].
Marcel est ensuite mobilisé lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il participe à la drôle de guerre, est capturé par l'armée allemande mais parvient à s'évader et à regagner le Grand Courant à La Chapelle Saint-Mesmin, considéré alors comme le « refuge » de la famille.
Après leur mariage à Saint-Denis (ancien département de la Seine), le couple, pleinement soutenu par Eugène Prévost-Messemin, vient s'installer en 1940 au Grand Courant avec celui-ci et son épouse Joséphine.
Après 1940, les deux ateliers du couple cohabiteront au Grand Courant. S'y trouvent encore tout l’œuvre peint d'Eugène Prévost-Messemin, comprenant quelques rares pièces sauvées de son travail de décorateur de théâtre. En effet, le contenu du grand atelier parisien de Lucien Jusseaume, qu'Eugène Prévost avait repris en 1925, fut malheureusement dilapidé par la faillite au cours de l'occupation.
Après le décès d'Eugène, le couple restera au Grand Courant, qui sera, jusqu'à leur séparation en 1961, un lieu de foisonnement d'échanges artistique et intellectuel[46].
La Paix et le Travail escortent la Ville de Saint-Quentin renaissante, 1921, toile marouflée sur plafond, Saint-Quentin, théâtre Jean-Vilar.
65 portraits des gloires de la littérature française de François Villon à Anna de Noailles, 1934, série d'illustrations accompagnant une anthologie parue aux éditions Hachette destinée aux écoles communales[16], localisation inconnue.
Les Corporations, série de 18 panneaux commandés pour le Pavillon du Travail de l'Exposition Internationale de Paris, 1937[9], localisation inconnue.
Œuvres d'Eugène Messemin
Le Moulin Boucher en 1825 à La Chapelle-Saint-Mesmin (1900), localisation inconnue.
Grand-mère Brissard sur le parapet de la Loire à La Chapelle-Saint-Mesmin (1909), localisation inconnue.
Les Vêpres, l'église de La Chapelle-Saint-Mesmin (1910), localisation inconnue.
Dragueur vidant sa barque près d'une brouette, 1913, eau forte et aquatinte[12].
Dessin
Les informations suivantes proviennent principalement de : Catherine Gorget, Catalogue de l'exposition Eugène Prévost dit Messemin : organisée par les musées d'Orléans du 4 juillet au 15 octobre 2000, Orléans, Musée historique d'Orléans, , 8 p..
Dragueur déplaçant sa barque chargée de sable, 1904, crayon graphite et encre sur calque.
Tireur de sable sur sa barque, 1904, fusain.
Tireur de sable en Loire, 1904, deux études, crayon bleu.
Barques sur la Loire, 1904, crayon graphite.
Lavandière en bord de Loire, 1907, crayon graphite sur calque.
Deux tireurs de sable dirigeant leur barque, 1907, crayon bleu.
Tireur de sable en Loire, 1908, crayon bleu.
Intérieur d'une ferme de La Chapelle-Saint-Mesmin, 1932, encre.
↑Il est né dans la maison située au 30, rue Nationale et qui existe toujours (cf. Bulletin annuel du GHL de La Chapelle-Saint-Mesmin, no 35, 2018, p. 36).
↑Sur sa pierre tombale, le décès est daté au , alors que le registre des décès de la mairie de Paris et l'article nécrologique du journal Combat du le confirment au .
↑ ab et cChristian Chenault, Mémoires de Loire, livret pédagogique : Mémoires vivantes pour mieux vivre avec la Loire, Jargeau, Maison de Loire de Jargeau, , p. 27
↑Messemin décrivait ainsi sa grand-mère, qui lui servait fréquemment de modèle : « Ma grand-mère : ta chère voix sonne douce et troublante ; là où je te vois marcher, j'entends le bruit de tes pas, le claquement de tes sabots de bois et là, dans l'humble enclos de ton potager, sur le petit chemin tout bosselé de taupinières, tu vas m'apparaître. » (Catherine Gorget, Catalogue de l'exposition Eugène Prévost dit Messemin : organisée par les musées d'Orléans du 4 juillet au 15 octobre 2000, Orléans, Musée historique d'Orléans, , 8 p.).
↑« Livret militaire », sur Archives de la ville de Paris (consulté le ).
↑ abcdefghijk et lJean-Michel Roudier, Affiche de l'exposition Eugène Messemin : organisée par la conservation départementale des musées de la Nièvre du 14 mars au 15 juin 1997, Cosne-sur-Loire, Musée de la Loire moyenne de Cosne-sur-Loire, , 1 p..
↑Jean-Pierre Berthomé, Les décorateurs du cinéma muet en France : 1895, revue de l'association française de recherche sur l'histoire du cinéma, Association française de recherche sur l’histoire du cinéma (AFRHC), , 90-111 p. (ISSN0769-0959, lire en ligne).
↑Catherine Gorget, Catalogue de l'exposition Eugène Prévost dit Messemin : organisée par les musées d'Orléans du 4 juillet au 15 octobre 2000, Orléans, Musée historique d'Orléans, imprimerie municipale, , 8 p., p. 2
↑Édifiée en 1647, elle est située sur un ancien clos vigneron.
↑« La Chapelle Saint-Mesmin : Messemin, la peinture et la Loire... », La République du Centre, .
↑ abcdefg et hDanièle Lelong, Bulletin annuel du groupe d'histoire local de La Chapelle-Saint-Mesmin, no 17, La Chapelle-Saint-Mesmin, GHL, , 54 p. (ISSN0981-0706), p. 13.
↑Guillaume Appolinaire, « La vie artistique : L'Effort », L'Intransigeant, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Petites expositions : Galerie Richelieu », Le Journal des arts, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑Arsène Alexandre, « La vie artistique : Les mille et une expositions », Le Figaro, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les expositions parisiennes : Galerie Moleux », Le Petit Caporal, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Petites expositions : L'Effort », La Libre Parole, , p. 5 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les expositions : L'Effort », La Libre Parole, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
↑Guy Mounereau, « Au Grand Palais : La peinture au salon des Indépendants », L'Écho de Paris, , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
↑Guy Mounereau, « Au Grand Palais : Le salon des Indépendants vient d'ouvrir ses portes », L'Écho de Paris, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bCatherine Thion, La Chapelle-Saint-Mesmin, des siècles d'histoire, La Chapelle-Saint-Mesmin, Edité par la Ville de La Chapelle-Saint-Mesmin, 2007, 2016, 93 p..
↑Société archéologique et historique de l'Orléanais, Exposition « Autour du passeur de Loire » du 29 avril au 9 mai 1973 : organisée dans le cadre du spectacle d'Olivier Katian « Le Passeur de Loire », (ISSN0337-579X, lire en ligne), p. 234.
↑ a et bDanièle Boucher, Bulletin annuel du groupe d'histoire local de La Chapelle-Saint-Mesmin, no 22, La Chapelle-Saint-Mesmin, GHL, , 64 p. (ISSN0981-0706), p. 22.
↑« La Chapelle Saint-Mesmin : Madeleine, peintre des émotions de la vie », La République du Centre, .
Catherine Thion, La Chapelle-Saint-Mesmin, des siècles d'histoire, La Chapelle-Saint-Mesmin, Ville de La Chapelle-Saint-Mesmin, 2007, 2016, 93 p. (ISBN978-2-9529017-0-3).
Jean-Michel Roudier, Affiche de l'exposition Eugène Messemin : organisée par la conservation départementale des musées de la Nièvre du 14 mars au 15 juin 1997, Cosne-sur-Loire, Musée de la Loire moyenne de Cosne-sur-Loire, , 1 p..
Catherine Gorget, Catalogue de l'exposition Eugène Prévost dit Messemin : organisée par les musées d'Orléans du 4 juillet au 15 octobre 2000, Orléans, Musée historique d'Orléans, imprimerie municipale, , 8 p..
Jacqueline Bayard, Jacques Lefebvre et Thérèse Rautureau, Couleurs de Loire, Orléans, Corsaire Editions, , 115 p. (ISBN978-2-910475-35-2).
Collectif, Bulletin de la société archéologique et historique d'Orléans : n°45 tome VI, Orléans, SAHO d'Orléans, , p. 234 à 237.
La Loire et ses terroirs : n°23, , p. 58 à 61.
Danièle Lelong, Bulletin annuel du groupe d'histoire local de La Chapelle-Saint-Mesmin, no 17, La Chapelle-Saint-Mesmin, GHL, , 54 p. (ISSN0981-0706), p. 9.
Collectif, Bulletins annuels du Groupe d'Histoire Locale, La Chapelle Saint-Mesmin, GHL, depuis 1984 (ISSN0981-0706).