Née à Séoul de sexe masculin le , sous le nom de Kim Jae-duk[1], Eva Son-Forget est recueillie en , à l'âge de trois mois[2],[3]. Elle est adoptée par une famille française (composée d'une mère au foyer et d'un père juriste)[4] et grandit alors à Marnay-sur-Marne[5],[6] sous le prénom de Joachim.
Elle est mariée en secondes noces avec une femme coréenne[7]. Vivant à Genève avec son épouse, leur fille et son garçon né de son premier mariage, elle travaille jusqu'en 2019 à Lausanne au CHUV comme radiologue spécialisée en IRM cérébrale[8].
Elle obtient la nationalité kosovare en « à titre exceptionnel ». Elle explique avoir été « très tôt captivée par la richesse culturelle et humaine du pays » ; elle est par ailleurs vice-présidente du groupe d'amitié France-Kosovo à l'Assemblée nationale. Elle obtient en 2018 la « médaille présidentielle du dixième anniversaire de l'indépendance de la République du Kosovo »[9],[10],[11].
Elle obtient en 2015 un doctorat en médecine et doctorat ès sciences (deux diplômes simultanés, M.D. et Ph.D., délivrés sur la base d'une seule thèse) en neurosciences cohabilité par l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et l'université de Lausanne. Sa thèse, rédigée sous la direction d'Olaf Blanke(en) et Reto Meuli, porte sur le thème des mécanismes visuo-vestibulaires de l'auto-conscience corporelle[18].
Autres activités
Elle travaille un jour et demi par semaine au CHUV à Lausanne (Suisse), comme radiologue spécialiste du cerveau[19].
Elle a comme passion le tir au fusil, sur cibles de 300 à 1 000 mètres[4]. Elle est ceinture noire de karaté[20].
Jouant du clavecin, elle assure la première partie d'un concert de bienfaisance d'Alexandre Tharaud, au Victoria Hall de Genève, le [21],[22]. Le , elle donne un récital au festival libanais Al-Bustan lors des 25 ans du festival, à guichet fermé[23], dans le cadre de la résidence des Pins à Beyrouth[24].
Elle est également président d'un think-tank franco-suisse, Global Variations, créé en 2018, s'intéressant à la géopolitique des innovations technologiques et plus particulièrement dans le domaine des sciences cognitives[25],[26].
En 2019, elle sort un singleEn couleurs avec le rappeur français Doc Gynéco, rencontré dans une émission de télévision animée par Cyril Hanouna[27].
En avril 2020, elle publie un roman auto-édité, L'Invisible esquissé[28].
Parcours politique
Militante du Parti socialiste
Eva Son-Forget est secrétaire de la section genevoise du Parti socialiste français au sein de la fédération des Français de l'étranger, présidente du comité des militants du Parti socialiste européen en Suisse[8],[29],[30], et soutient François Hollande en 2012 avant de prendre ses distances en 2014[31].
Le , lors du congrès de LREM, elle présente une liste défiant les ténors du parti, qui défend une pratique horizontale du pouvoir dans l'organisation du mouvement[33]. Sa liste « Territoires, En Marche ! » est battue, obtenant 92 voix sur 521, soit 17,66 % des suffrages, à main levée[34],[35]. En , après six mois à l'Assemblée nationale, elle est classée à la 446e place des parlementaires par le magazine Capital avec notamment sept interventions dans l'hémicycle et neuf en commission, classement qui ne prend pas en compte les éléments qualitatifs d'activité des députés[36],[37].
Elle est l'autrice et première signataire d'une tribune dans le journal Le Monde co-signée par 249 députés s'insurgeant contre la pratique de la pêche à impulsion électrique en mer du Nord[38],[39]. Dans la suite, elle rédige une proposition de résolution européenne dont elle est première signataire et rapporteur en commission des Affaires économiques et en hémicycle[40]. L'Assemblée nationale adopte ce texte porté par les groupes LREM et MoDem qui appelle le gouvernement à « s'oppose[r] à l'autorisation de cette technique, sous toutes ses formes »[41].
Candidature à la direction de La République en marche
Après la nomination de Christophe Castaner comme ministre de l'Intérieur en , elle se déclare candidate pour lui succéder à la direction de La République en marche[42]. Elle propose qu’une coprésidente, issue de la société civile, spécialiste des questions environnementales, soit élue à ses côtés[43]. Stanislas Guerini succède à Christophe Castaner[44], tandis qu'elle obtient 18 % des voix[45]. Selon les journalistes Jérémy Marot et Pauline Théveniaud, sa candidature permet d'éviter que celle de Stanislas Guerini soit la seule, ce qui « ferait mauvais genre » ; elle est facilitée par Stanislas Guerini et Philippe Grangeon, qui lèvent « la principale barrière à l'entrée : obtenir le soutien de trois sénateurs du parti »[46]. Elle ne parvient pas à intégrer le bureau exécutif du parti comme elle l'espérait[46].
Prises de position polémiques et départ de LREM
Sur son compte Twitter, elle « s'autorise une liberté de ton qui se démarque » et est qualifié par certains observateurs de mauvais choix ou de troll politique[30],[47],[48]. Le , elle prend la défense du forain parisien Marcel Campion[49], après que ce dernier a tenu publiquement des propos homophobes[50]. Sa défense de Marcel Campion est condamnée par son collègue Stanislas Guerini et par le président du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre[49]. Le , elle estime que le président Donald Trump est « gâteux »[51]. Elle précise qu'elle entend par là que le président américain est comme une personne qui « souffre d'incontinence d'urine voire de matières fécales et « gâte » ses draps »[52]. Le , elle tient sur Twitter des propos jugés sexistes à l'encontre de la sénatrice d'opposition Esther Benbassa, critiquant sa manière de se maquiller. La polémique enfle quand elle répond aux critiques par une photo d'Esther Benbassa maquillée, envoyée à une cinquantaine de contradicteurs, ce qui est considéré comme du harcèlement par la sénatrice[53]. Elle continue dans la nuit du 27 au par de nombreux tweets « familiers » et de « troll », selon les propos du HuffPost[54]. Lors de la dernière semaine de l'année 2018, le nombre d'abonnés à son compte Twitter est passé de 6 000 à 42 000[30].
Le , le groupe La République en marche se désolidarise de ses propos par la voix de son président[55], qui annonce l'envoi d'une lettre d'avertissement du bureau exécutif du parti[56]. Ces réserves sont accueillies avec circonspection par l'intéressée, qui fait savoir qu'être comprise ou pas ne lui fait « ni chaud ni froid »[57] ; elle explique avoir souhaité « faire le buzz en utilisant les principes de la psychologie cognitive »[58]. Elle revendique sa liberté d'expression et le fait de ne pas avoir de « chef »[59]. Trois jours plus tard, elle démissionne du parti et du groupe LREM[60],[61]. Elle siège comme députée non-inscrite[62]. En , elle vote pour la confiance au nouveau gouvernement Jean Castex[63].
Entre droite et extrême droite et échec aux élections législatives de 2022
Elle annonce le participer à la création d'un nouveau parti, baptisé Je suis français et européen (JSFee), tout en continuant à soutenir Emmanuel Macron[30]. Elle fixe comme but à son parti d'être « une représentation de la culture française principalement, mais aussi européenne », précisant que la « culture française va de Diderot à Booba »[64]. Prônant selon ses termes « plutôt des idées de droite », elle soutient le référendum d'initiative citoyenne (RIC), qui émerge lors du mouvement des Gilets jaunes, ainsi que la baisse des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires[65]. JSFee est dissoute en septembre 2019[66] pour fonder ensuite Valeur absolue[67],[68]. Après l'avoir annoncé en décembre, elle renonce finalement en à présenter une liste aux élections européennes de 2019, préférant « former les jeunes » à la politique via son nouveau parti, qui a l'ambition d'être une « école de vie ». Elle annonce dans le même temps que celui-ci réunit 6 000 membres[69]. Le parti Valeur absolue est dissous en juin 2020[70].
Témoin d'une agression à Nice en , elle utilise l'expression « chances pour la France », en vogue dans les milieux d'extrême droite, pour désigner les agresseurs d’origine immigrée[73]. En décembre suivant, elle s'affiche publiquement avec Marion Maréchal, figure de la famille Le Pen et du Rassemblement national. Elle évoque alors une « amitié naissante » avec « quelqu'un qu'elle apprécie ». Fortement critiqué par le président du groupe UAI Jean-Christophe Lagarde, elle quitte son groupe parlementaire à l'Assemblée quelques jours plus tard. Elle redevient députée non-inscrite et évoque un « cheminement ouvertement à droite »[74].
Elle est élue en conseillère consulaire dans la deuxième circonscription de Suisse, étant l’unique élu de la liste sans étiquette « Français en Suisse – Libres ! », qui obtient 11 % des suffrages[77],[78]. Elle se fait remarquer pour ses positions sur l'avortement en s'opposant à l'allongement du délai légal d'avortement voté en février 2022[79].
Cette section est liée à une affaire judiciaireen cours (juin 2024). Le texte peut changer fréquemment, n'est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N'hésitez pas à participer à l'écriture de synthèse de manière neutre et objective, en citant vos sources. N'oubliez pas que, dans nombre de systèmes judiciaires, toute personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement établie. Affaire judiciaire en cours
En à Paris, elle est interpellée par la police pour un refus d'obtempérer à la suite d'un contrôle routier. Elle est sous l'empire de la cocaïne et en possession de 0,7 g de cette drogue. Placée sous contrôle judiciaire, son jugement par le tribunal correctionnel est fixé au [94].
Notes et références
Notes
↑Les résultats du premier tour tiennent compte de l'abstention : il faut obtenir un nombre de suffrages au moins égal au quart du nombre des électeurs inscrits pour être directement élu et pas seulement la majorité absolue des suffrages exprimés (article L. 126 du Code électoral).
↑Arthur Berdah et Mathilde Siraud, « La République en marche : la liste qui veut défier les ténors du parti », Le Figaro, samedi 18 / dimanche 19 novembre 2017, p. 2 (lire en ligne)
↑« Joachim Son-Forget, le député «suisse» à l’agenda présidentiel », swissinfo.ch, (lire en ligne, consulté le ).
↑Laure Equy, « Accusés de manquer d'assiduité, les députés LREM protestent », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
↑Guillaume Narduzzi-Londinsky, « Les macronistes sont-ils (vraiment) les "cancres" de l’Assemblée nationale ? », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Pêche électrique : « Cette pratique fait honte à l’Europe et nous décrédibilise sur la scène internationale » », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Manon Rescan, « Castaner fait ses adieux à La République en marche, les ambitions s’aiguisent pour le remplacer », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Stanislas Guerini, un nouveau patron pour sortir LREM du coma politique », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
↑« L’ex-député des Français de Suisse Joachim Son-Forget prétend entrer à l’UDC genevoise », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )
↑« Après avoir rejoint Eric Zemmour, l’ancien député français Joachim Son-Forget adhère à l’UDC d’Yverdon », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )