Every Day I Have the Blues (parfois orthographiée Everyday I have the blues) est une chanson de blues qui a connu diverses interprétations. Une première version est attribuée à Aaron « Pinetop » Sparks[1] et son frère Milton[2][3] (ou Marion)[4]. Elle est d'abord jouée par les frères Sparks dans les tavernes de Saint-Louis, avant d'être enregistrée le 28 juillet 1935 par Pinetop Sparks avec Henry Townsend à la guitare. La chanson est un blues à 12 mesures caractérisée par le jeu de piano et de la voix de fausset de Pinetop. Le premier vers commence par cette phrase : « Every day, every day I have the blues ».
En 1949, Memphis Slim enregistre cette chanson retravaillée sous le titre Nobody Loves Me. S'il utilise les vers d'ouverture des frères Sparks, il a réécrit le reste des paroles, et chante la mélodie dans une tessiture plus grave :
Nobody loves me, nobody seems to care (2×) Speaking of bad luck people, you know I've had my share
Nobody Loves Me est publié en face B du single Angel Child. Si la face A devient un tube (#6 R&B), Nobody Loves Me n'est pas classé dans les charts[6]. Toutefois, quand Lowell Fulson, accompagné de Lloyd Glenn, reprend l'arrangement de Memphis Slim en 1950, mais avec le titre original des frères Sparks, la chanson devient un hit et reste 23 semaines dans les charts R&B, atteignant le top 3[7]. La version plus lente de Fulson, avec saxophone et solos de guitare, influencera celle de B.B. King[8].
Le chanteur de jazz Joe Williams, rencontre le succès avec deux enregistrements différents de ce morceau. La première version, enregistrée avec le King Kolax Orchestra en 1952 (Checker 762)[9], atteint la 8e place dans les charts R&B[9]. En 1955, il enregistre à New York une deuxième version, peut-être la plus célèbre, avec le Count Basie Orchestra, simplement intitulée Every Day. Elle comprend un arrangement façon big-band et passe 26 semaines dans les charts R&B, se classant numéro 2. Malgré la création plus ancienne des Sparks, la plupart des versions sont crédités à Memphis Slim[3][5] (de son vrai nom, John Chatman, ou de son pseudonyme, Peter Chatman). En raison de leur succès, les droits d'auteurs touchés par Memphis Slim à la suite des succès rencontrés ultérieurement par d'autres artistes « étaient suffisants pour acheter une Rolls Royce pour se promener avec autour de Paris », selon l'écrivain Colin Escott[10].
B. B. King enregistre Every Day I Have the Blues en 1955. King attribue l'attrait de la chanson à l'arrangement de Maxwell Davis: « Il a écrit un tableau d'Every Day I Have the Blues avec un son clair et détendu que je n'avais jamais entendu auparavant. Je l'ai tellement aimé, j'en ai fait mon thème... Maxwell Davis n'a pas écrit majestueusement il a écrit naturellement, ce qui était mon truc. Il a créé une atmosphère qui me permet de me détendre. » La chanson est enregistrée à Hollywood dans le vieux studio de Capitol Records sur Melrose Avenue qui, selon Joe Bihari de RPM Records, « avait un meilleur son » que le nouveau studio dans la récente tour de la maison de disques[8].
La chanson, publiée en single par B. B. "Blues Boy" King And His Orchestra, atteint la 8e place dans les charts R&B et deviendra un incontournable de son répertoire. Elle apparaît sur plusieurs disques de King, dont son premier album Singin' the Blues, les albums live Live at the Regal et Live in Cook County Jail, le coffret 40th Anniversary Deluxe Box de Get Yer Ya-Ya's Out! des Rolling Stones, ainsi que dans diverses compilations.