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Trois ans avant l'explosion, en , le sous-sol du trottoir s'affaisse, sur le domaine public. L'asphalte est refaite en surface du trottoir. L'hypothèse la plus probable est que ces travaux ont créé une voûte étanche sur la cavité, que la cavité a continué à s'affaisser (comme l'ensemble du sous-sol parisien construit sur d'anciennes carrières). Ce faisant au fil des mois la canalisation de gaz se serait retrouvée suspendue dans le vide au milieu de l'hypothétique cavité étanche et se serait fissurée du fait de son propre poids. Enfin, le gaz captif dans l'hypothétique poche aurait explosé spontanément du fait des conditions naturelles de température et de pression. Selon l'Agence France-Presse aucune négligence pénale ni manquement délibéré à une obligation de sécurité n'est envisagé par l'enquête, qui penche pour le caractère « involontaire » des infractions[1].
En , au moment de l'explosion, des pompiers se trouvaient sur les lieux pour répondre à un appel signalant une fuite de gaz. Un employé de GRDF une filiale d'Engie a été dépêché sur les lieux pour couper le gaz, mais celui-ci n'est pas arrivé à temps. L'explosion a provoqué un incendie et a détruit un grand nombre de fenêtres dans les bâtiments environnants ainsi que des véhicules. Des témoins oculaires ont déclaré aux journalistes que l’explosion avait également bloqué des personnes dans des bâtiments voisins et que des débris carbonisés et du verre brisé avaient été répandus autour de la boulangerie et des rues.[réf. souhaitée]
Quatre personnes sont tuées : 2 pompiers (Simon Cartannaz et Nathanaël Josselin[2]), une touriste espagnole et une autre femme. 66 personnes sont blessées.
Le mercredi , une cérémonie en hommage aux victimes a été organisée par la Ville de Paris[3].
Causes et responsabilité de l’explosion
Bien que l’explosion soit due à une rupture d’une canalisation de transport de gaz, GRDF a été définitivement exonéré de charges par les expertises techniques. La rupture de la canalisation de gaz a été causée par la fuite d’eau usée et pluviale d’un égout situé à proximité. Cette fuite a conduit à la déstructuration du sous-sol jusqu’à la rupture de la canalisation de transport de gaz. Le méthane a envahi ensuite la cuisine situé à proximité, et l’explosion a été déclenchée par une étincelle de rupture d'un interrupteur dans cette cuisine[4].
Conséquences
Restrictions d'accès
À la suite de cette explosion, la circulation est interdite sur la portion de la rue de Trévise entre la rue Bergère et les rues de Montyon et Sainte-Cécile. Les immeubles des 4 et 6 rue de Trévise, 3-5-7 rue de Trévise et 13 rue Sainte-Cécile demeurent placés sous arrêté d’interdiction d’occupation compte tenu de l’état de dangerosité du bâti. La zone est fermée par une palissade gardiennée en permanence[5],[6].
Affaire judiciaire
En , à la suite du constat de nombreux manquements, la Mairie de Paris de même que le syndic de copropriété de l'immeuble concerné font l'objet d'une mise en examen pour « homicides et blessures involontaires »[7]. En , les juges chargés de l'instruction clôturent l'enquête, au grand étonnement des victimes puisqu'une seconde expertise diligentée au civil dans le cadre de la reconstruction des immeubles touchés met en avant l'état de la canalisation de gaz de GRDF[8].
Indemnisation des victimes
À la suite du refus initial de la Mairie de Paris de contribuer à un fonds d'indemnisation, de peur que cela soit considéré comme une reconnaissance de faute, les victimes ont été dans l'impossibilité d'obtenir réparation immédiate et de reconstruire leur vie[9].
En , la déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, infirme l'analyse juridique de la Mairie : « La collectivité peut participer à un accord-cadre sans que cela indique une reconnaissance préalable de culpabilité. »[9]. Des coordonnateurs nationaux, missionnés par le Gouvernement, permettront de suivre l'indemnisation des victimes et de s'assurer du respect de cet accord-cadre[10].
Le , le Conseil de Paris a voté à l'unanimité le provisionnement d'une somme de 20 millions d'euros pour le financement du dispositif d'indemnisation des victimes ; après négociations, un accord-cadre pour mettre en œuvre cette indemnisation est soumis à l'approbation du Conseil de Paris le [10].
Conséquences sociales et politiques
Association Trévise-Ensemble
L'association est fondée juste après l'explosion par les victimes[11]. Elle a pour but de venir moralement en aide aux victimes de l'explosion, mais aussi de pouvoir les indemniser. La présidente de l'association est Dominique Paris[12].
Réclamations et campagne présidentielle
Une des principales victimes, Inès, qui a perdu l'usage de ses jambes, interpelle la maire de Paris, Anne Hidalgo, entrée en campagne pour l'élection présidentielle de 2022, pour la mettre en face de ses responsabilités dans le retard de l'indemnisation et dans l'accident lui-même, appel largement repris sur les réseaux sociaux sous la bannière de #saccageparis[13],[14].