François Aubrun ( - ) est un peintre et dessinateur français de style non figuratif.
Biographie
François Aubrun est né le 29 octobre 1934 à Boulogne Billancourt. Sa vocation de peintre lui vient à l'âge de dix ans, alors qu'il est hospitalisé dans un sanatorium à la montagne.
« J'avais un ennui pulmonaire, j'étais allongé sur une planche – c'est ainsi qu'on nous soignait à l'époque – et je passais mes journées à regarder les nuages manger le ciel et le ciel se venger sur les nuages. Je voyais comment les choses se passaient, ce qui résistait, ce qui envahissait. Et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de faire de la peinture[1]. »
À l'âge de quinze ans, au cours d'un voyage avec son grand père[2], il découvre la région d'Aix-en-Provence et sa lumière. C'est pour lui une révélation. Il revient à Aix l'année suivante, puis quasiment chaque année, durant les vacances. Il peint dans les rues de la ville, et vers la montagne Sainte-Victoire, dans la petite commune du Tholonet, où le paysage lui parait « dur, tragique et très aigu. »
En 1956, il épouse Martine Bassot, avec qui il aura six filles. En 1960, ils quittent Paris et s'installent définitivement au Tholonet, dans une ancienne maison de la Compagnie des Jésuites, le domaine Saint-Joseph[3], situé non loin de Château Noir et des carrières de Bibémus. C'est là qu'il vivra et travaillera pendant près de cinquante ans, produisant la grande majorité de son œuvre.
Aubrun n'a jamais voulu appartenir à une école, et d'ailleurs il ne fréquente pas de peintres, à part ses amis Ferit Iscan et Jean-Pierre Risos, son voisin André Masson, et Pierre Tal Coat, qui a vécu à Château noir pendant la guerre, et qu'il accueille chez lui à plusieurs reprises pour travailler, dans les années soixante-dix. Aubrun se tient à l'écart donc, et fait de cet isolement un principe fondamental :
« L’acte de peindre se passe seul et il ne faut jamais souffrir de solitude si on veut peindre. La peinture n’est pas un métier, c’est un cheminement qui se conduit uniquement dans la solitude[4]. »
François Aubrun décède à Paris le 5 février 2009. Son œuvre, riche de plus d'un millier de toiles et de dessins, est régulièrement exposée en France et à l'étranger.
Commentaires sur l'œuvre
La peinture d'Aubrun a souvent été qualifiée de non figurative, du fait qu'elle n'est ni figurative ni abstraite à proprement parler, mais l'artiste lui-même s'est peu exprimé à ce sujet. Dans l'ouvrage qu'il lui consacre en 2012, Frédéric Pajak avance que « naturaliste serait le terme convenable. À savoir qu'il représente la nature, non pas ce qui apparaît sous ses yeux – le ciel, l'eau, la montagne –, mais ce qui la constitue : la lumière, et c'est tout[5]. »
Expographie
Expositions personnelles et rétrospectives
1957 : Galerie de Varenne – Paris, France
1959 : Galerie Dauphine – Paris, France
1962 : Galerie des Beaux-Arts – Paris, France
1965 : Galerie Terre d’Ocre – Toulouse, France
1965 : Galerie des Beaux-Arts – Paris, France
1965 : Galerie 9 – Paris, France
1967 : Galerie des Beaux-Arts, – Paris, France
1967 : Galerie 9 – Paris, France
1967 : Galerie Le Point – Auxerre, France
1968 : Galerie du Vieux Cagnes – Haut-de-Cagnes, France
1968 : Groupe Animation d’une Cité – Lons-le-Saunier, France
1968 : Canal de Provence – Aix-en-Provence, France
1968 : Galerie Suzanne de Coninck – Paris, France
1969 : Galerie 7 – Paris, France
1969 : Foyer du Vieux Colombier – Paris, France
1970 : Galerie Suzanne de Coninck – Paris, France
1970 : Galerie H.B. – Aix-les-Bains, France
1971 : Galerie du Guet – Aix-en-Provence, France
1971 : Galerie Henry Meyer – Lausanne, Suisse
1971 : Galerie de La Licorne – Neuchâtel, Suisse
1972 : Galerie Henry Meyer – Lausanne, Suisse
1972 : Palais des Congrès – Aix-en-Provence, France
1973 : Galerie Henry Meyer – Lausanne, Suisse
1973 : Galerie La Porte de Jade – Bruxelles, Belgique
1975 : Galerie La Prévôté – Aix-en-Provence, France
1975 : Galerie des Maîtres Contemporains – Aix-en-Provence, France
1976 : Galerie des Maîtres Contemporains – Aix-en-Provence, France
1976 : La Galerie – Nîmes, France
1977 : La Galerie – Nîmes, France
1977 : Ancien couvent royal – Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, France
1977 : Galerie Eupalinos – Clermont-Ferrand, France
↑ Cette maison a été peinte à la fin des années 1880 par Paul Cezanne ("Vue du Domaine Saint-Joseph", aujourd'hui conservé au Metropolitan Museum of Art de New York).
Nicolas Raboud, « François Aubrun, l'effacement », in Le Cahier Dessiné no 4, Éditions Buchet/Chastel, Paris, 2004.
Autour de Georges Duby, Galerie d'Art du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, Aix-en-Provence, Éditions Actes Sud, Arles, 1998.
« François Aubrun, peintre à Saint-Joseph », in La Route Cézanne, Association Route-Cézanne du Tholonet, Le Tholonet, 2009.
Catalogues d'exposition
Daniel Bizien, Les peintures récentes de François Aubrun : une passion pour la terre et la nature, Collège d'Échange Contemporains, Saint-Maximin, 1977.