Francesco Raibolini est le fils du graveur sur bois Marco di Giacomo Raibolini, issu d'une des familles les plus anciennes et les plus en vue de Bologne, possédant des terres à Zola Predosa. Il exerce d'abord la profession d'orfèvre. Il entre en 1482 dans la guilde des orfèvres, à la tête de laquelle il est porté l'année suivante. C'est lors de sa formation que son maître lui transmit son propre surnom de Francia, que Francesco conserva.
Francesco s'oriente vers la peinture vers 1485. Son style de peintre tient à la fois de celui du Pérugin et de celui de Giovanni Bellini, avec lesquels Raphaël le compare.
Le moment le plus fort de son style se situe entre 1485 et 1500. Les œuvres publiques de cette époque sont nombreuses, sans toutefois être datées ou mentionnées précisément.
À la fin du siècle, il fut appelé à peindre les fresques du palais Bentivoglio, aujourd'hui détruit. Il en subsiste un fragment à la Pinacothèque de Bologne.
En 1506 il collabora aux fresques de l'Oratoire Sainte-Cécile et après le départ des Bentivoglio, sans jamais quitter la ville, il reçut des commandes pour Mantoue, Lucques et dans les dernières années pour Parme[2].
Après 1510, ses fils prirent de plus en plus d'importance dans l'atelier, en particulier Giacomo Francia qui imita si bien son style qu'il est difficile de distinguer l'un de l'autre.
Il semble avoir inspiré aussi quelques gravures sur bois de Francesco Denanto.
En dépit de succès certains en peinture, Francesco ne renonça jamais complètement à son premier métier et se plut à signer ses œuvres en adjoignant à son nom le titre d'aurifex. Tout au long de sa vie, il confectionna des médailles, des gravures, des décorations en niello.
Il devint également Maître des Monnaies de la ville de Bologne, chargé à ce titre de confectionner les poinçons destinés à frapper monnaie.
Vasari raconte que Francia reçut un jour de Raphaël un paquet contenant son tableau L'Extase de sainte Cécile, accompagné d'une lettre lui demandant de veiller à son installation dans la chapelle de San-Giovanni-in-Monte à Bologne. Francia aurait été tellement stupéfait par la beauté de ce tableau, que le sentiment de sa propre infériorité aurait contribué à sa mort rapide. Vasari ajoute toutefois d'autres raisons possibles de sa mort, comme le poison ou la goutte[3].
Œuvres (sélection)
Jusqu'à 1500
Crucifixion avec saint Jean et saint Jérôme, v. 1485, 52 × 33 cm, huile sur bois, Palazzo d'Accursio, Bologne
La Sainte Famille, v. 1485, 54 × 40 cm, huile sur bois, Gemäldegalerie, Berlin
Vierge à l’Enfant avec deux anges, v. 1495, 64 × 49 cm, huile sur bois, Alte Pinakothek, Munich
Vierge à l'Enfant avec saint Laurent et saint Jérôme, 1500, 193 × 151 cm, tempera et huile sur toile (anciennement bois), Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Crucifixion v. 1485, Bologne
La Saine Famille v. 1485, Berlin
Vierge avec un ange 1495-1500, Pittsburg
Bartolomeo Biachini 1485-1500, Londres
Vierge avec deux anges v. 1495, Munich
Années 1500-1510
Vierge et l'Enfant, v. 1500, 67 × 52 cm, huile sur bois, Wallington National Trust, Northumberland
Vierge et l'Enfant avec saint François et saint Jérôme[4], 1500–10, tempera sur bois, 75 × 57 cm, Metropolitan Museum of Art, New York
L'Annonciation avec saint Albert carmélite, v. 1503-1504, 182 × 132 cm, huile sur toile (anciennement bois), musée Condé, Chantilly
Adoration de l'Enfant, 1500-1505, 175 × 132 cm, huile sur bois, Alte Pinakothek, Munich
Portrait d'Evangelista Scappi, 1500-1505, 55 × 44 cm, huile sur bois, musée des Offices, Florence
L'Evêque Altobello Averoldo, v. 1505, 54 × 41 cm, huile sur bois, National Gallery of Art, Washington
Légende de sainte Cécile et saint Valérien - Scene 1 (Le Mariage) & 10 (Le Funéraille), 1504-1506, 360 × 290 cm, fresque, Oratoire de sainte Cécile, basilique San Giacomo Maggiore (Bologne)
Portrait de Frederic Gonzague (le fils d' Isabelle d'Este), 1510, 45 × 34 cm, huile sur bois transférée sur toile et ensuite de nouveau sur bois, Metropolitan Museum of Art, New York
Portrait de probablement Isabelle d'Este, 1511, huile sur bois, 44 × 35 cm, Vienne
Pala Buonvisi, 1510-1512, huile sur bois, 195 × 180 cm, National Gallery, Londres
Vierge et l'Enfant avec saint François et saint Jérôme[5], v. 1512–15, huile sur bois, 75 × 57 cm, Metropolitan Museum of Art, New York
Vierge à l'Enfant avec saint Jean-Baptiste enfant, 1510-1515, huile sur bois, 65 × 51 cm, musée d'Art de São Paulo
Vierge à l'Enfant avec saint Jean-Baptiste enfant (Francesco Francia et fils), v. 1515, 115 × 94 cm, huile sur bois, National Gallery of Victoria, Melbourne