Fils d'Étienne Pierre Victor Biennourry et de Marguerite Clémence Pellet, François Victor Eloi Biennourry est élève de Michel Martin Drolling qui fut élève de Jacques-Louis David.
Peintre d'histoire, il reçoit de nombreuses commandes publiques sous le Second Empire, pour le palais des Tuileries à Paris (salons de l'Impératrice, cabinet de travail de l'Empereur), pour le palais du Louvre et pour de nombreuses églises parisiennes. En parallèle, il réalise des portraits officiels, dont celui de Charlemagne de Maupas, ministre de la Police générale, un compatriote champenois. En , il décrit les Tuileries incendiées[4].
New York, Morgan Library and Museum : Jeune homme debout tourné vers la droite, tirant une draperie sur son bras gauche : étude pour un personnage des Œuvres de Miséricorde, église Saint-Eustache, Paris, 1854, craie noire rehaussée de blanc sur papier bleu mis au carreau, 410 × 193 mm[7].
Bar-sur-Aube, hôtel de ville : Ménade endormie, 1846, huile sur toile, 1,23 × 2,12 m, réalisé à Rome pendant son pensionnat à la villa Médicis, don docteur Mougeot[8].
Besançon, chapelle du lycée[9] : Le Christ au jardin des Oliviers.
Le Mauvais Riche, Salon de 1848, huile sur toile, 2,99 × 1,44 m, dépôt de l'État en 1850.
La Maison du peintre à Pompéi, Salon de 1867, huile sur toile, 1,02 × 0,78 m, dépôt de l'État en 1868.
Ésope et son maître Xantus, Salon de 1869, huile sur toile, 1,09 × 0,74 m, dépôt de l'État en 1869.
Localisation inconnue : Portrait de Michel Martin Drolling, dessin, 13 × 10 mm, collection particulière[15].
Samuel sacrant David
Victor Biennoury choisit ce passage de l'onction par Samuel pour thème du tableau proposé en 1842 au prix de Rome qu'il remporta et qui lui valut de passer un an à la villa Médicis. Revenu en France, Biennoury devint un peintre en vue, auteur de nombreuses commandes publiques sous le Second Empire, notamment pour des églises parisiennes. Son Samuel sacrant David est d'une composition particulièrement lumineuse, harmonieuse et équilibré. Contrairement à l’illustre précédent commis par Paul Véronèse (vers 1555, L'Onction de David), Biennoury a resserré la scène, préférant une sorte de portrait de famille à la mise en scène d'un festin. Samuel, tout de blanc vêtu, austère et solennel, attire le regard[16].
« Samuel prit la corne pleine d'huile, et lui donna l'onction au milieu de ses frères » (1 S 16, 13). Les frères sont répartis autour de David, en deux groupes inégaux qui complètent à droite Samuel et à gauche Jessé et David, comme autant de spectateurs, regardant presque tous l'événement, sauf un qui, doigt levé, semble commenter. Au premier plan, l'un d'eux est agenouillé : il sert de relais aux sentiments d'admiration et d'étonnement que le spectateur est invité à éprouver. Dans la pénombre du soir, à gauche, le septième frère, main sur un bovidé, rappelle le troupeau confié à David.
Biennoury a travaillé avec soin la diversité des postures, presque comme des études anatomiques, de manière à rendre la scène animée sans pour autant tomber dans l'agitation. Les couleurs témoignent de ce même souci d'équilibre sans exubérance. L'onction est solennelle, comme le signale la gravité de Samuel[17],[18].
↑Parfois orthographié « François Victor Eloy Biennourry ».
↑Archives de l'Aube, commune de Bar-sur-Aube, acte de naissance no 2, année 1823 (consulté le 1er octobre 2014).
↑Procès-verbaux de l'académie des beaux-arts: 1840-1844, tome septième, publié par Jean-Michel Leniaud,Dominique Massounie, Paris, École des Chartres, 2007, p. 350 (séance du 24 septembre 1842) dans ce document retranscrit le millésime de l'année de naissance est 1827.
↑« Cepandant [sic] le palais des Tuileries est impressionnant, magnifique, splendide […] Avec ses niches vides, ses statues fracassées ou tronçonnées, ses découpures de hautes fenêtres et de cheminées, restées par je ne sais quelle puissance d'équilibre, debout dans le vide, avec sa carcasse déchiquetée sur le ciel bleu, elle est une merveille de pittoresque, à garder […] Ce spectacle impressionniste ne me consolera pas de mes incendiés. » (en ligne sur tootoo.chez-alice.fr).
↑Chapelle du collège de l'Oratoire (actuel lycée, site des Oratoriens).
↑Site Joconde : « Les peintures décorant les appartements Napoléon III de l'aile Richelieu au palais du Louvre ont été inscrites sur l'inventaire R.F. du département des Peintures en 1993. Cette date correspond en effet à l'ouverture au public de ces espaces comme salles de musée en novembre 1993 à la suite du départ (en 1989) du ministère des Finances de l'aile Richelieu et de l'affectation de cette dernière au musée du Louvre. »
↑Explication du sujet sur le site Palissy : l'une des légendes de saint Genès en fait un comédien, souvent représenté un violon à la main, qui se convertit en jouant le rôle d'un chrétien : c'est l'instant que le peintre a ici représenté. Sur la scène d'un théâtre antique, Genès s'est agenouillé, une main sur le cœur, baigné de rayons lumineux, et laisse échapper de sa main droite son masque de comédie antique. Toute la scène et le personnage sont traités à l'antique : type physique du saint, jeune, imberbe, aux cheveux courts et bouclés, vêtements, décor, accessoires.
↑Architecte, 1812-1846, pensionnaire de l’Académie de France à Rome de 1843 à 1846, mort brutalement à Athènes lors d’un voyage d’études. Son nom est passé à la postérité grâce à une statuette de danseuse en terre cuite du IVe siècle av. J.-C. qu’il avait découverte dans des fouilles menées sur les pentes de l’Acropole et que son ami le sculpteur Pierre-Jules Cavelier donna au Louvre en 1891.
↑Ce dessin est connu grâce à une photographie conservée à Strasbourg, bibliothèque nationale et universitaire, consultable sur le site Europeana[réf. incomplète].