Share to: share facebook share twitter share wa share telegram print page

Frontispice (livre)

Un frontispice est, dans l'univers traditionnel du livre, manuscrit ou imprimé et typographié, une illustration placée en regard de la page de titre, avec laquelle elle est soit confondue, soit associée.

Dans son acception moderne, il s'agit d'un élément graphique hors-texte, liée aux préliminaires du texte lui-même. Il est en général situé après la première page, laquelle est appelée faux-titre. Quand un frontispice séparé n'existe pas, on parle de titre-frontispice (gravé ou à encadrement).

Enluminure ou estampe, le frontispice ne comporte que rarement de mention en son verso. Cette image liminaire est en lien avec le contenu du livre et possède une dimension documentaire, programmatique ou symbolique.

Étymologie

Mot tiré du bas latin frontispicium, « cimaise, fronton (d'un édifice) », et donc d'abord au sens architectural : cf. frontispice (architecture)[1].

Une histoire du frontispice

Du temps des manuscrits médiévaux

Le frontispice est un dispositif ornemental apparu très tôt dans l'histoire du codex — en Occident, cette forme d'ouvrage émerge au cours du Ier siècle de l'Empire romain —, qui, en se substituant au volumen, offrit aux premiers concepteurs du livre, une surface initiale physiquement délimitée sur tous ses côtés, et donc frontale[2].

Le frontispice est alors la première page du manuscrit, où ce trouve, selon le terme de la codicologie, l’incipit, c'est-à-dire, les premiers mots inscrits à la plume sur le support. En général, sur ce qui constitue le seuil d'ouverture du livre proprement dit, on débutait en une formule latine (que l'on traduit en français) : « [Ici] commence », suivi du titre. L'énoncé du titre, les attributions de tel ou tel auteur, sont à cette époque laissées au rubricateur. Dès le VIIIe siècle, surgissent des manuscrits offrant un contre-frontispice en regard du frontispice contenant un incipit : l'exemple du Sacramentaire gélasien n'est pas un cas unique, puisqu'il fut copié[3],[4].

À compter du Xe et du XIe siècle, dans les manuscrits soignés, les incipit sont écrits en capitales mêlées d'onciales, rehaussées ou non de couleur. Au XIIe et au XIIIe siècle, ils sont peints sur fond or ou tracés en or sur fond peint. Ce phénomène n'est pas propre à l'Occident, comme le montre le frontispice peint en or, figurant une ornementation géométrique mêlant encadrement, cercle et torsades, du Kitab al-tamaththoul wal-mouhadharat (1173-1174, BNF)[5]. Au XVe siècle, le module des trois ou quatre premiers mots du texte peut être plus gros que celui employé pour le corps de l'ouvrage[6].

L'ouverture du livre est donc peu à peu chargée d'une forme de solennisation décorative, qui va prendre l'aspect d'une peinture en pleine page réalisée tantôt sur le feuillet qui précédait l’incipit du texte, tantôt sur le feuillet même de l’incipit , auquel la peinture servait alors d'encadrement[2]. Ci-contre, la première page du manuscrit des Géorgiques (1407) montre que l'enluminure occupe pratiquement les quatre-cinquième de la surface, un dispositif qui va progressivement déborder le cadre de la page : par exemple, le portrait de l'auteur, ou bien une scène de controverse, ou encore une scène de présentation du livre à son commanditaire, forment les éléments d'une iconographie traditionnelle du frontispice qui se met en place au XVe siècle. En résumé, on y trouve quatre éléments fondamentaux : l'enluminure, la lettrine, la rubrique et le texte[7].

Il est intéressant de remarquer qu'en italien, le mot frontespizio signifie exactement en français « page de titre »[2].

Les premiers frontispices imprimés

Ouverture de Epistolae de Gasparin de Bergame, premier ouvrage imprimé à Paris en 1470 (BnF, Réserve des livres précieux, cote Rés. Z. 1986).

Au XVe siècle, le recours au frontispice peint se perpétua pour des exemplaires de luxe, et beaucoup plus rarement au cours des siècles ultérieurs. À la fin de ce même siècle, apparurent dans les pays germaniques et en Italie, les premiers exemples de frontispices gravés. Il s'agit d'une image ou d'un assemblage d'images rejetés sur un feuillet précédant l’incipit du texte. Cependant, il s'agit là encore d'un dispositif iconique servant à la mise en page d'un élément textuel initial, soit incipit, soit, quand s'imposa la page de titre, titre de l'ouvrage[2].

Ainsi, le frontispice prend l'aspect, d'une manière générale, d'un encadrement qui emprunte sa forme au retable ou à l'arc triomphal, formules déjà mises en pratique dans le livre manuscrit. Premier ouvrage imprimé à Paris, dans les locaux de l'Atelier de la Sorbonne, par les anciens élèves et associés de Gutenberg, l’Epistolae (format in-quarto, été 1470), obéit à ces codes : une seule colonne de 22 lignes composées en caractères typographiques mobiles introduites par l’incipit que suit une lettrine peinte, lesquels sont cernées par un double encadrement rehaussé de motifs floraux peints à la main (cf. ci-contre)[8],[9].

Au XVIe siècle, ces encadrements architecturaux offrent l'avantage de pouvoir accueillir, dans cet espace, de nombreux compartiments où peuvent se loger de petites scènes allégoriques ou des figures d'emblèmes, qui contribuent à désigner dans un langage symbolique, la signification d'ensemble du livre : le frontispice devient une scène d'exposition[2]. La publication par Geoffroy Tory de son Champ fleury (1529), traité de composition et d'agencement du caractères d'imprimerie, mais aussi principes de mise en page et des proportions quant à la composition d'un texte destiné au livre, empruntent à l'école humaniste italienne, incarnée en l'occurrence par un architecte, Leon Battista Alberti : cette façon d'imaginer le livre va largement dominer la production durant ce siècle, jusque vers 1640[10].

La rupture picturale du Grand Siècle

Au cours du second tiers du XVIIe siècle, le frontispice, tout en conservant cette fonction d'exposition, va la décliner de manière sensiblement différente : d'une forme architecturale, il évolue vers une forme picturale. La métaphore qui s'impose ici est le tableau[2]. Pour Vaugelas (1647), le frontispice est alors « la première page d'un livre comportant le titre »[11]. Quarante ans plus tard, Furetière (1690) inscrit encore dans sa définition du « frontispice du livre », qu'il en est non seulement la page initiale et illustrative, mais aussi qu'il en emprunte la forme à l'architecture : « première page où est le titre gravé dans quelques images qui représente le frontispice d'un bastiment »[12]. Ce dernier tient à peine compte d'une évolution artistique majeure qui voit confier à des artistes comme Rubens, Pierre de Cortone, Le Bernin, Vignon, Poussin, Stella, entre autres, la conception souvent prestigieuse de motifs qui vont être gravés d'abord sur bois, et intégrés à la mise en scène de cette première page : à l'ancien compartiment central autour duquel s'organisait statiquement le frontispice, le titre est de plus en plus souvent déporté vers des cartouches, de petits compartiments qui prennent la forme de cabochons portés par des putti, de phylactères, de voiles, d'étendards, de plaques de marbre, autant de motifs gravés qui permettent une mise en abyme du livre, dès l'ouverture. C'est moins à l'architecture donc qu'il convient ici d'en appeler par une métonymie abusive, qu'au théâtre et à son lever de rideau : l'édition théâtrale est d'ailleurs en plein essor, et certaines éditons de Corneille par exemple, s'ouvrent sur une gravure spectaculaire, représentant un épisode dramatique ne pouvant figurer à la scène. C'est aussi à cette époque que le portrait de l'auteur ou celui du personnage principal s'impose, ainsi dans le frontispice de l'ouvrage La Vie de M. Descartes d'Adrien Baillet (Paris, Hortemel, 1691)[13].

Avant la fin de ce siècle, le frontispice est désormais vu comme une « planche, gravure placée en tête d'un ouvrage, en regard du titre »[14]. Dans des ouvrages où l'illustration est inexistante, le seuil liminaire du livre évolue, et va s'imposer le faux titre, puis l'image hors-texte et enfin la page de titre, ces deux dernières permettant l'expression picturale de l'ouvrage et offrant par là l'esprit de l'ouvrage au regard du lecteur. L'un des grands illustrateurs de ce temps, qui collabore à la production de ce type de frontispice, est Robert Nanteuil[15].

Ce dispositif va se poursuivre tout au long du XVIIIe siècle, avec l'adjonction de gravures sur cuivre, d'une grande finesse, et parfois d'un format dépassant celui de la page, et que l'on doit présenter replier. L'un des exemples des plus significatifs, à la fois allégorisant et monumental, est le Frontispice de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, dessiné par Charles-Nicolas Cochin (1764) puis gravé par Prévost, au format in-folio[16].

Le XIXe siècle : vers l'industrialisation du livre

Au XIXe siècle, le dispositif du frontispice établit aux siècles précédents, va être concurrencé dans sa fonction d'exposition par de nouveaux espaces du livre[2] : une iconographie plus abondante émerge sur les couvertures par exemple avec le développement du cartonnage romantique, de la reliure d'éditeur à plaque historiée bientôt élevée au stade de la production industrielle. Par ailleurs, vont se multiplier les vignettes au sein même du livre, composées dans le prolongement du texte, tandis que des illustrations en hors texte se multiplient également. Cependant, le frontispice demeure un élément essentiel, comme le montre par exemple les productions de l'éditeur français Eugène Renduel, qui fait appelle dans les années 1830 à des artistes comme Célestin Nanteuil[19], autant de nouveaux acteurs du livre qui vont intégrer une nouvelle technique de l'image, la lithographie, qui va concurrencer la gravure sur bois et sur métal. Au cours de cette époque, la mode est au Moyen Âge et à ses imaginaires : ici, le rendu se situe entre le tableau et celui d'une façade de cathédrale gothique, d'où l'appellation de frontispice « à la cathédrale », style manifeste par exemple dans l'édition illustrée de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo.

Au cours du dernier tiers du XIXe siècle, advient l'âge d'une production éditoriale massive. L'usage du frontispice tend alors à se restreindre aux éditions de luxe à tirage limité destinées à un public de bibliophiles ou à être réservé aux seuls tirages de tête (en général vendus par souscription, hors-commerce). L'usage de la gravure sur bois, de l'eau-forte, de la lithographie, rehaussées ou non, est alors convoqué, comme pour contrebalancer l'explosion des images produites par le biais de la photocomposition[2]. Un mouvement de résistance qui trouve son apogée dans les années 1920, autour entre autres de la figure de Pierre Gusman, graveur et essayiste[20], qui tenta de revaloriser la gravure sur bois dans la production d'une bibliophilie moins onéreuse, dite de petit luxe : rien qu'à Paris, on compte plusieurs dizaines d'éditeurs qui se lancèrent dans ce type de productions, avec des tirages moyens de 1500 exemplaires, ornés pour la plupart d'un frontispice prenant la forme d'un bois original — citons des maisons comme À l'enseigne du pot cassé, Au sans pareil, ou encore cette collection publiée à la NRF, introduite par un portrait gravé[21], autant d'initiatives que la crise économique des années 1930 allait stopper dans son élan.

Notes et références

  1. « Frontispice », définitions lexicographiques du CNRTL.
  2. a b c d e f g et h Jean-Marc Chatelain, « Frontispice », in: Dictionnaire en encyclopédique du Livre, tome II, Paris, Cercle de la librairie, 2005, p. 320-321.
  3. Liber sacramentorum Romanæ Ecclesiæ, Bibliothèque apostolique vaticane[lire en ligne]
  4. « Page de frontispice - Sacramentaire de Gellone », BNF Essentiels.
  5. Fronstipice du Kitab al-tamaththoul wal-mouhadharat, sur Gallica.
  6. Jacqueline Sclafer, « Incipit », in: Dictionnaire en encyclopédique du Livre, tome II, Paris, Cercle de la librairie, 2005, p. 546.
  7. « Frontispice d'un manuscrit médiéval », source INSHEA.
  8. [PDF] Jacques André, « Observations sur les livres de l’Atelier de la Sorbonne (1470-1473) », Atelier Perrousseaux éditeur, 2016.
  9. Jeanne Veyrin-Forrer, « Aux origines de l’imprimerie française. L’Atelier de la Sorbonne », in: La Lettre et le Texte, coll. « École normale supérieure de jeunes filles », no 34, 1987.
  10. Pierre Cordier, « Geoffroy Tory et les leçons de l’Antique », in: Historiographie et identités culturelles, no 4, 2006, p. 11-32.
  11. Claude Favre de Vaugelas, Remarques sur la langue françoise : utiles à ceux qui veulent bien parler et bien escrire, (lire en ligne sur Gallica).
  12. Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots françois, tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts (1690, posthume, avec une préface de Pierre Bayle, p. 918.) — sur Gallica.
  13. Cf. vol. 1 sur Gallica.
  14. Jean de La Fontaine, Œuvres, éd. H. Régnier, tome 9, p. 84
  15. Audrey Adamczak, « Robert Nanteuil : portraitiste rémois au siècle de Louis XIV », Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, no 9,‎ (ISSN 1958-9271, DOI 10.4000/crcv.13343, lire en ligne, consulté le )
  16. Valérie Susset, « décrypt’ art. Le Frontispice de l’Encyclopédie », L'Est républicain,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  17. Gérard Mairet, Le Dieu mortel. Essai de non-philosophie de l'État, Paris, PUF, 1987, p. 21-27.
  18. Cf. aussi « L’île de Robinson Crusoé (Suite des aventures de R. C., 1720) - Clark & Pine », gravure sur cuivre en format dépliant, notice sur Utpictura18.
  19. Frédéric Barbier, « Eugène Renduel, éditeur de Heinrich Heine », in: Revue germanique internationale, 15 janvier 1998, p. 103–114.
  20. Paul-Joseph Angoulvent, « Pierre Gusman, peintre-graveur et historien d'art », in: Byblis, automne 1923, p. 85.
  21. Cf. par exemple Julien Green, Le Voyageur sur la terre, Paris, NRF, 1927, présentant un portrait gravé de l'auteur d'après Jean Cocteau — sur Livres rares et anciens.
  22. Venezia la bella tome II, vue 3, sur Gallica.
  23. Notice édition reprint de 1907, BNF.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Bruno Blasselle, Histoire du livre, Paris, Gallimard, , 320 p. (ISBN 9782070122479).
  • Roderick Cave et Sara Ayad (trad. de l'anglais), Une histoire mondiale du livre. De la tablette d'argile au livre numérique, Paris, Armand Colin, , 288 p. (ISBN 9782200601263).

Articles connexes

Liens externes

Read other articles:

Radio station in ManchesterHeart North WestManchesterBroadcast areaNorth West EnglandFrequencyFM: Manchester,Liverpool, Cheshire, South and West Lancashire: 105.4 North Lancashire and South Cumbria Preston, Carnforth and Barrow-in-Furness: 96.9 Windermere, Ambleside, Grasmere:102.3 Kendal: 103.2 DAB: 10C Liverpool DAB+: 11B Morecambe Bay DAB: 12A Lancashire DAB: 12C Manchester BrandingThis is HeartProgrammingFormatHot ACNetworkHeartOwnershipOwnerGlobalSister stationsCapital Manchester and Lan...

 

 

هذه المقالة يتيمة إذ تصل إليها مقالات أخرى قليلة جدًا. فضلًا، ساعد بإضافة وصلة إليها في مقالات متعلقة بها. (أبريل 2019) نايجل براون   معلومات شخصية الميلاد سنة 1949 (العمر 73–74 سنة)[1]  إنفركارجل[2][1]  مواطنة نيوزيلندا[1]  الحياة العملية المهنة رسام[1]...

 

 

هذه المقالة يتيمة إذ تصل إليها مقالات أخرى قليلة جدًا. فضلًا، ساعد بإضافة وصلة إليها في مقالات متعلقة بها. (أبريل 2019) لويس ر. سوليفان معلومات شخصية تاريخ الميلاد 21 مايو 1892  تاريخ الوفاة سنة 1925  مواطنة الولايات المتحدة  الحياة العملية المهنة عالم إنسان  اللغات الإنجل

يوم الحساب نهاية الزمان في اليهودية ترجمة لمصطلح (يوم هدَّين) وهو مصطلح عبري يعني «اليوم الذي سيحاسب فية الإله كل البشر في آخر الايام».[1][2] وهو تطوير لمصطلح «يوم الرب» ذي الطابع الحلولي القومي المتطرف الذي كان يعني حدوث الخلاص (الثواب والعقاب) ذاخل اطار قومي. وقد تحو...

 

 

State park in Georgia, United States Fort Yargo State ParkLocation of Fort Yargo State Park in GeorgiaShow map of GeorgiaFort Yargo State Park (the United States)Show map of the United StatesLocationBarrow County, Georgia, USNearest cityWinder, GeorgiaCoordinates33°58′11″N 83°43′47″W / 33.969621°N 83.729612°W / 33.969621; -83.729612Area1,816 acres (7.35 km2)Governing bodyGeorgia State Park Fort Yargo State Park is a 1,816-acre (7.35 km2)...

 

 

Sillegny Sillegny (Frankreich) Staat Frankreich Region Grand Est Département (Nr.) Moselle (57) Arrondissement Metz Kanton Faulquemont Gemeindeverband Sud Messin Koordinaten 48° 59′ N, 6° 10′ O48.98756.1605555555556Koordinaten: 48° 59′ N, 6° 10′ O Höhe 172–237 m Fläche 10,46 km² Einwohner 584 (1. Januar 2020) Bevölkerungsdichte 56 Einw./km² Postleitzahl 57420 INSEE-Code 57652 Rathaus (Mairie) Vorlage:Infobox Gemeinde i...

هذه المقالة يتيمة إذ تصل إليها مقالات أخرى قليلة جدًا. فضلًا، ساعد بإضافة وصلة إليها في مقالات متعلقة بها. (ديسمبر 2022) حديقة الأسرة البلد  مصر المساحة 95 فدان الافتتاح 2015 تعديل مصدري - تعديل   حديقة الأسرة أو فاميلي بارك هي حديقة تقع في القاهرة الجديدة بجوار مدينة الرحاب �...

 

 

Brother Dusty-Feet First editionAuthorRosemary SutcliffIllustratorC. Walter HodgesCover artistWilliam StobbsCountryUnited KingdomLanguageEnglishGenreHistorical novelPublisherOUPPublication date1952Media typePrint (Hardcover)Pages248 ppISBN0-19-271444-9 Brother Dusty-Feet is a children's historical novel written by Rosemary Sutcliff and first published in 1952.[1] It is set in England during the reign of Queen Elizabeth I. It is Sutcliff's fourth book. Plot summary Hugh Coppl...

 

 

Government of Sri Lanka Second Gotabaya Rajapaksa cabinetCabinet of Sri LankaDate formed12 August 2020 (2020-08-12)Date dissolved3 April 2022 (2022-04-03)People and organisationsHead of stateGotabaya RajapaksaHead of governmentGotabaya RajapaksaDeputy head of governmentMahinda RajapaksaMember parties  Sri Lanka People's Freedom Alliance  Eelam People's Democratic Party  Sri Lanka Freedom PartyStatus in legislatureMajority coalition 159 / 225 ...

1983 studio album by Michael Schenker GroupBuilt to DestroyStudio album by Michael Schenker GroupReleasedSeptember 1983Recorded Ridge Farm Studios, Rusper, England Townhouse Studios, London, England Genre Hard rock heavy metal pop metal[1] Length41:54LabelChrysalisProducerMSG, Louis AustinMichael Schenker Group chronology Assault Attack(1982) Built to Destroy(1983) Rock Will Never Die(1984) Professional ratingsReview scoresSourceRatingAllMusic[2]Collector's Guide to He...

 

 

Storia della mia fuga dai PiombiTitolo originaleHistoire de ma fuite des prisons de la République de Venise qu'on appelle les Plombs Altri titoliLa mia fuga dai Piombi Evasione di Giacomo Casanova AutoreGiacomo Casanova 1ª ed. originale1788 1ª ed. italiana1911 Genereautobiografia Sottogenerememorie Lingua originalefrancese AmbientazioneRepubblica di Venezia, Francia, XVIII secolo ProtagonistiGiacomo Casanova Modifica dati su Wikidata · Manuale «Mio unico piacere, quindi, era qu...

 

 

A tradução deste artigo está abaixo da qualidade média aceitável. Talvez tenha sido feita por um computador ou alguém que não conhece bem o português ou a língua original. Caso queira colaborar com a Wikipédia, tente encontrar a página original e melhore este verbete conforme o guia de tradução. (Setembro de 2021) O Jesus College é um colégio da Universidade de Cambridge, Inglaterra. Seu nome completo é The College of the Blessed Virgin Mary, Saint John the Evangelist and the ...

1938 film by William Nigh Mr. Wong, DetectiveFilm posterDirected byWilliam NighScreenplay byHouston BranchBased on(James Lee Wong series in Collier's Magazine written by Hugh Wiley)Produced byWilliam T. LackeyStarringBoris KarloffCinematographyHarry NeumannEdited byRussell F. SchoengarthColor processBlack and whiteProductioncompanyMonogram PicturesDistributed byMonogram PicturesRelease date October 5, 1938 (1938-10-05) Running time69 minutesCountryUnited StatesLanguageEnglish M...

 

 

Play written by Simon Gray Cell MatesPoster original West End productionWritten bySimon GrayDate premiered16 February 1995Place premieredAlbery Theatre, LondonOriginal languageEnglishGenreDramaOfficial site Cell Mates is a play by Simon Gray. It opened at the Albery Theatre, London on 16 February 1995,[1] starring Stephen Fry and Rik Mayall, with Gray himself directing. Despite having performed successfully for several weeks during the pre-London warm-up dates in Guildford and Watford...

 

 

日野トレーディング株式会社Hino Tradings Co.,Ltd. 日野トレーディング・本社種類 株式会社本社所在地 日本〒192-0023東京都八王子市久保山町2-2設立 2012年4月1日(前身の株式会社ちよだ商会は1950年7月設立)業種 卸売業法人番号 9010101004329 事業内容 商用車部品・工場関連事業、保険事業等代表者 取締役社長 澤登 松彦資本金 2億円売上高 184億円(2020年3月期)純利益 1億4600万�...

Historic cemetery in Germantown, Philadelphia, Pennsylvania United States historic placeUpper Burial GroundU.S. National Historic Landmark DistrictContributing Property Upper Burial Ground MarkerLocationGermantown Ave. and Washington LanePhiladelphia, PennsylvaniaCoordinates40°2′37″N 75°10′51″W / 40.04361°N 75.18083°W / 40.04361; -75.18083Built1692 The Upper Burial Ground is a cemetery in the Germantown section of Philadelphia, Pennsylvania. It is notable a...

 

 

For the fruit tree Pouteria lucuma, see Lúcuma. Lauchme (Lucumo) in Etruscan (retrograde) alphabet, extracted from the Giuseppe Micali's History of the Ancient Italian Peoples (1836), Vol. I, Chapter VII: Etruscans, p. 187 Lucumo, in Etruscan lauchme or lauchume, was a title of Etruscan rulers, equivalent to the Latin rex, or king.[1] In Roman sources, it is frequently mistaken for a personal name, particularly in the case of Lucius Tarquinius Priscus, the fifth King of Rome, a nativ...

 

 

Japanese manga series Shaman King: Red CrimsonCover of the first volumeSHAMAN KING レッドクリムゾン(Shāman Kingu Reddo Kurimuzon)GenreAdventure[1]Supernatural[1]Created byHiroyuki Takei MangaWritten byJet KusamuraPublished byKodanshaEnglish publisherNA: Kodansha USA (digital)ImprintMagazine Edge KCMagazineShōnen Magazine EdgeDemographicShōnenOriginal runJune 15, 2018 – January 17, 2020Volumes4 Shaman King: Red Crimson (Japanese: SHAMAN KING レッ�...

BralogoNama lengkapAssociazione Sportiva Dilettantistica BraBerdiri1913StadionStadio Madonna dei Fiori,Bra, Italy(Kapasitas: 700)KetuaGiacomo GermanettiManajerFabrizio DaidolaLigaSerie D/A2011–12Eccellenza Piedmont and Aosta Valley/B, 1stSitus webSitus web resmi klub Kostum kandang Kostum tandang Associazione Sportiva Dilettantistica Bra adalah sebuah tim sepak bola Italia yang berada di kota Bra, Piemonte. Bra saat ini bermain di Serie D. Sejarah Pendirian Klub ini didirikan pada tahu...

 

 

French cheese BrousseCountry of originFrance Related media on Commons Brousse (French appellation from Provençal brousso; corsican brócciu) is a white and lumpy whey cheese from Provence, Corsica and north-western Italy. It is mostly made of whey from cow, sheep or goat milk. Consumption Brousse can be eaten as it is, or in savoury or sweet preparations. It can be seasoned with sugar, honey, jam, fines herbes or orange blossom, or dressed with red fruits coulis or maple syrup.[1] Se...

 

 

Kembali kehalaman sebelumnya