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Gabriel Zendel naît le à Jezov dans l'Empire austro-hongrois (aujourd’hui Ježovy en République tchèque) dans une famille d’origine polonaise. Son père Joseph Zendel exerce le métier de relieur, sa mère est Ryfka Jaskerowicz. Il est l’aîné de trois enfants. Ses deux sœurs reçoivent les prénoms de Josée et Jenny. Sa vocation de dessinateur et de peintre se manifeste dès l’enfance et sera toujours encouragée par ses parents : « son père est relieur : il trouve grâce à lui un climat favorable à ses goûts esthétiques » confirme René Barotte[1]. La famille s’installe à Paris où Joseph ouvre avec succès un atelier de reliure d’art dans l'avenue Jean-Jaurès. Gabriel Zendel continue d'y puiser le goût du travail artisanal auquel il réserve une part très significative dans son œuvre : en 1920, précise Nadine Nieszawer, il est l'assistant de son père tout en ayant son chevalet dans l'arrière boutique[2].
1925-1929 : il entre à l’Institut d’Esthétique Contemporaine, où Paul Bornet lui donnera, dans toutes les techniques du métier, une solide formation (notamment la gravure sur cuivre, la gravure sur bois et le tirage des épreuves[3]) qui sera interrompue par le service militaire au Maroc en 1926-1927[4]. Par la suite, en dehors de la peinture à l’huile, il pratique aussi bien le dessin, l’aquarelle, la gouache, la gravure, la lithographie et jusqu’à la céramique.
En 1940, arrêté par les Allemands, il s’évade, passe la ligne de démarcation et s’installe à Cannes[4] où il est accueilli par son ami le baron Raymond de Balazy et son épouse Suzanne. Il est de retour à Paris en 1944. À partir de 1945, il commence à passer ses étés dans la famille de son épouse dont la mère lui prête une petite maison dans sa propriété de Ris-Orangis.
Vie de famille
Le 28 décembre 1939, il épouse Agathe Schneider, modiste, à la Mairie du Paris 8e. Ils n’auront pas d’enfants.
Étapes de sa vie de peintre
En 1948 et 1949, il effectue un voyage décisif à New York où il entre en relation avec la Galerie Durand-Ruel.
En 1951, il s'installe dans un grand atelier de la cité Montmartre-aux-artistes[5], au 189 de la rue Ordener, où il résidera jusqu'à la fin. Dès lors, sa peinture, définitivement figurative, séduit un certain nombre de collectionneurs auxquels il vendra ses toiles directement, même si par la suite ils pourront aussi les trouver en galerie[6].
En 1951 également, il commence à passer de longs séjours dans un petit village de Bourgogne, dans la famille de son épouse.
En 1959, il fait un long séjour à Venise, dans un des hôtels de la riva dei Schiavoni, en compagnie de son épouse. En 1960, il fait l’acquisition d’une belle maison de campagne dans le village de Clamerey, en Bourgogne, où il résidera désormais au printemps et en été, consacrant tout son temps à la peinture dans un grand atelier ouvert sur la nature. De tempérament casanier, et se plaisant par-dessus tout dans le cadre très chaleureux de ses demeures, il renonce aux voyages dès 1966, et mène alors une vie agréable entouré de ses proches. Il a notamment de longues conversations avec son neveu, le docteur Claude Franceschi.
En 1988, à l’approche du grand âge, il vend sa maison de Clamerey et passe alors l’été et les fêtes en Bourgogne, dans la famille de la sœur de son épouse, Wilhelmine, femme du producteur de films Henri Bérard, grand admirateur de son œuvre.
Décès
Le , Gabriel Zendel meurt subitement dans le 10e arrondissement de Paris. Son épouse Agathe s’éteint en 2002, ses deux sœurs en 1995 et 2003, également sans enfants.
une période classique mais nimbée d'une atmosphère étrange, dans les années 1930 ;
une période post-cubiste mais également influencée par le fauvisme, des années 1940 au milieu des années 1950 ;
une période de Clamerey, d'une durée de très loin la plus longue, représentant l'épanouissement de ses recherches et comportant notamment un travail tout à fait exceptionnel sur la matière, du milieu des années 1950 à la fin.
Illustrations d'ouvrages
Cirque, vingt-cinq estampes en noir originales numérotées, réunies sous emboîtage, texte de Léon-Paul Fargue, édition aux dépens de Gabriel Zendel, 1947.
Wladimir Rabi (préface d'André Spire), Varsovie, suite tragique en trois actes, trois dessins de Gabriel Zendel, Éditions Ophrys, 1955.
Routes et chemins avec Jean Giono et cinquante-six peintres témoins de leur temps (préface de Jean Giono), 56 illustrations par 56 peintres dont Gabriel Zendel, 2.000 exemplaires, Presses artistiques de France, 1962.
La Marseillaise de la Libération - Exposition sous le patronage d'Yvon Bizardel, directeur des Beaux-Arts, musées et bibliothèques de la ville de Paris, Galerie Roux-Hentschel, Paris, juillet 1945[8].
« Avant la guerre il remporta déjà un succès à la Galerie Zak. Depuis il n'a cessé de chercher une harmonie précise entre le dessin et la couleur. Parfois sa palette est très montée dans les tons chauds. Il sait bien qu'un bon tableau a besoin de vieillir. » - René Barotte[1]
« Gabriel Zendel a su se créer un monde bien à lui, éclairé par une lumière froide, fixe, qui transfigure étrangement toute chose. » - Henri Héraut[12]
« Solidité pondérée de l'art de Zendel dont le graphisme reste toujours marqué par le cubisme. Cependant, il tente maintenant de suggérer le relief par l'emploi d'une matière empâtée, sensuelle, qui n'est pas sans posséder une certaine présence. Fleurs, vues de mer, natures mortes et clowns, tels sont les prétextes de ses peintures récentes, mélancoliques dans leur poésie et leur lumière. » - Henry Galy-Carles[13]
« Zendel saisit les richesses à portée de nos sens, l'offrande quotidienne, la femme, les fruits, un paysage, la musique et cette merveilleuse et impalpable libéralité: la lumière. Le support de son art l'entoure: l'auteur évolue au centre de son sujet. Son penchant pour le beau incline ses recherches vers le domaine de la couleur féérique, couleur possédant l'éclat des gemmes et la densité du cristal. La structure de l'ensemble, la "taille" de la forme ajoutent à cette impression que renforce encore la clarté du jour: elle diamante l'objet. Le signe en peinture est d'abord repos, immobilité, attente, Zendel le sait, l'invention chez lui ne fait point naître le désordre, mais un tableau, œuvre fragile comme le bonheur, œuvre dont la durée est confiée aux soins attentifs des hommes sensibles épris de beaux-arts. » - Jean Chabanon[14]
« Beaucoup d'invention plastique, des couleurs aux éclats de gemme, une palette dans le haut de la gamme, montée dans les tons chauds, un graphisme dur et solide qui a pris sa source dans le cubisme. » - Gérald Schurr[15]
« A partir de 1950, son art se situa résolument dans la ligne post-cubiste. Il campe fortement les quelques formes, personnages, souvent des clowns, ou paysages familiers qui lui sont chers, de Paris, de Bourgogne, de Honfleur. À son style graphique si particulier, robuste et comme paysan, s'allie curieusement une palette haute de couleur, dans les jaunes citron et les rouges groseille, et presque tendre. » - Dictionnaire Bénézit[16]
↑ Gabriel Zendel, « Interview à propos du Grand Prix de la Biennale de Trouville qu'il vient de remporter », émission Arts d'aujourd'hui, France Culture, 13 juillet 1968.
Pierre Descargues : Gabriel Zendel, collection Artistes de ce temps, Presses littéraires de France, 1952.
Raymond Nacenta : École de Paris, Éditions Galerie Charpentier, 1955.
Léon-Paul Fargue : Pour la peinture, Gallimard, 1955.
Les cahiers d'Art-Documents, Gabriel Zendel, Éditions Pierre Cailler, Genève, 1956.
René Barotte : Gabriel Zendel, dans Les peintres témoins de leur temps (Tome VI: Le sport), Achille Weber/Hachette, 1957. Voir pages 262 et 263.
Raymond Nacenta : School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris Since 1910, Oldbourne Press, Londres, 1960.
Jean Chabanon : Gabriel Zendel dans Les peintres témoins de leur temps (Tome X)), Achille Weber/Hachette, 1961. Voir page 258 et 259 (portrait de Gabriel Zendel dessiné par Marcel Gimond).