Dès 1868, la gare doit être agrandie pour supporter le trafic fret et voyageurs[1]. Un dépôt est construit à partir de 1870 sur un terrain de 20 hectares[2]
Le , le président de la République Patrice de Mac Mahon s'y arrête pour dîner, avant de se rendre à Caen[3]. Trois ans plus tard, c'est au tour de Jules Grévy d'y être accueilli, avec un banquet rassemblant une centaine de convives[4].
En 1911, il est décidé d'étendre la gare avec la création d'un raccordement avec la ligne du Mans, l'établissement d'un atelier de réparation des wagons et l'extension du dépôt des locomotives[6]. À cette première extension, est ajoutée la création d'une gare de triage[7]. C'est en 1913 que le raccordement entre les lignes de Paris et Le Mans est réalisé[8]. Le nouveau dépôt comprend une rotonde de 23 locomotives qui est achevée en 1915[2]. La réorganisation des voies entraine la reconstruction de plusieurs ponts routiers (route de Percy, route de Magny)[7].
Les ateliers sont implantés au croisement des lignes de ligne de Mantes-la-Jolie à Cherbourg et de Rouen à Tours. Ils mesurent 160 m sur 60, à l'arrivée d'un faisceau de desserte de 19 voies. Ils contiennent trois travées avec 960 m de voies couvertes[9].
À partir de 1938, plusieurs lignes sont fermées. La section de Mézidon à Dives - Cabourg de la ligne de Mézidon à Trouville - Deauville a été fermée au trafic des voyageurs le et au service du fret le ; elle a par la suite été déclassée, puis déposée[10]. Le , la ligne de Sainte-Gauburge à Mesnil-Mauger a également été fermée au trafic voyageurs[11]. Seules les lignes Paris – Caen – Cherbourg et Caen – Tours sont donc encore en service. La gare possède un triangle de retournement au niveau de la bifurcation.
La gare est touché par un premier bombardement, le , qui fait cinq morts (tous cheminots) et dix blessés[12]. Elle est touchée plus durablement par les opérations du Débarquement, notamment le , par des bombes incendiaires[13], puis les 14, 17 et . À l'arrivée des Alliés, les trois-quarts des bâtiments sont détruits. Sur les voies, près de 600 wagons et locomotives gisent[13]. Les relations avec Paris ne peuvent reprendre avant [14], puis l'activité est complètement rétablie à partir de [13].
À partir du , la fermeture du dépôt d'Argentan entraine le déplacement du personnel de ce dernier vers celui de Mézidon[15]. Le dépôt ferme quant à lui en 1987 et les ateliers en 1992[16].
Les anciens ateliers SNCF de réparation du matériel roulant, implantés dans le triage, furent utilisés pour le traitement et le conditionnement de noir de carbone pour la fabrication des pneumatiques Michelin et furent loués à la société Dialog jusqu'au [17].
En 2015, la gare est mise aux normes PMR, pour un montant de 7,9 millions d'euros[18], avec la construction d'une passerelle et d'ascenseurs et la condamnation des passages souterrains[19].
De 2015 à 2022, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[21].
Année
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Voyageurs
318 023
310 601
309 501
273 594
298 881
210 231
249 184
318 511
Voyageurs et non voyageurs
327 859
320 207
319 073
282 056
308 124
216 733
256 890
328 362
Service des voyageurs
Accueil
La gare est ouverte tous les jours, du lundi au vendredi de 6 h à 20 h 45, le samedi de 7 h à 20 h 35 et les dimanches et fêtes de 9 h à 21 h 30. Le guichet est fermé[22].
Elle dispose d'un distributeur de titres de transport TER et d'un parking[22].
La gare de Mézidon est une ancienne gare de triage. Elle est toujours ouverte au trafic du fret. Le service est limité aux transports par train en gare (train massif uniquement). Elle dépend du centre régional de douane de Caen et de la plateforme de Sotteville[23].
Notes et références
↑Répertoire méthodique de la législation des chemins de fer, indiquant les dispositions législatives et réglementaires insérées au Bulletin des lois / Ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, Impr. impériale (Paris), .
↑ a et b« Mézidon, une cité cheminote », Le Pays d'Auge histoire et patrimoine, no 6, .
↑« Le voyage du président de la République à Caen », Journal de Caen, .