Gertrud Woker naît le à Berne. Elle est originaire d'une autre commune du même canton, Kirchberg[1]. Elle est la fille de Johanna Müller et de Philipp Woker-Müller, professeur d'histoire et théologien de l'Église vieille-catholique[2].
En 1900, elle étudie la chimie organique à l'université de Berne et devient la première femme à obtenir un doctorat dans cette branche en 1903[3]. Elle est Privat-Docent en biologie (1906-1932) puis professeur extraordinaire (1933-1951) dans cette université[2].
Elle étudie ensuite la chimie physique à l'université de Berlin. En 1907, elle devient la première femme maître de conférences en chimie dans une université germanophone, à l'université de Berne[1],[4]. Sa conférence inaugurale sur la recherche catalytique décrit son sujet de recherche dans les années à venir. En 1911, elle dirige à Berne l'Institut de biologie physico-chimique. En 1917, elle montre la toxicité de l'essence au plomb et donne des suggestions pour faire de l'essence automobile sans plomb. Après la présentation de ses travaux et en dépit de son engagement politique, elle reçoit une chaire de professeur associé de 1933 à 1953[réf. nécessaire].
Pacifisme et droits des femmes
Lors de la Première Guerre mondiale, elle s'engage pour le pacifisme avec des tracts contre les gaz toxiques. Par ailleurs, elle milite pour les droits des femmes, notamment le vote. En 1915, elle adhère à l'« Association internationale des femmes pour une paix durable », qui deviendra la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (LIFPL)[1],[5]. Dès 1917, elle réclame l'égalité des droits pour les femmes[6]. Avec Clara Ragaz notamment, elle crée la section suisse de la LIFPL, qu'elle dirige après la mort de cette dernière. Gertrud Woker fonde également, en 1924, au sein de cette Ligue, une commission contre l'utilisation de méthodes scientifiques à des fins guerrières.
Après la Seconde Guerre mondiale, elle s'engage dans le Mouvement suisse contre l'armement atomique avec une autre professeure d’université, Sophie Piccard (mathématiques)[7].
Hommage
Le , son nom est donné à un chemin sur le campus de l'EPFL, au même titre que six autres femmes de sciences illustres[8].
Annexes
Bibliographie
(de) Gudrun Wedel, Autobiographien von Frauen: ein Lexikon, Böhlau Verlag, , 1286 p. (ISBN9783412205850, lire en ligne), section 944
(de) Franziska Rogger, « Gertrud Woker (1878-1968) : kein Pazifismus ohne politische Gleichberechtigung der Frau », Kampf um gleiche Rechte = Le combat pour les droits égaux / Schweizerischer Verband für Frauenrechte = Association suisse pour les droits de la femme, , p. 304-309 (lire en ligne)
(de) Gerit von Leitner, Wollen wir unsere Hände in Unschuld waschen? Gertrud Woker (1878-1968), Chemikerin und Internationale Frauenliga, Berlin, Weidler, , 439 p. (ISBN9783896931252, lire en ligne)
(de) Franziska Rogger, « Gertrud Woker (1878-1968) : Kein Pazifismus ohne politische Gleichberechtigung der Frau », Kampf um gleiche Rechte, nc, p. 304-309 (OCLC610895149, lire en ligne)
↑Hadrien Buclin, « Une brèche dans la défense nationale ? Le Mouvement suisse contre l’armement atomique (années 1950-1960) », Le Mouvement Social, no 264, , p. 75 à 91 (lire en ligne)