Les parents de Kefallinós sont de riches bourgeois originaires des îles de Zante et de Chios. Diplômé en 1912 de l'Averófio d'Alexandrie, il entreprend des études d'ingénieur dans la ville de Gand, en Belgique. Cependant, il décide d'abandonner ses études à Gand afin de se rendre à Paris, où il étudie l'histoire de l'art et la peinture[2].
Pendant la période 1914-1918, il rentre à Alexandrie afin de se tenir à l'écart de l'agitation engendrée par la Première Guerre mondiale[2],[3]. Au cours de cette même période, il étudie la peinture et l'estampe[2]. Il réalise également ses premières gravures pour le compte de la revue satirique Masca (1918), publiée par le cercle de la revue littéraire Grámmata[4],[5]. À la fin de la Première Guerre mondiale, il retourne à Paris, où il continue à travailler dans le domaine de la gravure et de l'illustration d'ouvrages. En 1922, il illustre le livre Mer océane de Joseph Rivière [6], tandis que deux ans plus tard, il illustre le livre Sur la pierre blanche d'Anatole France. À la même époque, il se marie et s'installe en Touraine[2]. Durant les années suivantes, son travail devient connu en Grèce grâce à l'homme littéraire Kóstas Várnalis[2].
Au moment de la déclaration de guerre en 1940, Kefallinós met son atelier et ses étudiants au service de la Grèce combattante en publiant des affiches à contenu patriotique/propagandiste. En 1942, il participe à la deuxième exposition professionnelle d'art avec trois dessins sur le thème de la famine à Athènes. Par la suite, il est arrêté avec trois de ses étudiants (Tássos (Alevízos), Antónis Kanás et Aléxandros Korogiannákis) par les autorités d'occupation italiennes pour « défaitisme et activité communiste » en raison de leurs travaux et sont emmenés à la prison Avérof[3],[7]. Plus tard, il soutient ouvertement la lutte de Chypre contre l'occupation britannique.
Il remporte deux fois le premier prix lors des expositions de livres grecs organisées par la Société philotechnique, plus précisément en 1939, lors de la 9e exposition, pour le livre La mort de Médicis (grec moderne : Ο Θάνατος του Μέδικου) de Pantelís Prevelákis[8] et en 1946, lors de la 10e exposition, pour le livre Le paon (grec moderne : Το Παγώνι) de Zacharías Papantoníou[9],[10].
Au cours de la période entre 1950 et 1954, il dessine des timbres en collaboration avec la Poste grecque[3],[7]. Il conçoit également une police de caractères sous le nom de « Theókritos » (grec moderne : Θεόκριτος) pour la publication de l'album Dix lécythes blancs du Musée d'Athènes (grec moderne : Δέκα Λευκαί Λήκυθοι του Μουσείου Αθηνών ; 1956).
L'œuvre, ainsi que la personnalité de Kefallinós, influencent ses étudiants[11], qui organisent une exposition rétrospective au sein de l'École des beaux-arts d'Athènes, quelques mois après sa mort. Aujourd'hui, l'œuvre de Kefallinos, qui se distingue par son excellence et son dynamisme pionnier, est connue grâce aux efforts d'Emmanouíl Ch. Kásdaglis, qui contribue largement à la promotion de l'œuvre de ce graveur grec de renom.
↑ abcdefg et h(el) Tónis Spitéris, Τρεις αιώνες νεοελληνικής τέχνης, 1660-1967 [« Trois siècles d'art néo-hellénique, 1660-1967 »], vol. III, Athènes, Éditions Pápyros, , p. 134
↑ abc et d(el) « Κεφαλληνός Γιάννης (1894 - 1957) » [« Kefallinós Giánnis (1894 - 1957) »], sur dp.iset.gr, Institut d'art grec contemporain (consulté le ).
↑(el) Emmanouíl Ch. Kásdaglis, « Η γραμματοσειρά Θεόκριτος του Γιάννη Κεφαλληνού » [« La police « Theókritos » de Giánnis Kefallinós »], sur greekfontsociety-gfs.gr, Société de données d'impression helléniques (consulté le ).
↑(el) Zacharías Papantoníou et Giánnis Kefallinós, « Το παγώνι » [« Le paon »], sur miet.gr, Fondation culturelle de la Banque nationale de Grèce (consulté le ).
↑(el) Kóstas Stamatíou, « Το παγώνι » [« Le paon »], sur digital.lib.auth.gr, Bibliothèque et centre d'information de l'Université Aristote de Thessalonique (consulté le ).
↑ a et b(el) « Γιάννης Κεφαλληνός (1894-1957) » [« Giánnis Kefallinós (1894-1957) »], sur ft-museum.gr, Musée philatélique et postal de Grèce (consulté le ).
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(el) María Georgoússi, Ο χαράκτης Κεφαλληνός και το εργαστήριό του: οι αισθητικές και παιδαγωγικές αντιλήψεις του [« Le graveur Kefallinós et son atelier : ses perceptions esthétiques et pédagogiques »], Rhodes, Université de l'Égée, (DOI10.12681/eadd/44667)
(el) E. Ch. Kásdaglis, Γιάννης Κεφαλληνός ο χαράκτης [« Giánnis Kefallinós le graveur »], Athènes, Fondation culturelle de la Banque nationale de Grèce, , 572 p. (ISBN9602500328)
(el) G. Kefallinós, Αλληλογραφία 1913-1952, Κείμενα [« Correspondance 1913-1952, Textes »], Athènes, Fondation culturelle de la Banque nationale de Grèce, , 431 p. (ISBN9602500301)
Renée Richer, Entre Égypte et Grèce. Actes du 5ème colloque de la Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer du 6 au 9 octobre 1994, vol. 5, Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, coll. « Cahiers de la Villa Kérylos », , « La communauté grecque d'Alexandrie au XIXe et XXe siècles », p. 130-138