Les Ferrari et Maserati se sont montrées les plus rapides aux essais, mais devront ravitailler deux fois, alors que les Talbot (à moteur atmosphérique moins puissant mais plus sobre) peuvent effectuer la totalité de la course sans s'arrêter[1]. Fangio abandonne dès le premier tour (piston cassé sur sa Maserati), alors que Villoresi (Ferrari) prend la tête devant Farina (Maserati) et Ascari (Ferrari). Jusqu'au huitième tour, la lutte est intense entre Villoresi et Farina, qui se succèdent à la première place, avant que Farina n'endommage sa direction à la suite d'un dérapage. Villoresi compte alors une sérieuse avance sur son coéquipier Ascari et la Talbot d'Étancelin, mais ce dernier prend bientôt la tête à la faveur de la première vague de ravitaillement des Ferrari. Malgré une belle résistance du pilote français, Villoresi reprend le commandement au quatorzième tour. Étancelin se maintient quelques tours en seconde position, avant d'être trahi par sa boîte de vitesses. C'est maintenant la Talbot de Rosier qui est deuxième, à environ une minute de la Ferrari qui doit encore ravitailler une fois. Villoresi effectue son deuxième arrêt à la fin du vingt-deuxième tour. Lorsqu'il repart, il compte environ vingt-cinq secondes de retard sur Rosier. Celui-ci effectue une fin de course de toute beauté, et parvient à tourner dans des temps similaires à ceux du pilote italien. Finalement, Rosier l'emporte devant les deux Ferrari de Villoresi et Ascari.
C'est à la suite de cette épreuve dans laquelle une Talbot à moteur atmosphérique a battu les Ferrari 125 à compresseur qu'Enzo Ferrari aurait pris la décision de mettre en chantier une monoplace de Formule 1 à moteur non suralimenté[3].
Notes et références
↑ a et bEdmond Cohin, L'historique de la course automobile, Editions Larivière, , 882 p.
↑Jean-Paul Delsaux, Francorchamps 1948-1960, Editeur Jean-Paul Delsaux, , 280 p.
↑Alan Henry, Ferrari - Les monoplaces de Grand Prix, Editions ACLA, , 319 p. (ISBN2-86519-043-9)