La population mondiale de grues cendrées adultes est estimée en 2021 à 482 000 individus et en augmentation, ce qui fait classer l'espèce en « préoccupation mineure »[1].
Morphologie
La grue cendrée mesure de 110 à 130 cm, pour une envergure de 190 à 230 cm et un poids de 4 à 7 kg. Comme son nom l'indique, elle est principalement grise avec une bande blanche verticale le long du cou, tandis qu'une touffe de plumes noires garnit sa queue. Elle porte sur le crâne une portion de peau nue rouge, peu visible dans la nature.
Alimentation
Elle se nourrit d'insectes, de graines (maïs…), d'herbes et de jeunes pousses ainsi que de mollusques et de vers.
La France est un important pays d'accueil pour les grues venant y faire une halte ou pour hiverner. Les principaux sites fréquentés sont le lac du Der qui détient le record absolu d'individus présents simultanément (nombre estimé à 268 120 par les compteurs bénévoles de la LPO)[5], la réserve naturelle nationale du val de Loire, le site d'Arjuzanx, la baie de l’Aiguillon (Réserve ornithologique de Saint Denis du Payré), le lac de Puydarrieux et la Camargue[6] (dont les effectifs poursuivent une croissance régulière ces dernières années [7],[8],[2]).
En vol, les grues cendrées crient, la plupart du temps, environ toutes les dix à quinze secondes. Le chant, un « grou » sonore, s'entend jusqu'à quatre kilomètres. C'est une particularité anatomique du bréchet de la grue qui explique son exceptionnelle puissance.
Les grues cendrées, comme les cigognes, ont l'habitude d'utiliser les ascendances thermiques pour s'élever en planant et migrer en se déplaçant d'un thermique à l'autre en évitant le vol battu. Ainsi, elles planent et économisent leur énergie. Le vol battu est utilisé en cas de mauvais temps, de vol de nuit ou au-dessus de la mer. Leur vitesse peut atteindre 90 km/h, avec une altitude de vol pouvant aller de 200 m à 1 500 m[9].
Nidification
Gros tas de tiges et de feuilles au sol, sur lequel l'oiseau se tapit (2 œufs/1 ponte/mai-juillet).
Voix
Très sonores, clameurs trompettantes.
Protection
Autrefois, la grue cendrée a constitué un mets de choix sur la table des rois et des aristocrates de France. Elle commence à être protégée en 1967[10]. Elle bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis 1976. Elle est inscrite à l'annexe I de la Directive oiseaux de l'Union européenne[11]. Il est donc interdit de la détruire, de la mutiler, de la capturer ou de l'enlever, de la perturber intentionnellement ou de la naturaliser, ainsi que de détruire ou d'enlever les œufs et les nids et de détruire, d'altérer ou de dégrader leur milieu. Qu'elle soit vivante ou morte, il est aussi interdit de la transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter. Toutefois les interdictions de transporter, colporter, de l'utiliser, de la détenir, de la vendre ou de l'acheter ne s'appliquent pas aux spécimens nés & élevés en captivité et identifiés (art )
↑(en) S.E.H. Ledger, C.A. Rutherford, C. Benham, I.J. Burfield, S. Deinetet al., Wildlife Comeback in Europe: Opportunities and challenges for species recovery. Final report to Rewilding Europe, London, the Zoological Society of London, BirdLife International and the European Bird Census Council, (lire en ligne)
↑ a et b« Gard : la grue cendrée, l’autre symbole de la Camargue », midilibre.fr, (lire en ligne, consulté le )
Sébastien Merle, « L'Hivernage de la grue cendrée Grus grus dans le centre de la France : une nouveauté », Ornithos, Rochefort, Ligue pour la protection des oiseaux, vol. 15-6, , p. 400-410 (ISSN1254-2962).