Village lorrain jusqu’au début des années 1950, Guénange est par la suite devenue une cité dortoir de la sidérurgie lorraine afin de loger les ouvriers de cette activité florissante. La cité prend le nom de Guénange-Grande. D’autres cités semblables sont construites comme à Saint-Nicolas-en-Forêt. Après la crise sidérurgique des années 1970, Guénange a perdu une partie de sa population et est désormais une petite ville d’environ 7 500 habitants.
Géographie
Guénange est située sur la rive droite de la Moselle entre Metz et Thionville, à 8 kilomètres de cette dernière. Elle a pour annexe Guélange et comme quartiers : Mont Cassin, Saint-Benoît, Bois carré, Haselbuch, Vignes de Saint-Antoine, SAMEC, Sous les vignes, Deux flacons, Tournaille et Boucle.
Son altitude varie de 150 à 230 m.
Géologie
Le territoire se présente sous la forme d'affleurements sédimentaires tels des alluvions récents de la Moselle et des argiles à Promicroceras planicosta (Lotharingien).
La Moselle canalisée, d'une longueur totale de 135,2 km, prend sa source dans la commune de Pont-Saint-Vincent et se jette dans la Moselle à Kœnigsmacker, après avoir traversé 61 communes[2].
La Sée, d'une longueur totale de 10,9 km, prend sa source dans la commune de Luttange et se jette dans la Moselle en limite de Bertrangeet d'Illange, face à Uckange, après avoir traversé sept communes[3].
La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment de la Moselle, de la Moselle canalisée et du ruisseau la See, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 772 mm, avec 12,4 jours de précipitations en janvier et 9,5 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Malancourt », sur la commune d'Amnéville à 6 km à vol d'oiseau[6], est de 10,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 884,1 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,9 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].
Statistiques 1991-2020 et records MALANCOURT (57) - alt : 346m, lat : 49°13'07"N, lon : 6°03'25"E Records établis sur la période du 01-01-1973 au 04-01-2024
Au , Guénange est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle appartient à l'unité urbaine de Guénange[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 3],[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Luxembourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[13]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[14],[15].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (43,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (52,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (39,4 %), zones urbanisées (25,5 %), forêts (23,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,2 %), zones agricoles hétérogènes (3,1 %), eaux continentales[Note 5] (2,4 %), prairies (0,5 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
D'un nom de personne germanique Genno ou Ginno suivi du suffixe -ing francisé en -ange.
Gueininga (1157), Geminges (1157), Genninges (1241), Guinnanges (1262), Guenanges (1353), Guiningen (1401), Guenenge (1430), Gynnyngen (1481), Ober et Nieder Geycingen (1514), Gentigen (liste des paroisses du décanat de Romba ou Redingen), Geyninga/Guemniga/Guerninga/Gerningen/Gueminge (1544), Guinningen (1572), Guenange haute et basse (1793), Niederginingen (1871-1918), Niederganingen (1940-1944).
À l’époque préhistorique, la plus grande partie de la commune était sous les flots de la Moselle, gonflée par les eaux glaciaires, qui atteignait une largeur de 10 km.
Époque romaine
Vers 900 av. J.-C., les Celtes occupent la vallée de la Moselle mais il faut attendre l’époque gallo-romaine, avant le Ve siècle, pour confirmer l’édification de villas prouvées par certaines trouvailles archéologiques et des tumulus dans les bois et les hauteurs de Guelange.
Moyen Âge
Après la mort de Clovis, Guénange apparaît sous le nom de Ganigas sur un cartulaire de l’abbaye de Gorze. Avec le démantèlement de l’empire de Charlemagne, la région passe sous la domination des seigneurs du Luxembourg en 953 jusqu’en 1443.
Ses appellations seront : Gueminges (1157), Gananges (1269), Guinanges (de 1280 à 1391).
Guénange passe sous l’autorité de la Bourgogne sous Philippe le Bon en 1443, puis en 1477 sous la domination autrichienne.
Au Moyen Âge, Guénange était sous la domination des trois seigneurs, celui de Richemont qui avait des droits sur une partie de Guénange-Basse tandis que celui de Bertrange avait la haute, moyenne et basse justice sur presque tout le territoire. Le seigneur de Luttange faisait valoir ses droits sur une petite portion de terre.
Époque moderne
Aux XVIe siècle et XVIIe siècle, la commune prend les noms suivants : Aber et Nieder Gegeingen en 1514, Geyninga, Guerningan, Gueninge, Guermingen, et Guénange.
Commune indépendante jusqu’en 1810, Guélange est aujourd’hui rattachée à la commune de Guénange.
En 1817, Guénange (haute et basse), village sur la droite de la Moselle avait pour annexe le village de Guélange. À cette époque il y avait 480 habitants répartis dans 94 maisons. À Guélange, il y avait 149 habitants répartis dans 33 maisons.
Époque contemporaine
1870 : la guerre franco-prussienne éclate. Après la déroute de Sedan, le traité de Francfort, du 10 mai 1871 enlève Guénange à la France.
Beaucoup d’habitants quittèrent le « Reichsland Elsass-Lothringen » pour rejoindre leur patrie d’origine. En 1918, Guénange redeviendra française, en 1940 elle reviendra à l’Allemagne et sera définitivement rattachée à la France en 1945.
La conduite héroïque des Guénangeois pendant cette dernière guerre valut à la ville d’être citée avec l’attribution de la croix de Guerre avec étoile de bronze, le 10 octobre 1948.
Vient l’expansion de la ville avec la construction de la cité. Les usines sidérurgiques des vallées de la Fensch et de l’Orne attirent les ouvriers de tous les coins de France et de l’étranger.
En 1952, Guénange compte 580 habitants.
En 1954 : 3 826 habitants
En 1960 : 10 062 habitants
En 1990 : 6 794 habitants
Au dernier recensement, Guénange compte 7124 habitants.
Cette petite évolution vers la hausse est due aux nouvelles constructions, après la chute inévitable entre 1960 et 1990 due à la récession dans la sidérurgie, ainsi qu’à la démolition de 400 logements collectifs.
La situation de Guénange, à proximité des zones industrielles d’Ennery et de Basse-Ham laisse espérer son extension par la création de nouveaux quartiers. Des efforts d’urbanisation et le désenclavement de Guénange par la possibilité d’accès à l’autoroute A31, devraient favoriser son expansion industrielle et démographique.
En 1925, seuls les habitants de plus de 60 ans parlent encore couramment le dialecte francique de Guénange et en 1983 quelques personnes âgées en possèdent encore des rudiments[20].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[22].
En 2021, la commune comptait 7 761 habitants[Note 6], en évolution de +8,21 % par rapport à 2015 (Moselle : +0,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
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Société et services publics
Établissements scolaires
Guénange permet à sa jeunesse de suivre une scolarité allant de la maternelle au secondaire :
Quatre écoles maternelles : les Capucines, Clair-Matin, Saint-Mathieu, (Les Primevères ont fermé)
Trois écoles primaires : l’école du Bois(fermé), Saint-Mathieu et Sainte-Scholastique ;
Un collège René-Cassin
Actuellement fermé, il y avait par le passé un lycée professionnel nommé Joseph-Cressot
Associations sportives
Guénange permet également à sa population d’accéder à de nombreuses activités sportives et culturelles, notamment :
un club de football
un club de danse
un club de handball
un club d’athlétisme
un club de judo
un club de tennis
un club de pétanque
Un centre équestre
Un club de badminton
Un club de cyclotourisme
Un club de lutte congolaise
Un club d'échec
Un club de voile
Culture et patrimoine
Lieux et monuments
Château Sainte-Marie à Basse-Guénange, daté XVIIIe siècle; le puits est du XVIe siècle; baies du 1er étage de la façade postérieure ont été repercées XIXe siècle.
Maison des orphelins-apprentis fondée en 1895, dirigée par les Frères des Écoles chrétiennes depuis 1901, détruite en 2012.
Église néo-gothique Saint-Mathieu. L’église primitive existait en 1157. D’importants travaux furent effectués en 1607. La sacristie est construite en 1744. Le clocher est reconstruit en façade en 1803. La nef est démolie et reconstruite à l’initiative du curé Hilt par l’architecte Laydecker de Metz (Moselle) en 1861. Les voûtes de la nef sont reconstruites en 1876. Le chœur est transformé en 1878. Le clocher endommagé par les bombardements de novembre 1944 est rebâti en 1947.
Presbytère à Haute Guénange, construit au XVIIIe siècle ; la partie exploitation a été remaniée au XIXe siècle lorsque le nouveau presbytère a été construit et celui-ci transformé en ferme
Presbytère à Haute Guénange, construit en 1853 en remplacement de l'ancien presbytère, actuellement ferme.
Chapelle Saint-Benoit moderne du XXe siècle.
Chapelle de cimetière.
Église Saint-Matthieu.
Chapelle Saint-Benoît.
Chapelle de Cimetière.
Personnalités liées à la ville
Philippe Mathelin, général né en 1831 à Guénange.
Vincent Laurini, footballeur professionnel en Italie, né en 1989.
Héraldique
Blason
Mi-parti d'or à la croix de gueules, cantonnée de vingt billettes du même ; et fascé d'or et d'azur de six pièces[25].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Guénange comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑« Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
Pierre de la Madie, Histoire de Guénange, conservée aux archives municipales ; / Ville de Guénange, Thionville, 2007.
André Maljean, Guénange, Les grandes heures du siècle : du village à la cité et à la ville d’aujourd’hui, Serge Domini Éditeur / Ville de Guénange, Thionville, 2002.