Le Père Couanier de Launay[1] indique que Guillaume Firmat, d'une noble origine, possesseur de grandes richesses, quitte Tours sa patrie et abandonne tout pour venir se choisir une solitude en forêt de Concise, où il aurait réagi saintement à une tentation organisée par des adversaires[2]. Après un tel acte, Guillaume n'est plus solitaire ; il quitte ces lieux où la vénération des hommes distrayait sa prière et importunait son humilité. Il alla visiter les Lieux-Saints et mourut, au retour, dans une autre partie du Bas-Maine le .
Le calendrier liturgique propre du diocèse de Laval précise dans la notice le concernant : « Saint Guillaume Firmat († ), chanoine de Tours, exerça la médecine et fut tenté par la richesse. Recevant l’appel du Christ, il vint s’établir dans la forêt de Concise, près de Laval. Assailli par les visiteurs, il partit à Jérusalem. À son retour, il séjourna successivement près de Vitré, puis à Mantilly, au diocèse du Mans, puis à Mortain, diocèse d'Avranches où il mourut ».
Saint Guillaume Firmat fut canonisé en 1154. Les habitants de Mortain dans la Manche, qui, à sa mort, s'étaient emparés du son corps, donnèrent son nom à leur paroisse qui s'appelait auparavant Saint-Evroult[3]. Il est ainsi le saint patron de Mortain, et celui des prisonniers ayant pour attribut une chaîne comme saint Léonard de Noblac.
↑Sa pauvre hutte est un jour témoin d'un acte héroïque: Des hommes de mœurs perdues soudoyèrent une misérable qui vient un soir frapper à la porte de la cabane isolée du solitaire : Saint prêtre, disait-elle, ouvrez à une pauvre femme égarée dans les bois. Le charitable ermite l'accueille, la fait approcher de son foyer, lui prépare quelques mets frugaux. La courtisane cependant jette le manteau en haillons qui la couvre et se montre dans l'éclat d'une brillante et immodeste parure. Guillaume se sent ému à la vue de tant de beauté; mais le foyer est là, faible image du feu de l'enfer : il en arrache un brandon ardent et l'applique sur son bras nu, dont la chair se corrode et se noircit. Au cri que pousse la malheureuse consternée, ses infâmes amis accourent, la joie dans l'âme; mais ils voient un spectacle bien différent de celui qu'ils avaient préparé. La courtisane, à genoux, aux pieds du saint, implorait son pardon en versant des larmes de repentir, et lui, les yeux levés au ciel, bénissait Dieu de l'avoir retenu dans le devoir et d'y avoir ramené la pauvre âme perdue. Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval (818-1855), Imp. Godbert, , 608 p. [détail des éditions] (lire en ligne) p. 33-34