Helen Levitt naît en 1913 à Brooklyn, dans l'État de New York et y grandit, fille d'un commerçant et d'une comptable[1],[2]. Abandonnant l'école, elle apprend par elle-même la photographie en travaillant avec un photographe commercial[3].
Alors qu'elle enseigne les arts plastiques à des enfants en 1937, elle est intriguée par le caractère éphémère des dessins à la craie qui sont, à cette époque, partie intégrante de la culture des enfants des rues de New York. Avec un Leica, elle photographie les dessins dans les rues et les enfants qui les font. Ses photographies rencontrent le succès lorsqu'elles sont publiées en 1987 dans In The Street: chalk drawings and messages, New York City 1938–1948[4]. « A travers ses photos de masques d'enfants ou ses graffitis, on sent parfois la marque du surréalisme, mouvement qu'elle connaissait sans y appartenir : "Bouton vers un passage secret. Appuyez", indique une mystérieuse inscription associée à un cercle de craie sur le mur »[5].
Les thèmes de ses photographies noir et blanc, la rue, les enfants, la communauté afro-américaine, ancrent son œuvre dans une veine sociale, avec dans son regard une spontanéité et une innocence, qui se ressentent sur ses clichés[2].Son œuvre, qui s'étend sur plus d'un demi-siècle, est marquée par une rupture : pendant sept ans, de 1945 à 1952, Helen Levitt cesse de photographier[5]. Puis elle s'y remet, mais elle est passée à la couleur, avec des images sobres et étranges[5]. En 1959 et 1960, elle reçoit deux bourses de la fondation Guggenheim pour des photos couleur des rues de New York, mais une bonne partie de son travail est volée lors d'un cambriolage. Les photos restantes, et d'autres prises dans les années suivantes, sont publiées dans Slide Show: The Color Photographs of Helen Levitt (). Son premier ouvrage important est A Way of Seeing en 1965, avec un texte éponyme de James Agee[2].
↑ a et b(en) Margaret Loke, « Helen Levitt, Who Froze New York Street Life on Film, Is Dead at 95 », The New York Times, (lire en ligne)
↑ abcd et eJulie Jones, « Helen Levitt », dans Luce Lebart et Marie Robert (dir.), Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, , p. 239
↑ a et b(en) Mary Rourke, « Helen Levitt dies at 95; New York street photographer of poignant dramas », Los Angeles Times, (lire en ligne)
↑(en) Maria Morris Hambourg, « Helen Levitt : A Life in Part », dans Sandra S. Phillips, Helen Levitt, San Francisco Museum of Modern Art, (ISBN0-918471-22-2), p. 45–63]