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Hemicordulia tau

Hemicordulia tau est une espèce de libellules australiennes de la famille des Corduliidae[2],[3]. Les Corduliidae sont la seule famille qui ne soit pas un clade au sein du sous-ordre des Anisoptères. L'espèce a été décrite pour la première fois par Edmond de Sélys Longchamps en 1871[2].


Description

Adultes

Hemicordulia tau est une libellule noire et jaune de taille moyenne (environ 50 mm de long) avec de longues pattes[4],[5]. Comme les autres espèces de libellules et d'éphémères, H. tau a les muscles de vol attachés directement aux ailes[6] ; chez les mâles et les femelles, le bord intérieur de l'aile postérieure est arrondi[4]. Le 7e tergite abdominal est tout noir sur le dessus et jaunâtre sur les côtés[7]. Le dessus du front est jaune avec une marque foncée en forme de T[8]. La largeur de la tête est directement proportionnelle à la longueur du corps[9].

Presque toute la tête des libellule est couverte par leurs yeux composés, ce qui leur donne une vision incroyable qui couvre presque tous les angles sauf juste derrière elles[10]. L'œil composé d'H. tau est particulièrement grand et bien développé avec deux régions principales, l'œil dorsal et l'œil ventral[11]. L'œil dorsal est principalement sensible à la lumière de courte longueur d'onde, tandis que l'œil ventral possède 3 types spectraux de photorécepteurs, ou plus[11].

Femelle H. tau

Stades larvaires

La durée de chaque stade larvaire de H. tau peut diminuer avec l'augmentation de la température de l'eau où elle vit[9]. Elle est capable de passer de l'œuf à l'adulte en moins de 6 semaines[12]. Les larves atteignent une longueur totale de 22 à 24 mm. Aucune épine abdominale médio-dorsale n'est présente, contrairement aux autres Hemicordulia, mais des bosses peuvent être présentes sur les segments 4 à 9 et les épines latérales sont très petites[13]. Les larves ont un labium en forme de louche avec des soies prémentales et palpales, et des dentelures palpales bien développées portant des groupes de soies. Leur prémentum a une rainure ventro-basale distincte[8].

Une analyse des fréquences de la largeur de la tête d'échantillons prélevés en Nouvelle-Galles du Sud dans le lac Eucumbene (en) suggère que le cycle biologique d'H. tau comporte au moins 9 stades, mais le nombre de stades larvaires varie entre les différentes espèces d'Odonates, et même au sein de chaque espèce[9].

Écologie

H. tau est présente dans toutes les régions d'Australie à l'exception du nord du Queensland et du nord-ouest de l'Australie occidentale[8]. C'est l'une des libellules les plus abondantes d'Australie[9]. Elle est considérée comme une libellule de région sèche, habitant souvent l'intérieur aride du continent[14]. Les adultes vagabondent[8] et se reproduisent en utilisant l'habitat de façon très opportuniste[9].

Outre des rivières, des lacs et des marécages[8], H. tau a la capacité de se reproduire dans des eaux temporaires en raison de ses courts stades larvaires[15]. Les larves ont un coefficient de croissance thermique élevé et les détails de leur cycle biologique peuvent varier selon leur emplacement[9]. Elles sont capables de tolérer les températures élevées rencontrées dans les étangs temporaires peu profonds[9]. La capacité d'H. tau à utiliser les eaux temporaires et à réduire la durée de sa vie larvaire avec l'augmentation de la température contribue à son abondance et à sa large distribution[9]. Elles sont également capables d'hiverner dans des refuges permanents froids[9] et ont été observées dans des eaux de salinité comprise entre 7,8 et 13,9 g/L[16] (eau saumâtre).

Les larves d’H. tau, comme celles d'autres espèces d'Odonates, sont associées à une eau propre et il a été suggéré qu'elles pourraient être surveillées pour détecter les changements de la qualité de l'eau[14],[4]. L'habitat larvaire est généralement constitué de feuilles mortes et de mauvaises herbes[9]. Comme de nombreuses larves aquatiques, elles ont besoin d'un chicot dépassant de la surface de l'eau pour leur nymphose finale[17].

Leurs prédateurs sont surtout les poissons [9] et les oiseaux[18].

État de conservation

Hemicordulia tau est classée comme espèce de préoccupation mineure dans la liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)[19]. L'évolution de ses la population est inconnue et aucune mesure de conservation n'est recommandée.

Galerie

Notes et références

  1. (en) R.A. Dow, « IUCN Red List of Threatened Species: Hemicordulia tau », sur IUCN Red List of Threatened Species, (consulté le )
  2. a et b Edmond Selys-Longchamps, « Synopsis des Cordulines », Bulletin de la Classe des Sciences, Académie Royale de Belgique, vol. 31,‎ , p. 256 (lire en ligne)
  3. (en) « Species Hemicordulia tau (Selys, 1871) », Australian Faunal Directory (en), Australian Biological Resources Study, (consulté le )
  4. a b et c (en) J.A.L. Watson, G. Theischinger et H.M. Abbey, The Australian Dragonflies: A Guide to the Identification, Distributions and Habitats of Australian Odonata, Melbourne, CSIRO, (ISBN 0643051368)
  5. (en) « Tau Emerald Dragonfly - Hemicordulia tau », www.brisbaneinsects.com (consulté le )
  6. (en-US) Devi et Indirakumar, « Why Insects are Dominance in the Biosphere? », Biotica Research Today, vol. 2, no 11,‎ , p. 1174–1178 (ISSN 2582-6654, lire en ligne)
  7. (en) Endersby, I. Theischinger, G., Identification guide to the Australian Odonata, Dept. of Environment, Climate Change and Water, (ISBN 978-1-74232-475-3, OCLC 535321248, lire en ligne)
  8. a b c d et e (en) Günther Theischinger and John Hawking, The Complete Field Guide To Dragonflies Of Australia, Collingwood, Victoria, CSIRO Publishing, , 249 p.
  9. a b c d e f g h i j et k (en) Faragher, « Life Cycle of Hemicordulia Tau Selys (odonata: Corduliidae) in Lake Eucumbene, N.S.W., with Notes on Predation on It by Two Trout Species », Australian Journal of Entomology, vol. 19, no 4,‎ , p. 269–276 (ISSN 1440-6055, DOI 10.1111/j.1440-6055.1980.tb00985.x)
  10. (en) Zielinski, « 14 Fun Facts About Dragonflies », Smithsonian Magazine (consulté le )
  11. a et b (en) Yang et Osorio, « Spectral responses and chromatic processing in the dragonfly lamina », Journal of Comparative Physiology A, vol. 178, no 4,‎ (ISSN 0340-7594, DOI 10.1007/BF00190184, S2CID 24838606, lire en ligne)
  12. (en) « Odonata | What Bug Is That? », anic.ento.csiro.au (consulté le )
  13. (en) G. Theischinger, The complete field guide to dragonflies of Australia, Collingwood, Vic., (ISBN 978-1-4863-1375-4, OCLC 1252724816, lire en ligne)
  14. a et b (en) Watson, « Dragonflies in the Australian environment: taxonomy, biology and conservation », Advances in Odonatology, vol. 1, no 1,‎ , p. 293–302 (ISSN 0168-0161, lire en ligne)
  15. (en) Hodgkin et Watson, « Breeding of Dragonflies in Temporary Waters », Nature, vol. 181, no 4614,‎ , p. 1015–1016 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/1811015b0, Bibcode 1958Natur.181.1015H, S2CID 4272949, lire en ligne)
  16. (en) Rutherford et Kefford, « Effects of salinity on stream ecosystems: improving models for macroinvertebrates », CSIRO Land and Water Technical Report,‎ (DOI 10.4225/08/58597507b8552, lire en ligne, consulté le )
  17. (en) Davies, « Large woody debris are important habitat in rivers. », Western Wildlife, vol. 2,‎ , p. 14–15 (lire en ligne)
  18. (en) Lenz, « Mass Emergence of Dragonflies Attract Large Numbers of White-Faced Herons », Canberra Bird Notes, vol. 43,‎ , p. 290–293 (lire en ligne)
  19. (en) Dow, « IUCN Red List of Threatened Species: Hemicordulia tau », IUCN Red List of Threatened Species, (consulté le )

Liens externes

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