Ses supérieurs le rappellent en France pour lui confier en 1853 la direction des hautes études, à la maison d’études des jésuites français qui se trouve à Vals-près-le-Puy. Il y restera jusqu'en 1864, contribuant avec un zèle ardent à la promotion du renouveau de la pensée scolastique contre l'ontologisme qui dominait avant lui dans la maison. Durant cette période, il y fonde un sanctuaire en l'honneur du Cœur de Jésus priant[2].
Ce grand attachement personnel et une dévotion profonde pour la personne de Jésus le pousse à fonder, en 1861, Le Messager du Cœur de Jésus, publication mensuelle dont il restera le directeur très actif jusqu'aux derniers moments de sa vie. Cette revue qui aura un grand avenir et est toujours en circulation, est alors imprimée en neuf ou dix langues: la seule édition de Toulouse compte plus de 20 000 abonnés[2].
Alors qu'il se trouve à Toulouse, Ramière est invité à participer au concile Vatican I (1869-1870). Son action y est considérable. Il y concourt comme théologien, comme conseiller ecclésiastique de MgrJoseph Gignoux, évêque de Beauvais, et à titre de procureur du cardinal Alexis Billiet, archevêque de Chambéry, dont le grand âge et les infirmités l'empêchaient de se rendre à l'assemblée. Il rédige à Rome le Bulletin du concile.
Il est également l'auteur d'un volume intitulé Les doctrines romaines sur le libéralisme, envisagé au point de vue du dogme chrétien et de l'ordre social. Il recevra les félicitations du pape Pie IX pour l'exemplaire qu'il lui a fait parvenir.
De 1872 à 1875 il réside à Lyon comme directeur adjoint de la revue Études religieuses.
Écrivain prolifique, il y publie de nombreux articles ayant surtout un souci pédagogique: il propose des solutions aux questions contemporaines à la lumière de la pensée traditionnelle chrétienne. Ses opinions sont plutôt ultramontaines.
Retour à Toulouse
Il participe à divers congrès. En 1875, il rentre à Vals-près-le-Puy comme directeur des hautes études catholiques. Mais, en 1877, la fondation de l’Institut catholique le rappelle à Toulouse pour occuper les chaires de droit naturel et de morale à l'école supérieure de théologie qui y est ouverte. L'abbé Riche publia une réponse à un de ces ouvrages[4].
Mais sa santé faiblissant, il cède au Père de Froment, sa place à l'Institut catholique. Dès ce moment, il se retire dans la maison du Messager du Cœur de Jésus dont il suit le développement. Henri Ramière meurt, victime d'une congestion, le à Toulouse, au siège de sa chère revue, au n° 13 de la rue Saint-Remézy. Il s'apprêtait, dit-on, à célébrer la messe[5]. Ses obsèques sont célébrées, samedi , à l'Église Notre-Dame de la Dalbade à Toulouse.
Sa succession à l'Œuvre de l'Apostolat de la prière
L'Œuvre de l'Apostolat de la prière, dont le centre est établi à Toulouse et qu'Henri Ramière a dirigée pendant vingt-cinq années, compte alors treize millions d'associés[6]. Le pape Léon XIII lui nomme un successeur par décision en date du , Émile Régnault, qui prend également la direction du Messager du Cœur de Jésus et du Petit Messager du Cœur de Marie, les deux revues mensuelles servant d'organes officiels à l'Œuvre de l'Apostolat[6]. L'héritage intellectuel du Père Ramière se trouve donc en de bonnes mains, le P. Régnault, professeur et écrivain de la Compagnie de Jésus, étant un ancien rédacteur des Études religieuses.
Écrits
Les Espérances de l'Église, Paris, 1861.
Le Mois du Sacré-Cœur,
Le Directoire du chrétien, ou Recueil des principaux moyens de sanctification, à l'usage des personnes appelées à vivre dans le monde, J.-B. Pélagaud, (1859).
L'Église et la civilisation moderne, Impr. de Marchessou, (1861).
L'École de la réforme sociale, A. Mame et fils, (1875).
Le Règne social du Cœur de Jésus, Toulouse, 1892, rééd. éditions Saint-Rémi.
La Prière dans l'économie du salut des hommes, Apostolat de la prière, (1938) .
le Mois du Sacré-Cœur de Jésus, Apostolat de la prière, ().
L'Apostolat de la prière, en union avec le Cœur de Jésus, Lyon, 1859 puis Apostolat de la prière, ().
Le Rosaire des âmes zélées offert aux associés du Rosaire vivant et de l'Apostolat de la prière, Librairie catholique, (1856).
Les autres travaux publiés par le Père Ramière sont nombreux, comme :
L'Abbé Gratry et Mgr Dupanloup.
La Mission du Concile révélée par le P. Gratry.
L'Abbé Gratry, le Pseudo-Isidore et le Défenseur de l'Église.
Ces écrits lui ont valu les félicitations du pape Pie IX.
Notes et références
↑Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 9. Les sciences, par Jean-Marie Mayeur, François Laplanche texte en ligne
↑ a et bLa Semaine religieuse du diocèse de Tulle, 12 janvier 1884, n° 2, p. 27.
↑Resté à l’état de manuscrit, cet opuscule fut découvert par Henri Ramière, et publié une première fois en 1861. Il n’a cessé depuis d’avoir la faveur du public. Traduit en de nombreuses langues il continue à être réédité (dernière fois en 2018)
↑Le cœur de l'homme et le Sacré-Cœur de Jésus, réponse de M. l'abbé Riche,... au R. P. Henry Ramière, Impr. de Lahure, (1878)
↑La Semaine religieuse du diocèse de Tulle, 12 janvier 1884, n° 2, p. 26-27.
↑ a et bLa Semaine religieuse du diocèse de Tulle, 16 février 1884, n° 7, p. 111.
Annexes
Bibliographie
La Semaine religieuse du diocèse de Tulle, , n° 2, p. 26-29 et , n° 7, p. 111-112.
C. Parra et al., Le Père Henri Ramière de la Compagnie de Jésus, .
P. Vallin, « Henri Ramière », dans Dictionnaire de spiritualité, vol. 13, , col. 63-70.
Henry Donneaud, « Un antithomisme scolastique au XIXe siècle : entre concordisme candide et métaphysique oubliée », dans Histoire et théologie. Thomistes en dialogues, XIXe – XXe siècles, Nancy, Arbre bleu éditions, , p. 51-68.