L'hôtel Bergeret présente une façade animée. Une structure métallique novatrice renforce les planchers. L'union des arts est ici pleinement réalisée, puisque Louis Majorelle, Eugène Vallin, Victor Prouvé, Joseph Janin et Jacques Grüber participent à la finition de l'édifice. Louis Majorelle réalise les grilles du portail, aujourd'hui disparues, la porte d'entrée, la rampe d'escalier et les balcons. Le portail, aujourd'hui détruit, présentait une décoration stylisée, à la symétrie marquée, portant des monnaies du pape. Le reste de la clôture, déplacé à Ménil-Flin, permet de s'en faire une idée. La ferronnerie architecturale, encore en place, présente aussi une structure décorative portant des pièces de tôle découpées[1].
La monnaie du pape constitue le thème décoratif rassembleur. La décoration végétale de la ferronnerie est moins exubérante qu'à la villa Majorelle, plus structurée. Grâce à une restauration assez récente, l'intérieur de l'édifice et les ferronneries sont en excellent état.
L'ébéniste et ferronnier Louis Majorelle fournit l'ensemble des ferronneries et la cheminée du salon. L'ébéniste Eugène Vallin réalise la cheminée du cabinet de travail, le plafond et la cheminée de la salle à manger. Le peintre verrier Jacques Grüber réalise cinq verrières :
au rez-de-chaussée pour le petit salon
dans le cabinet de travail
pour le jardin d'hiver le vitrail en plafond
dans le hall
au premier étage celui garnissant la baie sur la terrasse
Le peintre verrier Joseph Janin exécute trois ensembles de verrières : au rez-de-chaussée celles du jardin d'hiver, aux premier et deuxième étages, celles des impostes des portes, la verrière en imposte dans la cloison vitrée du jardin d'hiver provient de l'usine. Enfin le peintre Victor Prouvé exécute la grande toile du plafond du hall actuellement déposée[2].
Les ferronneries extérieur sont réalisées par Eugène Soutif [3]
Classement
Il a été inscrit aux monuments historiques le pour ses façades et toitures, puis le dans son intégralité, avant d'être classé le [1].
Frédéric Descouturelles (préf. Michel Boulangé), La maison Bergeret, 1903-1904 : Histoire et visite d'une maison exemplaire de l'École de Nancy, Nancy, Presses universitaires de Nancy, coll. « Immeubles, demeures, édifices », , 95 p. (ISBN2-86480-553-7).
Marie-Claire Brunner et Véronique Lercher, Il était une fois la maison Bergeret, Paris, Messene, coll. « Art nouveau / Architecture », , 29 p. (ISBN2-911043-90-1).
Frédéric Descouturelle et Denise Bloch, Zoom sur la Maison Bergeret : Un autre regard sur le génie créatif des artisans de l'École de Nancy, Nancy, Association d'idées, coll. « Zoom », , 107 p. (ISBN978-2-9522757-7-4).
Olivier Romac, La maison Bergeret et les artistes de l'École de Nancy, Dombasle-sur-Meurthe, Brindille, , 47 p. (ISBN978-2-9564481-2-9).
Vincent Bertaud du Chazaud et Manuel Bougot, Art nouveau : Cinq villas et hôtels particuliers, Le Moniteur, , 176 p. (ISBN978-2281145762)
Autres sources :
Francis Roussel, Les arts du fer en Lorraine, Le fer dans l'architecture Art Nouveau, Pont-à-Mousson, Centre culturel des Prémontrés, .
Francis Roussel, Nancy : Architecture 1900, Metz, Serpenoise, coll. « Itinéraires du patrimoine » (no 23), (ISBN2-87692-134-0), p. 16.