1 Compétitions officielles nationales et internationales senior, incluant le parcours amateur et en équipe réserve. 2 Matchs officiels. Dernière mise à jour : 1 mars 2023
Sélectionné à 21 reprises en équipe de France, Just Fontaine s'illustre lors de la Coupe du monde de 1958 dont il est meilleur buteur avec treize buts — un record qui tient encore à ce jour — et dont la France est demi-finaliste. Sa carrière de joueur prend fin prématurément en 1960, à cause d'une blessure.
Just Louis Fontaine[1], dit Justo, naît le dans le quartier de Guéliz à Marrakech au Maroc (jusqu'en 1956 sous protectorat français), d'un père français, Delphin Louis Martin Fontaine (1900-1976), fonctionnaire à la Régie des tabacs, et d'une mère espagnole, Marie Dolorès Ortega (1908-1997) qui s'occupe des sept enfants du couple[3]. Just Fontaine doit son surnom « Justo » à sa mère[4],[5].
Repéré par Mario Zatelli, ancien joueur de l'US marocaine devenu entraîneur, Just Fontaine est recruté par l'OGC Nice en 1953, à 20 ans. Il est sélectionné pour la première fois avec l'équipe de France le , il marque trois buts contre le Luxembourg (8-0) mais cette sélection reste longtemps la seule.
Lors de la guerre d'Algérie, il effectue 30 mois de service militaire au Bataillon de Joinville. Il est capitaine de la sélection française qui se qualifie pour la Coupe du monde de football militaire de 1957 en Argentine. Il sera libéré six mois avant la phase finale et ne participera pas à l’aventure de ses camarades qui seront champions du monde[8]. Il y dispute aussi des matchs de rugby à XIII, et s’entraîne avec les treizistes avec lesquels il fait des concours de tirs au but[9].
Entre 1953 et 1956, il remporte avec Nice la Coupe de France en 1954 et le titre de champion de France en 1956. Il inscrit pendant ces trois saisons 42 buts en championnat.
À Reims, Fontaine trouve parfaitement sa place. Il remporte en 1958 le Championnat de France, dont il est de loin le meilleur buteur avec 34 buts, et la Coupe de France, au cours de laquelle il marque en finale contre Nîmes[10].
Coupe du monde 1958
En équipe de France, Just Fontaine est considéré comme le remplaçant de joueurs plus expérimentés, comme Thadée Cisowski[11]. Leurs blessures en Suède lui permettent de jouer les deux matchs de préparation de la Coupe du monde 1958 et d'aborder le tournoi comme titulaire, aux côtés de Raymond Kopa et Roger Piantoni, son comparse du Stade de Reims. À sa mort, Just Fontaine est le dernier joueur français vivant à avoir participé à un match de la coupe du monde[12].
Lors du premier match, où les Français s'imposent largement devant le Paraguay 7-3, Just Fontaine inscrit un triplé. Lors du deuxième match contre la Yougoslavie, la France s'incline 3-2 malgré un doublé de Fontaine. Le troisième match est remporté par la France 2-1 contre l'Écosse avec un nouveau but de Just Fontaine. Le quart de finale est assez facilement remporté contre l'Irlande du Nord 4-0, avec deux nouveaux buts de Fontaine. En demi-finale contre le Brésil, il égalise rapidement avant que l’arrière français Robert Jonquet ne se blesse. Les Francais encaissent un triplé du jeune Pelé et s'inclinent (2-5). Lors du match pour la troisième place contre l'Allemagne de l'Ouest, Fontaine inscrit un quadruplé et la France s'impose 6-3.
Avec treize buts, il détient le record du nombre de buts inscrits lors d'une seule phase finale de Coupe du monde (devant le Hongrois Sándor Kocsis, auteur de 11 buts en 1954). Il apparaît en fin d'année au 3e rang du Ballon d'orFrance Football récompensant le meilleur joueur européen de l'année, derrière son compatriote Raymond Kopa et l'Allemand Helmut Rahn.
Derniers titres et blessures
De retour au Stade de Reims, Just Fontaine atteint la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions en 1959 mais s'y incline face au Real Madrid, triple tenant du titre (0-2). Il est le meilleur buteur de la compétition avec dix buts. Il remporte le championnat de France en 1960 dont il est de nouveau le meilleur buteur.
En inscrivant avec la sélection un triplé contre le Portugal (5-3) le 11 novembre 1959 à Colombes, Fontaine monte son total en équipe de France à 22 buts, dépassant alors le record détenu par Jean Nicolas depuis 1938. Il est le meilleur buteur des éliminatoires de la Coupe d'Europe des nations 1960 avec cinq buts, contribuant à la qualification des Bleus pour la phase finale.
Malheureusement, Fontaine est victime le d'une double fracture de la jambe gauche contre Sochaux, après un choc contre l'ailier ivoirien Sékou Touré[13]. Il manque la fin de saison avec Reims et la Coupe d'Europe des nations, dont la France est éliminée en demi-finale par la Yougoslavie. À peine remis, il subit une nouvelle fracture de la jambe gauche contre Limoges le [14],[15]. Après deux saisons en pointillé, qui lui permettent d'inscrire un nouveau titre de champion de France à son palmarès en 1962, il joue son dernier match en juillet de la même année, à 28 ans.
Just Fontaine a inscrit 164 buts en 200 matchs de championnat de France (soit une moyenne de 0,82 but par match). Il est à deux reprises meilleur buteur du championnat, en 1958 et 1960, et deux fois second, en 1957 et 1959[16]. En équipe de France, il compte 30 buts en 21 sélections.
Carrière d'entraîneur
Après sa retraite de joueur, Fontaine passe ses diplômes d’entraîneur. Il sort major de la promotion des entraîneurs de 1962. Il prend les rênes de l'équipe de France de football en tant que sélectionneur en 1967 mais est rapidement remplacé après deux défaites en matchs amicaux[17].
De 1973 à 1976, il est l’entraîneur du Paris Saint-Germain, tout nouveau club qu'il fait monter en 1re division en 1974. Officiellement directeur technique, il travaille en duo avec l’entraîneur Robert Vicot jusqu'au limogeage de ce dernier en septembre 1975, puis seul. Il y est victime en 1974 d'un arrêt cardiaque sans gravité.
Il est ensuite entraîneur de l'US Toulouse durant la saison 1978-1979, en Division 2.
De 1979 à 1981, il est sélectionneur de l'équipe du Maroc de football mais ce n'est pas lui qui mène les Lions de l'Atlas à la troisième place lors de la CAN 1980 au Nigeria. En effet, quelques jours avant la compétition, il est victime d'un accident de la route près de Meknès et cède le temps de la compétition son poste de sélectionneur à Mohamed Jabrane et Hamadi Hamidouch[21],[22]. Déclarant vouloir rendre à son pays natal ce qu'il lui a donné, il milite pour la candidature du Maroc à l'organisation de la Coupe du monde 2006[23].
Il se lance comme représentant chez Adidas puis s'installe en 1965 à Toulouse où il ouvre deux enseignes sous le nom de Justo Sport qui ferment en 1986 et 1990. Il possède également deux magasins Lacoste situés à Saint-Georges et Portet-sur-Garonne.
Il inaugure le rôle de consultant lors de la Coupe du monde 1978 pour la chaîne TF1[24].
Il est également l'un des pronostiqueurs vedettes de l'hebdomadaire de paris sportifs Lotofoot Magazine. À l'occasion de la Coupe du monde 2006, il ouvre un blog[25].
Lieux de villégiature
Il fut un hôte assidu de Sainte-Maxime dans son « Mas suédois », dont trois ballons en céramique étaient posés sur les piliers de l’entrée, appelé ainsi par allusion à son record à la Coupe du monde en Suède[26].
Mort
Just Fontaine meurt dans la nuit du [27] au [6], à l'âge de 89 ans à Toulouse où il résidait[28],. Il est inhumé au cimetière Terre-Cabade dans la même ville[29].
Soulier d'or pour son record de 13 buts marqués lors d'une seule Coupe du monde en 1958, remis lors de la cérémonie d'ouverture du congrès de la FIFA à São Paulo le 10 juin 2014, des mains de Michel Platini et du Brésilien Ronaldo[32].
Meilleur buteur des phases qualificatives de l'Euro 1960 (5 buts)[35]
Record de matchs consécutifs en ayant marqué au moins un but avec l'équipe de France (8 matchs)[36]
Record du nombre de buts marqués en une seule édition de Coupe du Monde en 1958 (13 buts)
Deuxième meilleur buteur français sur une saison (club et sélection confondus), avec 53 buts inscrits lors de la saison 1957-1958[37] derrière Kylian Mbappé (54 buts) lors de saison 2022-2023[38].
Just Fontaine avec un supporter le 5 septembre 2015 à Dijon lors d'un match caritatif opposant une sélection des meilleurs joueurs de l'Olympique lyonnais à une sélection de joueurs de l'Équipe de France.
↑« PORTRAIT> Just Fontaine : La machine à marquer ! », sur tfcol.free.fr, (consulté le ) : « Même si le Bataillon de Joinville souhaitait le conserver pour cette phase finale, Just Fontaine retrouve la vie civile. ».
↑« C'est écrit : Just Fontaine, ancien buteur de l'équipe de France de football, dans Midi Olympique magazine de juillet », Treize Magazine, no 228, , p. 33 (ISSN0220-5807).