Kenny Werner grandit à Oceanside sur Long Island. Il commence très tôt la musique, en chantant et en étudiant le piano à l'âge de quatre ans. Dès l'âge de onze ans il joue du piano stride dans un orchestre qui enregistre un single pour une émission télévisée.
Au collège il intègre une classe préparatoire à la Manhattan School of Music de 1966 à 1968 avec Zenon Fishbein comme professeur, poursuit ses études dans le registre classique pendant un an et demi à la Manhattan School of Music avec le même professeur, puis décide de se consacrer au jazz[1]. Il l'étudie au prestigieux Berklee College of Music de Boston dans la classe de piano de "Madame"Chaloff, professeur d'élèves aussi connus que Keith Jarrett, Chick Corea, Herbie Hancock, et Steve Kuhn. Elle transmet à Kenny Werner sa technique de jeu et ses réflexions spirituelles sur l'expression créative dans la musique[2].
Kenny Werner part ensuite au Brésil avec le saxophoniste de jazz Victor Assis Brasil, ancien élève de Berklee, où il rencontre son frère le pianiste classique João Carlos Assis Brasil. Grâce aux cours particuliers qu'il va suivre avec João, il continue à découvrir l'expression musicale et à mieux maîtriser son parcours créatif[2].
Sa première production originale date de 1981, avec l'album Beyond The Forest Of Mirkwood. Entre 1981 et 1995, il joue avec son propre trio (Ratzo Harris à la contrebasse et Tom Rainey à la batterie), avec qui il enregistre plusieurs albums : Ken Werner – Introducing The Trio (1988), Press Enter (1992), Guru (1994), et Live at Visiones (1995).
Le Kenny Werner compose Uncovered Heart, l'une de ses plus belles mélodies, pour la naissance de sa fille Katheryn[3]. L'album homonyme en quintet avec Randy Brecker, Joe Lovano, et Eddie Gomez sort en 1990.
Après deux nouveaux albums en 1998 (A Delicate balance et Unprotected music), Kenny Werner sort en 2000 un nouvel opus intitulé Beauty secrets.
Les années 2000
En 2000, il forme un nouveau trio avec Ari Hoenig à la batterie et Johannes Weidenmueller à la contrebasse, avec lequel il enregistre trois albums : Form And Fantasy, Beat Degeneration et Peace, Live At The Blue Note.
Il collabore également avec son ami Joe Lovano depuis 1977, et jouent souvent l'un pour l'autre dans leurs albums respectifs. Il apparaît aux côtés de l’actrice Betty Buckley depuis 1989, pour qui il a écrit, arrangé et produit les spectacles, dont une symphonie qui a été jouée par l'orchestre symphonique de la BBC et le Dallas Symphony Orchestra.
Le , sa fille Katheryn, dont il est très proche, est victime d'un accident de voiture à South Fallsburg près de New York. Profondément affecté par sa disparition, il puise dans la mystique du Siddha Yoga et dans la musique les forces nécessaires[3]. Il compose alors ce qu'il considère comme l'œuvre la plus importante de sa vie[3], No Beginning, No End, une pièce en cinq mouvements pour 35 instruments à vent, chœur, et quartet à cordes, qui sort en 2010 chez Half Note Records. 70 musiciens jouent dans cette composition, parmi lesquels Joe Lovano et Judi Silvano(en).
Enseignement
Kenny Werner est l'auteur d'un livre destiné aux musiciens, intitulé Effortless Mastery: Liberating the Master Musician Within, qui fait part de ses réflexions et de ses quêtes philosophiques vis-à-vis de la musique, et enseigne les aspects émotionnels, spirituels, physiques et psychologiques du jeu et de la scène. Il organise des conférences sur ce thème, ainsi que des masterclasses, dont certaines sont éditées en DVD.
Professeur de musique, il participe à nombreuses formations, stages, donne des cours privés, aussi bien aux États-Unis qu'à l'étranger ; il a enseigné de 1987 à 1993 au sein du département jazz de la New School de New York, et était directeur artistique du programme de jazz du Banff Centre(en) de 1999 à 2000[1].
Depuis 2014, Kenny Werner est directeur artistique de l'Effortless Mastery Institute au Berklee College Of Music.
1993 : bourse du National Endowment for the Arts pour le concert hommage à Mel Lewis.
1995 : bourse du National Endowment for the Arts pour la composition d'un concerto de piano pour Duke Ellington, donné en par le Cologne Radio Jazz Orchestra à la cathédrale Saint-Jean le Divin de New York.
2010 : boursier Guggenheim pour la composition de son œuvre No Beginning, No End.
Discographie
Comme leader
1977 : Ken Werner Plays The Music Of (Finnadar Records) solo
1992 : Press Enter (Sunnyside Records) Kenny Werner trio avec Ratzo Harris, Tom Rainey
Paintings (Pioneer LDC Inc. Japan) avec Tom Rainey, Ratzo Harris, Billy Drewes, Tim Hagans, Mark Feldman, Eric Friedlander, Cafe Edson Adasilva, Jamey Haddad, Judi Silvano, Richard Martinez
1993 : Copenhagen Calypso (Steeplechase Records) solo
Meditations (Steeplechase Records) solo
1994 : Live at Maybeck Hall (Concord Jazz) duo avec Chris Potter
Live at Maybeck Recital Hall, Vol. 34 (Concord Jazz) solo
Gu-Ru (TCB Records) Kenny Werner Trio avec Ratzo Harris, Tom Rainey
1995 : Live at Visiones (Concord Jazz) Kenny Werner trio avec Tom Rainey, Ratzo Harris
↑ ab et c(en) Kenny Werner's uncovered heart, article sur la revue canada.com,
Références bibliographiques
Philippe Carles, André Clergeat et Jean-Louis Comolli, Dictionnaire du jazz, Éd. Robert Laffont, Coll. Bouquins, Paris, 1994, (ISBN2-221-07822-5), p. 1250