Son père est négociant en mercerie à sa naissance, plus tard voyageur de commerce. Quittant la Saône-et-Loire, sa famille s'installe ultérieurement à Lyon[3].
En et , il est professeur à Bucarest, et après avoir voyagé en Italie, il enseigne à Paris jusqu'en , et obtient en un diplôme de l'École du Louvre[8].
De à , il dirige la collection « L'Art français depuis vingt ans », aux Éditions Rieder[14],[15].
En , c'est en qualité de professeur de dessin à l'École des arts décoratifs qu'il écrit dans la revue Le dessin[16].
De à il enseigne à l'École du Louvre l'histoire des arts décoratifs modernes[17],[18],[8].
Alors qu'il y était déjà professeur d'histoire de l'art, il est nommé en sous-directeur de l'École des arts décoratifs[19], dont il devient directeur dès la mort du titulaire, Maurice Boukay en , jusqu'à sa retraite en . À la Libération, en , il est rappelé pendant dix-huit mois pour remettre en marche l'école[8]. En , année du jubilé de l'école, il en est encore directeur honoraire[20].
Il est inhumé au cimetière "Rabelais" de Saint-Maur-des-Fossés, ville où il résidait à la fin de sa vie[21].
Amitié avec Charles Péguy
C'est au collège Sainte-Barbe qu'il se lie d'amitié avec Charles Péguy. Ils ont à peu près le même âge, sont d'origine provinciale, et partagent grosso modo les mêmes idées progressistes : ils seront tous deux dreyfusards. Une photographie prise en les représente dans le même groupe d'élèves[4].
Péguy 1er rang, 3e ; Deshairs 3e rang, 1er.
La même année, Deshairs fait profiter son ami de ses talents de dessinateur, en le croquant au crayon et en lui offrant son portrait à mi-jambe. D'autres ont suivi : on a pu dire de lui qu'il était « l'imagier de Charles Péguy »[22].
Cette amitié donnera lieu à des échanges épistolaires, dont on a conservé certaines lettres[23],[8]. C'est ainsi qu'en Péguy confie à Deshairs sa décision « d'abandonner, pour sa Jeanne d'Arc, l'histoire au profit du drame, et même du drame en vers »[24].
Ce lien d'amitié se concrétisera aussi par la collaboration de Léon Deshairs aux premiers Cahiers de la Quinzaine, revue fondée par Charles Péguy en , dont il fut un abonné assidu[25].
Après la mort de Péguy, lorsque la municipalité d'Orléans sa ville natale décidera en d'ériger un monument commémoratif sur un square baptisé à son nom, Deshairs recommandera le sculpteur Paul Niclausse, professeur à l'École des arts décoratifs, pour la réalisation d'un buste en bronze qui le couronnera , et il sera présent à son inauguration[26].
En , il ira encore se recueillir à Villeroy sur la tombe de son ami[27].
Œuvre (sélection)
Documents inédits sur la chapelle du château de Versailles, 1689-1772 (1906)
Le Château de Maisons (Maisons-Laffitte). Architecture, sculpture, décoration. Notice historique et descriptive (1907)
Histoire du paysage en France (1908)
La dentelle (1908)
Bordeaux. Architecture et décoration au XVIIIe siècle (1908)
Le Grand Trianon. Architecture, décoration, ameublement (1908)
Une visite aux Gobelins (1909)
L'art et les mœurs en France (1909)
Aix-en-Provence, architecture et décoration aux XVIIe et XVIIIe siècles (1910)
Dessins originaux des maitres décorateurs... XVIIIe siècle... Nicolas et Dominique Pineau (1911)
Le Château de Bercy. Architecture et décoration. Fin du règne de Louis XIV (1911)
La décoration des tissus (1912)
La tapisserie et le mobilier au Musée Jacquemart-André (1914)
Le Musée Jacquemart-André (1914)
Dessins originaux des maitres décorateurs. Les dessins du musée et de la bibliothèque des arts décoratifs. Palais du Louvre. Pavillon de Marsan (1914)
Pablo Picasso (1925)
Le Petit Trianon. Architecture. Décoration. Ameublement (1926)
Intérieurs en couleurs (France). Cinquante planches en couleurs accompagnées d'une préface (1928)
↑L'amitié Charles Péguy, Feuillets mensuels (no 151), (ISSN0180-8559 et 0569-9444, OCLC1177292370, BNF34383071, lire en ligne), p. 9 ("les lettres Cn désignent les camarades que Péguy a connus à l'ENS (promotions 1890-1900)"), p. 12 ("ACnEF *Deshairs Léon*".
↑Maud Allera, « La photographie à la Librairie centrale des Beaux-Arts : Éditions Albert Lévy (1906-1936) », Les cahiers de l'École du Louvre, no 10 2017, , p. 3, 4, 6, 8 (e-ISSN2262-208X, DOIhttps://doi.org/10.4000/cel.545, lire en ligne, consulté le ).
↑G. Merlateau, « Comptes-rendus et citations sélectionnés », Le dessin, (consulté le ) : « Un professeur de dessin (Léon DESHAIRS, professeur de l'école nationale des arts décoratifs », p. 1.
↑« Les beaux-arts : M. Deshairs sous-directeur de l'école des arts décoratifs », Comoedia, Paris, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑Stéphane Laurent (dir.), « Décoration, design et politique : l’école nationale supérieure des Arts décoratifs de 1940 à 1968 », Une émergence du design. France 20e siècle, Paris, site de l'HiCSA, , p. 43 (lire en ligne [PDF], consulté le ).