Pour Boris Vian, l’argent se fait rare et au début de l’année 1954, il décide de se consacrer entièrement à la chanson. Il est parolier tout d’abord, puis, faute d’interprètes, chanteur. Boris Vian commence à travailler sur La Java des bombes atomiques le . Conformément à l'une de ses habitudes, il compose tout d'abord une musique simple qu'il qualifie de « monstre musical » sur laquelle il écrit les paroles, puis confie ces paroles à Alain Goraguer, qui produit la composition finale. La chanson est proposée aux Frères Jacques, qui la refusent. Boris Vian enregistre donc lui-même la chanson fin , et l'inscrit au tour de chant dans lequel il se produit aux Trois Baudets[1] jusqu'au , puis lors de sa tournée en France jusqu'au . Les représentations reprennent ensuite aux Trois-Baudets, du au [2].
Thème
La chanson évoque les déboires d'un vieil oncle tentant de fabriquer une bombe atomique, qui finalement se rend compte que l'important n'en est pas la portée mais « l'endroit où s'qu'elle tombe », et qui la fait éclater sur tous les grands chefs d'État, qui lui ont rendu visite pour admirer le résultat. Jugé, il se défend :
« Messieurs c'est un hasard affreux
Mais je jur' devant Dieu
En mon âme et conscience
Qu'en détruisant tous ces tordus
Je suis bien convaincu
D'avoir servi la France
»
La musique et le ton adopté, joyeux et amusants, tranchent avec le message de la chanson. Après avoir exprimé son antimilitarisme avec la chanson Le Déserteur, Boris Vian affiche cette fois encore son engagement pacifique et libertaire[réf. nécessaire].
Réception
La Java des bombes atomiques paraît sur un 45 tours intitulé Chansons impossibles[3], dont les autres titres sont Les Joyeux Bouchers, Le Déserteur et Le Petit Commerce. Un autre 45 tours intitulé Chansons possibles[4] regroupe les titres La Complainte du progrès, Cinématographe, J'suis snob, On n'est pas là pour se faire engueuler. Les deux 45 tours sont ensuite réunis pour former un 33 tours, Chansons possibles et impossibles, signe d'une certaine reconnaissance.
Toutefois, les ventes de ces disques ne sont estimées initialement qu'à moins de 500 exemplaires. Philips ne procède par la suite à aucun retirage, sans doute en raison de la réputation sulfureuse de Boris Vian liée à sa chanson Le Déserteur. Des copies illégales circulent donc rapidement[5].
Reprises
La chanson a été enregistrée par :
André Popp dans Elsa Popping et sa musique sidérante en 1957,