La ligne Nancy-Ville à Merrey est une ligne ferroviaire française de la région Grand Est, à écartement normal, longue de 121 km.
Elle constituait la ligne no 14 dans la numérotation des lignes de chemin de fer de la région Est de Jarville-la-Malgrange à Merrey, et est issue d'une ligne industrielle desservant les zones industrielles de Neuves-Maisons et la brasserie de Tantonville. Son prolongement a permis la desserte de Mirecourt, Vittel et Contrexéville.
Historique
Sur la demande du conseil général de Meurthe-et-Moselle en 1865[1], le décret du déclare d'utilité publique la réalisation par la société des chemins de fer de la Lorraine, appuyée par les brasseurs locaux, du chemin de fer d'intérêt local de Nancy à Vézelise, avec embranchements sur le canal de la Marne au Rhin, sur les forges de Jarville, sur les mines de Vandœuvre et sur la brasserie de Tantonville[2]. Le prolongement de la ligne a été envisagée par le conseil général dès 1869. Son décret de déclaration d'utilité publique date du .
Dès 1872, une convention prévoit l'exploitation de la ligne par la Compagnie des chemins de fer de l'Est[3], puis, en 1879, la ligne est reclassée dans le réseau d'intérêt général de la Compagnie des Chemins de fer de l'Est[4]. Sa mise à double voie est autorisée en 1881[5].
Après la fin du trafic d'eau minérale de Vittel et de Contrexéville, la ligne a bénéficié de travaux entre Jarville-la-Malgrange et Pont-Saint-Vincent pendant l'été 2016. Néanmoins, depuis , la section entre Xeuilley et Vittel est interdite à la circulation, impliquant une substitution par car pour les voyageurs[8],[9].
Une convention de financement de remise à niveau des lignes ferroviaires régionales de voyageurs du Grand Est a été signée le , prévoyant un important programme de renouvellement et de modernisation des voies ferrées de la région[réf. souhaitée].
La ligne
Tracé
La relation ferroviaire de Nancy à Merrey emprunte les lignes ou sections de lignes suivantes :
La ligne, ouverte en 1879, est mise à double voie à compter de 1881 entre Vézelise et Mirecourt compte tenu de son caractère stratégique. À partir de Vézelise, la ligne se poursuit en rampe de 10 ‰ vers Forcelles-Saint-Gorgon et Praye-sous-Vaudémont, atteint un court pallier suivi d'une descente à 15 ‰ et la halte de Saint-Firmin - Housséville puis Diarville, où elle franchit le Beaulong, affluent du Madon puis gravit une rampe à 14 ‰, quitte le département de Meurthe-et-Moselle et atteint sur le plateau Bouzanville - Boulaincourt puis redescend par une rampe à 15 ‰, vers Frenelle-la-Grande - Puzieux où se trouvait un embranchement vers la ligne de Barisey-la-Côte à Frenelle-la-Grande - Puzieux et plusieurs voies d'évitement. Suit une descente à 15 ‰ dans le vallon du Rû de l'Étang avec la station de Poussay et le viaduc du Val d'Ajol, avant l'arrivée en gare de Mirecourt, en rive gauche du Madon et la conjonction avec la ligne Chaumont - Épinal (ligne 24), à double voie. On y trouvait un dépôt et une remise à locomotive ainsi qu'un faisceau de garage et trois voies à quai[10].
La ligne se poursuit en utilisant un tronçon de la ligne Chaumont - Épinal, à double voie pour des raisons stratégiques, et se sépare de la ligne Chaumont - Épinal, partiellement déclassée, en gare d'Hymont - Mattaincourt, et qui avait dans les années 1980 un trafic fret important grâce à la Manufacture Vosgienne de Meuble. Le raccordement d'Hymont, long de 840 m et à double voie, permettant de relier cette gare à celle d'Épinal sur la ligne 24 (ligne Chaumont - Épinal) et réciproquement en évitant un rebroussement en gare d'Hymont - Mattaincourt autrement nécessaire.
On peut notamment signaler un viaduc à trois arches, long de 45 m sur le ruisseau du Val d'Arol (au PK 55,9), le principal ouvrage d'art de la ligne.
Infrastructure
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Exploitation
Depuis la fermeture de 2016, la section Pont Saint Vincent - Vittel est privée de circulations voyageurs, en raison du mauvais état de la voie. Il subsiste d'une part une desserte périurbaine Nancy - Pont Saint Vincent comprenant en semaine 18 allers-retours avec un cadencement à la demi-heure en pointe.
D'autre part, la ligne est toujours exploitée entre Vittel et Merrey pour les besoins des expéditions d'eau minérale des usines Nestlé avec un trafic marchandises d'une vingtaine de trains par semaine.
En période estivale le train des eaux reliant Paris-Est à Vittel circule les vendredis, samedis et dimanche pour offrir une solution de transport ferroviaire directe pour les curistes venant de la région parisienne.
Au-delà, le trafic voyageurs s'effectue en autocars, jugés souvent surchargés[12], soit, depuis [13] :
7 allers-retours directs par autoroute Nancy - Vittel en 1h35
8 allers-retours en bus Mirecourt - Nancy en 1h13
9 allers-retours en bus Mirecourt - Charmes avec correspondance TER Epinal Nancy, soit un trajet de 1h10
Projets
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Une association[14] a été créée début , afin de sauver cette ligne indispensable quotidiennement à des centaines d'usagers. Elle a réussi une manifestation de près de 400 personnes en gare de Vittel en [12].
En , une perspective de réouverture en 2022 est défendue devant le Conseil régional par le maire de Vittel Franck Perry et le député LR de la 4e circonscription des Vosges et ex-maire de Vittel, Jean-Jacques Gaultier, dans le cadre de l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire, avec une hypothèse liée à des investisseurs privés, notamment allemands. L'appel d'offres pourrait être lancé à la fin de l’année 2020[15].
↑Ministère des travaux publics, Répertoire de la législation des chemins de fer français : Lignes secondaires d'intérêt général, chemins de fer d'intérêt local et tramways, Paris, Imprimerie nationale, , 453 p. (lire en ligne), p. 11-12.
↑« Décret du 18 octobre 1873 qui approuve les Traités passés entre la Compagnie des Chemins de fer de l'Est et de deux Sociétés de Chemins de fer d'intérêt local, pour l'exploitation des lignes de Nancy à la frontière, vers Château-Salins et Vic, et de Nancy à Vézelise », Bulletin des lois de la République française, no 165, , p. 760-761 (lire en ligne, consulté le ), sur Gallica.
↑« Loi du 26 mars 1879 qui déclare d'utilité publique l'établissement de trois Chemins de fer dans le département de Meurthe-et-Moselle », Bulletin des lois de la République française, no 434, , p. 357 (lire en ligne, consulté le ).
↑Le grand livre de la bière en Lorraine, Philippe Voluer, Ed. Pl. Stanislas
↑ a et bMarie Roussel, « Nancy-Merrey : les Vittelois toujours mobilisés pour le retour de leur ligne ferroviaire : Près de 400 personnes se sont réunies devant la gare de Vittel, ce dimanche 5 novembre dans l'après-midi. Un an après la suppression des trains sur la portion Merrey-Pont-Saint-Vincent de la ligne 14, les Vittelois ne perdent pas espoir de les revoir s'arrêter à nouveau dans leur gare », France Bleu Sud Lorraine, (lire en ligne, consulté le ).
↑Anthony Sap et Ludovic Bisilliat, « Vittel : nouvelles offres TER vers Nancy et renaissance du train des eaux (direct depuis Paris) », ViaVosges, (lire en ligne, consulté le ).
Jean-Jacques Dupuy, Gares et tortillards de Lorraine, Turquant, Turquant : l'À part vagabonde, coll. « Gares et tortillards », , 333 p. (ISBN978-2-36037-001-6, lire en ligne), p. 197-201, sur Google Books.