Fermée au service des voyageurs en 1973, elle est, dans sa totalité, fermée à tout trafic dans les années 1990. La section de Ploërmel à Mauron, déclassée en 1994, a été rachetée par le département du Morbihan et réaménagée en voie verte en 2004. La section de Mauron à La Brohinière, réhabilité en ligne de fret, a rouvert en 2009. Son trafic, plus difficile à générer que prévu, n'a pas de circulations en 2018[1].
La ligne trouve son origine dans un projet transversal de chemins de fer qui raccordent la ligne du sud de la Bretagne, de Savenay à Landerneau de la Compagnie d'Orléans, à celle du centre, de Rennes à Brest de la Compagnie de l'Ouest. Le projet est celui d'un chemin de fer de Ploërmel à Caulnes en prolongement de celui de Questembert à Ploërmel. Il est précisé que l'embranchement sur la ligne de Rennes à Brest sera situé au lieu-dit La Brohinière[5]. La station de bifurcation doit être créée entre celles de Montauban (à 5 km) et Caulnes (à 9 km). Le tracé, long de 42 km) dont 23,1 km dans le Morbihan et 19,5 km en Ille-et-Vilaine, comporte cinq stations intermédiaires à Loyat, Bois-de-la-Roche, Mauron, Gaël et Saint-Méen[6].
Le « chemin de fer de Ploërmel à Caulnes » est déclaré d'utilité publique par une loi du concernant divers chemins de fer. Cette déclaration est faite à titre d'intérêt général et le ministre des travaux publics est autorisé à ouvrir les chantiers dans la limite du volume de dépenses prévues par des lois[7].
Ligne de Ploermël à la Brohinière
L'État débute les travaux en . À la fin de ce premier mois l'ensemble de la ligne est en chantier et la dépense engagée est de 90 000 francs[8]. Le , à Rennes, est procédé à l'adjudication des travaux de ballastage et pose de voie du chemin de fer de Ploermël à la Brohinière[9].
L'État, représenté par le Ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest signent le une convention pour le transfert à la compagnie d'un nombre important de chemins de fer de la région Ouest. Celui « de Ploermël à la Brohinière » fait partie des lignes dont la construction est presque achevée mais que l'État terminera lui-même pour qu'elle puisse être livrée à l'exploitation par la Compagnie. Cette convention inclut également le prolongement de la ligne par le chemin de fer de La Brohinière à Dinan et Dinard. Cette convention est approuvée par une loi du suivant[10].
Le , un accident a lieu près de la gare de Saint-Méen. Vers 19 h 30, une locomotive quitte la gare en poussant un wagon plate-forme, où sont installés 38 terrassiers de l'entreprise Astruc et Cazelles. Peu après elle rencontre un train venant en sens inverse sur la ligne à voie unique. Le choc frontal entre les deux convois a pour bilan : 18 tués et 18 blessés. Jules Fouilloux, conducteur de travaux de l'entreprise, a été condamné à trois mois de prison pour avoir donné le départ de Saint-Méen sans attendre la dépêche qui devait lui indiquer si la voie était libre[11].
Au les dépenses engagées par l'État sont de 4 819 000 fr il reste encore 259 000 fr à faire[12].
La ligne est officiellement ouverte le par la compagnie de l'Ouest[13].
En 1908, le parcours de la totalité de la ligne s'effectue en environ une heure pour un coût de 4,70 fr, ou 3,20 fr, ou 2,05 fr, suivant la classe[14].
La fermeture officielle du service des voyageurs intervient, sur la totalité de la ligne, le [4].
À partir de 1993 l'histoire de la ligne n'est plus commune dans son ensemble, le tronçon de La Brohinière à Mauron va poursuivre une page ferroviaire alors que celui de Mauron à Plôermel voit son avenir lié à celui de la ligne de Questembert à Ploërmel.
La section de Poërmel à Mauron (PK 33,173 à 52,150) est déclassée le [15],[16]. Puis la section du PK 52,150 au PK 54,000 est retranchée du réseau national le [17] et déclassée le [18].
L'avenir de la section de Mauron à La Brohinière, à l'abandon depuis la fermeture du service des marchandises en 1998, est en 2004 de nouveau ferroviaire depuis qu'elle apparait comme un facteur facilitant pour la réalisation de plusieurs importants projets industriels sur les territoires des communautés de communes de Mauron, dans le Morbihan, et Saint-Méen-le-Grand, en Ille-et-Vilaine. Le tour de table pour le financement d'une étude de faisabilité et du coût nécessaire à la réhabilitation de la ferrée réunit déjà le conseil régional, les conseils généraux des deux départements et les communautés de communes de Mauron et Saint-Méen-le-Grand. Les projets de création concernent notamment : une délocalisation d'un site de l'usine PSA de Rennes, pour stocker et déconstruire des voitures, et une plateforme pour la grande distribution. Par ailleurs, la Société armoricaine d'investissement (SAI) qui travaille dans le secteur de la métallurgie à Mauron est également intéressée[19].
En 2005, la décision d'implantation d'une plateforme logistique à Gaël, donne du sens au projet de réouverture d'un trafic de fret sur la ligne, après de multiples négociations le projet est devenu réalité avec la réalisation, par tranches, d'importants travaux de réhabilitation de la voie. Les 13,7 km entre La Brohinière et Saint-Méen sont de nouveau opérationnels le [20], le premier train de fret circule le , le tronçon de Saint-Méen est ouvert fin avril et les travaux pour le dernier tronçon de Gaël à Mauron sont en cours[21].
Le projet d'une « gare de ferroutage » (cross docking), sur le site des Pierres Blanches situé sur les communes de Mauron et Saint-Léry, est abandonné en . Cette décision, prise par le Conseil général du Morbihan, serait due à l'impossibilité de maitrise du foncier nécessaire (100 hectares). Elle a pour conséquence de bloquer le projet de rénovation de la voie entre Saint-Léry et la gare de Mauron[22].
Longue de 41 kilomètres, la ligne a un profil en dents de scie avec des pentes de 15‰, au maximum, dans les deux sens[3].
En quittant la Ploërmel, la ligne descend vers l"Étang au Duc qu'elle longe jusqu'à la gare de Loyat, située, sur la rive gauche de l'Yvel, au sud-est de la localité[3].
Gares
Ouvrage d'art
Équipement
La section de Mauron à La Brohinière est une ligne fret non électrifiée à voie unique.
Vitesse limite
Depuis le réaménagement de la voie, entre Mauron et La Brohinière, la vitesse limite est de 30 km/h sur cette section ouverte uniquement pour un trafic marchandises avec une charge maximum de 20 tonnes par essieu[4].
Exploitation
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↑Conseil général d'Ille-et-Vilaine, « Chemin de fer de Ploërmel à Caulnes », Rapports et délibérations, , p. 86 (lire en ligne, consulté le ).
↑Conseil général du Morbihan, « Chemin de fer de Ploërmel à Caulnes », Rapports et délibérations, , p. 98 (lire en ligne, consulté le ).
↑J. B. Duvergier, « Loi qui déclare d'utilité publique divers chemins de fer », Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglements, et avis du Conseil d'Etat, t. 78, , p. 331-332 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Situation, à la fin du 4e trimestre de 1880, des travaux de chemin de fer d'intérêt général déclarés d'utilité publique et non livrés à l"exploitation au 1er janvier 1880 (tableau) », Revue générale des chemins de fer, , p. 3-162 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Adjudication France », Annales industrielles, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑« N° 14218 - Loi qui approuve la convention passée, le 17 juillet 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 359 - 367 (lire en ligne).
↑Sénat, « Convention avec la compagnie de l'Ouest (tableau) », Impressions : projets, propositions, rapports..., , p. 216 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Statistique : ouvertures, concessions et déclarations d'utilité publique des chemins de fer d'intérêt général et d'intérêt local en France, en Algérie, et au Sénégal, pendant l'année 1884 : lignes d'intérêt général en France (tableau) », Revue générale des chemins de fer, , p. 107 (lire en ligne, consulté le ).
↑Paul Joanne, Bretagne : Les routes les plus fréquentées, Paris, Hachette, coll. « Guides-Joanne », , 224 p. (lire en ligne), p. 192.
↑« Décret du 17 octobre 1994 portant retranchement et déclassement de sections de lignes dépendant du réseau ferré national géré par la Société », Journal officiel de la République française, no 248, , p. 15148 (lire en ligne, consulté le ).
↑Site Bretagne-économique, Réouverture au trafic fret de la ligne La Brohinière-Mauron, 03/2009 lire (consulté le 31/10/2009).
↑Site régions.magazine, Bretagne, « Trafic fret : réouverture de la ligne Mauron (56) La Brohinière (35) » lire (consulté le 31/10/2009).
↑« Le projet de gare de ferroutage à Mauron et Saint-Léry est abandonné », La lettre Économique de Bretagne, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
Jean-Pierre Nennig, Le chemin de fer de Bretagne Nord : De Rennes à Brest par Lamballe, Saint-Brieuc et Guingamp et ses embranchements vers Saint-Malo, Dinard, Dinan, Dol-de-Bretagne, Ploërmel, Le Légué, Pontivy, Carhaix, Paimpol, Lannion, Roscoff, Pornichet, JPN Éditions, coll. « Archéologie ferroviaire », , 272 p. (ISBN978-2-9519898-6-3 et 2-9519898-6-5, EAN978-2-9519898-6-3, BNF42130680), chap. 16 (« La Brohinière - Ploërmel »), p. 195-202.