La loi du (dite plan Freycinet) portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en n° 26, une ligne « d'Auxerre à Vitry-le-François, par ou près Saint-Florentin, Troyes et Brienne »[1]. La ligne de Saint-Florentin - Vergigny à Monéteau - Gurgy qui constitue un tronçon de cet ensemble est déclarée d'utilité publique par une loi le [2]. La ligne ne sera cependant pas construite avant les années 1920.
La ligne est concédée à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée par une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie. Cette convention est approuvée par une loi le suivant[3]. Cette convention a fait l'objet d'un avenant signé le . Cet avenant est approuvée par une loi le [4].
La ligne de Saint-Florentin - Vergigny à Monéteau - Gurgy est mise en service le .
La fermeture intervient en plusieurs temps : le service voyageur entre Saint-Florentin - Vergigny et Monéteau - Gurgy est déjà supprimé le ; le , l’armée allemande dépose la voie entre Monéteau et Pontigny. Seule la portion Pontigny St Florentin continuera donc à être exploitée. [réf. souhaitée].
Le , un train de munitions allemand se rendant au camp de Varennes stationne pour des raisons techniques dans la gare de Pontigny. À l’aube, un groupe de résistants déposent des pains de plastic sous les wagons. L’explosion est effroyable. Les maisons tremblent ; l’abbaye elle-même est touchée et la toiture est ouverte à tous les vents…[5]
Le voit le déclassement de la section de Pontigny à Monéteau-Gurgy (PK 12,460 au PK 24,480)[6], et le du tronçon du PK 12,240 au PK 12,460 à Pontigny[7].
Le service marchandises est arrêté entre Saint-Florentin-Vergigny et Pontigny le .
Les déclassements des tronçons de la ligne se poursuivent :
et de Saint-Florentin-Vergigny à Pontigny (PK 4,220 à 12,225) le [9]. Néanmoins le déclassement de cette dernière section est annulé, le , par une décision du Conseil d'État[10].
Infrastructure
Cette ligne était intégralement à voie unique, toutefois les terrains achetés préalablement à la construction permettaient l'établissement d'une 2e voie.
Entre Saint-Florentin et Pontigny, le tracé est envahi par la végétation.
Entre Pontigny et Monéteau, un chemin en excellent état permet de suivre le tracé et découvrir les infrastructures de l’ancienne ligne de style « PLM tardif » : gares avec ses quais, maisons de garde barrière, ponts, etc.
Patrimoine ferroviaire
La quasi-totalité des maisons de garde-barrière (17) et l'entiéreté des bâtiments de gare (Cheu, Pontigny, Rouvroy - Venouse, Héry) ont échappé à la démolition et sont devenues des habitations particulières. Ces gares et maisonnettes de passage à niveau correspondent au style « PLM tardif » qui se caractérise par de hauts bâtiments munies de facades colorées avec de grandes baies, des charpentes apparentes, des arcs en briques de plusieurs couleurs ainsi que le nom de la gare et de la compagnie « PLM » en carreaux de céramique.
Galerie de photos
PK 5,9, gare de Chéu.
PK 7,1, passage sous la LGV.
PK 8,0 ligne sous la végétation.
PK 15,7 gare de Rouvray Venouse.
PK 17,6 passage sous la D5.
PK 18,1, maison garde barrière.
PK 20,4, ligne en tranchée.
PK 24,0, ligne en talus.
Notes et références
↑« N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456, , p. 6 - 12 (lire en ligne).
↑« N° 10375 - Loi qui déclare d'utilité publique, l'établissement du chemin de fer de Monéteau, près Auxerre à Saint-Florentin : 21 mars 1881 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 18, no 602, , p. 300 - 301 (lire en ligne).
↑« Loi approuvant une convention passée avec la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée pour la concession du chemin de fer de Monéteau à Saint-Florentin déclaré d'utilité publique par la loi du 21 mars 1881 : 2 avril 1910 », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, no 93, , p. 2970 (lire en ligne).
↑« Loi approuvant un avenant à la convention passée, le 24 février 1910, avec la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée et relative à la concession du chemin de fer de Monéteau à Saint-Florentin : 19 mars 1923 », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, no 78, , p. 2611 (lire en ligne).