La Compagnie du Jura bernois ouvre en 1874 un premier tronçon reliant les gares de Bienne et Tavannes (ce tronçon ne fait plus partie de la ligne du Jura depuis l'ouverture du tunnel Moutier-Granges), puis un tronçon Bâle-Delémont l'année suivante. La jonction complète est établie le 24 mai 1877. A Delémont, la ligne bénéficie d'un accès à la France via la ligne Delémont-Delle – la bifurcation de Delémont est d'ailleurs orientée de manière à privilégier les liaisons directes franco-suisses, engendrant un rebroussement pour les liaisons Bâle-Bienne[5].
La ligne est intégrée au réseau ferré national suisse en 1903 (année d'acquisition du Jura-Simplon par les CFF)[4].
Afin de réduire les temps de parcours entre la frontière franco-suisse et Berne (et au-delà l'Italie), un projet voit le jour au début du XXe siècle de dévier la ligne par un itinéraire plus direct, toujours avec l'appui de la France[6],[7],[8]. La mission en échoit au Berne-Lötschberg-Simplon (BLS), société indépendante des CFF (mais à capitaux en partie publics) créée en 1906 pour réaliser et exploiter la ligne du Lötschberg. Cette société se voit confier en 1909 la concession d'une liaison directe entre la gare de Moutier et celle de Longeau (sur la ligne du Pied-du-Jura), qu'elle établit en creusant le tunnel Moutier-Granges. Le nouvel itinéraire ouvre à la circulation en 1915[6].
: le train international Hispania-ExpressCerbère–Genève–Bâle–Hambourg déraille entre Choindez et Delémont. La voiture-restaurantallemande s'écrase contre l'entrée du tunnel de Choindez III et est coupée en deux[10] ; trois morts et 27 blessés seront retirés du train. La cause étant que ce type de voitures-restaurants était plus long de 1,1 mètre que la normale (27,50 m contre 26,40), et que l'empattement entre les second et troisième essieux supérieurs d'autant, longueur qui a suffi pour que les isolations d'aiguille ne détectent plus le véhicule durant un court instant, permettant ainsi aux lames d'aiguilles de tourner. Les deux bogies de la voiture se sont donc retrouvés sur deux voies différentes et parallèles. La voiture a circulé ainsi sur quelques centaines de mètres, y compris à travers le tunnel de Choindez I, avant d'être stoppée par l'entrée du tunnel III, construit séparément du tunnel II. Les installations de sécurité de la gare de Choindez étaient en travaux à ce moment-là, il est possible que la longueur des rails isolés en ait été réduite.
Caractéristiques
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
La ligne est entièrement à voie unique à l'exception du tronçon périurbain Bâle-Aesch, et du tronçon Longeau-Bienne commun à la ligne du Pied-du-Jura[11]. Il est prévu de doubler la voie entre les gares successives de Duggingen et Grellingen, créant ainsi un évitement dynamique à même d'augmenter la capacité de la ligne. Ce projet reçoit l'aval de l'Office fédéral des transports en février 2023[12] et devrait se concrétiser d'ici fin 2025[13],[14]. Dans le cadre de ces travaux, les CFF annoncent en 2024, que les trains ne circuleront plus entre Laufon et Aesch, d'avril à fin septembre 2025. Des bus remplaceront les trains entre ces deux communes, mais le temps de trajet sera rallongé de 15 à 30 minutes[15].
Ouvrages d'art
Avec une longueur de 7 mètres, le tunnel de Moutier III situé le long des gorges de Moutier est le plus court tunnel ferroviaire du pays[16].
La cluse (les gorges) de Moutier.
Gorges de Moutier, série de tunnels dont fait partie le tunnel de Moutier III.
Tunnel de Moutier III, à gauche de l'image.
Exploitation
La ligne du Jura est parcourue de bout en bout par les trains la ligne InterCity (IC) numéro 51, à la fréquence horaire. Des trains reliant Bâle à Lausanne et Genève sans changement l'ont empruntée jusqu'en 2015[17]. Il est prévu à terme de doubler la fréquence de la ligne IC 51 et de rétablir le prolongement à Lausanne pour une partie des circulations[12]. En complément, le tronçon de Bienne à Delémont est emprunté par des RegioExpress reliant Bienne à Belfort-Montbéliard TGV, et le tronçon de Bâle à Delémont, par la ligne S3 du RER trinational de Bâle reliant Olten à Porrentruy. Tous ces trains sont exploités par les CFF.
Notes et références
Notes
Réseau ferré suisse, Secrétariat général CFF, Berne 1997
↑Convention concernant le développement de l'offre de prestations de transport ferroviaire et l'avenir de l'axe Bâle-Laufont-Delémont-Bienne (direction Lausanne/Genève), (lire en ligne)