Fondé au IVe siècle, le premier évêque attesté est un certain Isaac au début du siècle suivant (vers 400)[dhs 1]. L'évêché de Genève est suffragant, avec ceux de Grenoble, Valence, Die, Viviers et Maurienne, de l'archidiocèse de Vienne[dhs 1]. Le siège de l'évêché est déplacé dans la ville d'Annecy, à la suite de la Réforme calviniste de 1569, donnant naissance au diocèse de Genève-Annecy, qui disparaît en [dhs 1].
Les sources
Le catalogue des évêques dit liste de la Bible de Saint-Pierre est la plus ancienne liste manuscrite présentant les évêques de Genève[1]. Cette liste épiscopale se trouvait sur un « feuillet d'une bible latine appartenant à l'église Saint-Pierre de Genève », pièce qui a depuis disparu[2]. Toutefois, il existe une retranscription de celle-ci réalisée par François Bonivard[2] dans Chroniques de Genève. Bonivard réalise deux listes de ce catalogue de la Bible de Saint-Pierre, qui contient les noms des évêques jusqu'à Frédéric, d'autres noms avaient été ajoutés par des auteurs successifs jusqu'à Jean de Savoie[3].
L'historien Édouard Mallet (1805-1856) a travaillé la première de ces listes et l'a publiée dans les Mémoires et Documents de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, en 1847 (t.V, pp. 357-359)[2]. À partir du Xe siècle, les évêques du catalogue sont attestés par les sources[2],[1].
Les travaux d'Édouard Mallet ont été repris par plusieurs auteurs, notamment ceux du Régeste genevois (1866) ou encore le chanoine et historien Louis Duchesne (1843-1922) qui en reproduit une partie, commentée, dans son ouvrage Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule (1894)[2].
Des travaux plus récents ont reproduit et actualisée cette liste, notamment la collection Helvetia Sacra (vol. 3, coll. Le diocèse de Genève, l'archidiocèse de Vienne en Dauphiné, 1980), ou encore l'ouvrage collectif Le diocèse de Genève-Annecy (1985), utilisés pour l'article de Catherine Santschi, « Genève (diocèse, évêché) » (2007), publié dans le projet encyclopédique Dictionnaire historique de la Suisse.
Les évêques de Genève
Évêques de « la Bible de Saint-Pierre »
Le catalogue de liste de la Bible de Saint-Pierre publié par Bonivard (XVIe siècle)[3], reproduit par Mallet (1847), puis Duchesne (1894)[4], mentionne :
Diogenus
Dominius
Salvianus
Cassianus
Eleutherius
Téolastus/Theolastus
Frater
Pallascus
Maximus
Papolus I
Gregorius
Nicerius
Rusticus
Patricius
Hugo
Andreas
Graecus
Papolus II
Robertus
Aridanus
Egoaddus
Albo
Huportunus
Eucherius
Gubertus
Renenbertus
Leutherius
Gosbertusvixit ann. XVI
WalternusXXXVI
Apradus XXXIII
Domitianus
Boso/Bozoann. XVII m. V
Insequenter :
Anseginus/Anségise ann. XXXIletm. X
Apradus
Bernardus
Riculphus
Fraudo
Aldagandus
Aymo
Girardus
Hugo
Cunraddus
Aldagandus
Bernardus
Fridericusvixit in episcopatu ann. XXXVII et obiit VIII
Louis Duchesne (1894) relève que les deux premiers noms correspondent aux premiers évêques de Grenoble, Domnin et Diogène (fin du IVe siècle)[4]. Il précise que « sur les 30 noms suivants, qui nous conduisent jusqu'à Anségise et à l'année 877, quatre seulement, outre celui d'Anségise, ont des attestations en dehors de la liste […] Après Anségise, il y a à peu près
accord entre le catalogue et la réalité historique. »[4]. Bonivard continue la liste après Frédéric jusqu'à Charles de Seyssel et Jean-François de Savoie, placé au 72e rang de sa liste[3].
Premiers évêques (Ve au XIe siècle)
Les noms des évêques figurant dans l'article du Dictionnaire historique de la Suisse (2007) sont mentionnés en caractère gras[dhs 1],[d 1]. Ceux cités dans des ouvrages, mais absents de la précédente liste, sont indiqués en retrait et en italique. La présence et le rang d'un évêque dans le catalogue de la Bible de Saint-Pierre (B.S.P.) — ou son absence — sont précisés.
451 : Proculeianus, qui aurait participé au concile d'Arles, mais non mentionné dans le catalogue et les différentes listes[reg 1] ;
v. 470 : Eleutherius/Eleuthère, placé au 5e rang de la B.S.P. ;
v. 470 : Theoplastus/Theoplaste[5], présent au concile d'Arles (470/480)[reg 2]. Probablement Theolastus du catalogue[5], placé au 6e rang de la B.S.P. ;
v. 470 – v. 490 : Domitianus/Domitien ;
v. 512/513 : Florentinus/Florentius/Florentin, sénateur[reg 3], élu mais décline[7] ;
601/602 (?) : Rusticius ou Patricius (?). Ils proviennent d'un récit relatif à l'année 602 (603 ?), d'après le Frédégaire, mais leur siège n'est pas indiqué[7],[reg 9]. Le premier est mentionné au 13e rang et le second au 14e rang de la B.S.P.. Une passio des saints Ours et Victor, leur attribue respectivement les sièges d'Octodure (Martigny) et de Tarentaise[7], les auteurs du Régeste genevois relevaient que « Rusticus et Patricius étaient évêques, l'un de Genève, l'autre de Martigny », concluant « Peut-être le second était-il, à l'époque du fait raconté, le coadjuteur de l'évêque Rusticus »[reg 9] ;
769 – 770 : Gauzibertus, le Gosbertus placé au 29e rang de la B.S.P. ;
v. 800 : Walternus, au cours du règne de Charlemagne[reg 12], placé au 29e rang de la B.S.P. ;
833 : Altaldus/Altadus[7],[reg 13], que l'on suppose pouvoir être le suivant[reg 13],[8] ;
838 (?) : Aptadus/Apradus (?)[8], il aurait siégé 33 ans, il assiste au concile de Worms (833), il est au nombre des prélats qui signent l'acte par lequel Aldricus, archevêque de Sens, opère la translation des moines de Saint-Rémi. En 838, il assiste au synode de Carisiacus (Kiersy-sur-Oise) convoqué par l'empereur Louis le Débonnaire. Placé au 30e rang de la B.S.P.[reg 13] ;
Sans date : Boson/Boso[8], placé au 32e rang de la B.S.P. ;
877 : Ansegisus/Anseginus/Anségise[8], il est dit qu'il siégea 32 ans et 10 mois[reg 15]. Il signe au concile de Ravenne (877)[8],[reg 15], placé au 33e rang de la B.S.P. ;
882 : Aptadus II/Optandus[8], élu par le clergé et le peuple de Genève vers le mois de mai 882, il est soutenu par l'empereur Charles le Gros contre le métropolitain de Vienne Oltramne, qui était du parti de Boson[reg 16]. Il est fait prisonnier en août 882 par le métropolitain qui le dépouille de ses biens[9], absent du catalogue à moins qu'il ne soit Apradus au 34e rang de la B.S.P.[8] ;
Évêques de Genève en résidence à Annecy (1543-1801)
Genève est secouée par la Réforme, l'évêque Pierre de La Baume fuit définitivement Genève le . Les chanoines cathédraux, dispersés depuis 1527, rejoignent progressivement Annecy : en 1539, au plus tard, le chapitre des chanoines est installé à Annecy[12]. Genève passe à la Réforme en 1536. L'évêque François Bachod décide de s'installer « provisoirement » à Annecy. Son successeur s'installe définitivement, mais les évêques continuent à porter le titre de « Prince-évêque de Genève ».
Les évêques du diocèse dit de Genève-Annecy sont[dhs 1],[d 4] :
La bulle Qui Christi Domini, prise en exécution du Concordat de 1801, supprime et recrée un siège de Chambéry en lui assignant comme diocèse les deux départements du Mont-Blanc et du Léman, Genève, Annecy et le Pays de Gex compris, appelé diocèse de Chambéry et Genève. Il est suffragant de Lyon. L'évêque de Chambéry portait également le titre d'évêque de Genève. Ce sont[dhs 1],[d 4] :
↑ a et bCatherine Santschi, Les évêques de Lausanne et leurs historiens des origines au 18e siècle : érudition et société (vol. 11 à 12), Librairie Droz, (lire en ligne), p. 57.
↑ ab et cFrançois Bonivard, Chronique de Genève. Des origines à 1504 (Tome 1), Genève, 1542-1551 (lire en ligne), p. 68-76, publié par Gustave Revilliod, Genève, 1867.
↑Frédéric Meyer, « Les élites diocésaines en Savoie à la fin du XVIIe siècle », Rives méditerranéennes, nos 32-33, , p. 173-189 (lire en ligne).
↑in Revues « Annesci » n° 6 - 1958 & n° 7 - 1959, édit. Société des Amis du Vieil Annecy.
↑Armes : écartelé en 1 et 4 d'or à la croix pleine de gueules, aux 2 et 3 de gueules a une colonne d'or, à deux d'argent passées en soutoir d'après Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, L'Histoire en Savoie, « Dictionnaire du Duché de Savoie », Tome II, 1840, La Fontaine de Siloé, coll. « L'Histoire en Savoie », (ISSN0046-7510), « N°9, Nouvelle série », p. 249.
Voir aussi
Bibliographie
(la) « Ecclesia Gebennensis (provinces de Vienne) », dans Gallia Christiana, vol. 16, (lire en ligne), p. 371-466, et pages suivantes.
Louis Binz, Jean Emery et Catherine Santschi, rédaction Jean-Pierre Renard, Helvetia Sacra. Abteilung I, 3. Le diocèse de Genève, l'archidiocèse de Vienne en Dauphiné, Berne, A. Francke, , 391 p. (ISBN978-3-77201-454-3)
Joseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses de Genève, Tarentaise, Aoste et Maurienne et du décanat de Savoye, S. Hénault, 1759 (copie de l'exemplaire bibliotheque cant. et univ. lausanne), 506 p. (lire en ligne)
François Bonivard, Chroniques de Genève, t. 1 (seconde partie), Genève, D. Dunant (réimpr. 1851) (1re éd. 1542 à 1551), 548 p. (lire en ligne).
Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Provinces du Sud-Est (tome premier), vol. 3, Paris, Thorin et fils, , 356 p. (lire en ligne).
Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule. Provinces du Sud-Est (tome premier), Paris, Albert Fontemoing. Anc. Thorin et fils, , 2e éd. (lire en ligne).
Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe – XVe siècle), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p.
Adrien Gavard, « Armoiries du diocèse et des évêques de Genève dès 1500 », Archives héraldiques suisses, no 29, , p. 80-90 (lire en ligne)
Adrien Gavard, « Armoiries du diocèse et des évêques de Genève dès 1500 [suite] », Archives héraldiques suisses, , p. 152-163 (lire en ligne)
Louis de Mas Latrie, Trésor de chronologie, d'histoire et de géographie pour l'étude et l'emploi des documents du Moyen Âge (TC), V. Palmé, 1889, Paris, pp. 1427-1428 (lire en ligne)