Issu d'une famille de la classe moyenne, il sert dans la marine française de la Révolution et de l'EmpereurNapoléon Bonaparte et sur divers navires corsaires français, de 1802 à 1810. L'accumulation de ses butins lui permet de devenir maître de ses propres navires.
En , il quitte la Guadeloupe, deux semaines avant qu'elle ne tombe aux mains des Britanniques, et transporte 208 esclaves, sur le William jusqu'à Barataria, en Louisiane près de La Nouvelle-Orléans, tenue par le flibustier français Jean Lafitte. Trois hommes l'aident à repartir avec 108 esclaves et Jean Jannet, un ami de Jean Lafitte pour les revendre à Eugène Fortier, du Bayou Lafourche pour 17 000 dollars[3], mais il se fait arrêter un peu plus loin par la marine américaine qui lui confisque son navire[4].
Trafic négrier et corsaire pour le Venezuela et commodore dans la marine de la Nouvelle-Grenade (aujourd'hui Colombie)
On le retrouve en 1813 en Caroline du Nord, centre d’affaires dynamique qui attire nombre de jeunes immigrants pressés de faire fortune. Il a alors 25 ans et pendant quelques années, ses aventures plus ou moins légales, comme le trafic d'esclaves, lui permettent d’accumuler assez d’argent pour acheter son propre bateau et se lancer à son compte avec des lettres de marquevénézuéliennes pour attaquer les navires espagnols. Il est ensuite commissionné comme commodore dans la marine de la Nouvelle-Grenade (aujourd'hui la Colombie), et à des frais personnels considérables, en à diriger le blocus espagnol et à évacuer des centaines de personnes dans ses navires de la ville forteresse assiégée de Carthagène des Indes (Colombie) à Haïti. En Haïti, Aury s'oppose à Simón Bolívar, qui souhaite devenir le commandement unique des forces révolutionnaires, après l'avoir dans un premier temps aidé à constituer une force militaire contre l'Empire espagnol.
Libération de la Floride, négrier
En 1815, il se met au service d'un groupe d'associés de La Nouvelle-Orléans qui projettent une attaque des rebelles mexicains sur la côte du Texas et contre les ports royalistes, dans le cadre de la révolte mexicaine contre l'Espagne. Il installe alors sa base sur l'île de Galveston où il sera chassé en 1817 par le pirate et trafiquant d'esclaves français Jean Lafitte. Il abandonne alors le Texas, pour collaborer avec Gregor MacGregor, aventurier écossais dans la campagne de libération de la Floride, alors espagnole, et progressivement reprise par les Américains à partir de 1810. Il s'installe ainsi comme négrier à Amelia Island, à la frontière de la Floride espagnole[2]. Le « scandale de l'île d'Amélia » est à l'origine d'une loi votée à l'initiative du président américain James Monroe, en 1818, peu après son arrivée à Amélia, qui offre une récompense aux esclaves ou aux associés de négriers donnant des informations permettant de faire saisir des navires. La vente issue de la saisie est partagée en deux, la moitié pour l'informateur et l'autre pour l'État[5].
Projet de conquête du Panama pour la France
Avec les commerçants de Kingston, Benoît Chassériau et Jean-Baptiste Pavageau et l’armateur corsaire Jean-Baptiste de Novion, Aury imaginent en 1820 de conquérir le Panama alors encore une possession de l’Espagne. Ce projet vise à donner à la France le moyen de renforcer et sécuriser son commerce dans cette région du monde. Consulté officieusement, le ministre de la Marine et des Colonies, Pierre-Barthélémy Portal d'Albarèdes, décline leur offre audacieuse [6].
Une autre 'affaire de Panama' ou le projet de conquête de quatre Français en 1820 (Louis-Michel Aury, Benoît Chassériau, Jean Pavageau and Jean-Baptiste de Novion), par Jean-Baptiste Nouvion, Revue d'histoire diplomatique, Paris, Éditions A. Pedone, no 2, 2019 pp. 159–174
Rebel without a Cause : The adventure of Louis Aury, by Robert C. Vogel, Laffite Society Chronicles, VIII,
Vida de Luis Aury : corsario de Buenos Aires en las luchas por la independencia de Colombia y Centroamérica, par Carlos A. Ferro, Tegucigalpa : Departamento de Relaciones Públicas de la Jefatura de Estado, 1973
La Presencia de Luis Aury en Centro América, par Héctor Humberto Samayoa Guevara, Guatemala, 1965
↑William C. Davis, The Pirates Laffite: The Treacherous World of the Corsairs of the Gulf, p. 59.
↑"The Slave Trade: The Story of the Atlantic Slave Trade: 1440-1870", par Hugh Thomas, page 616 [2]
↑[Une autre 'affaire de Panama' ou le projet de conquête de quatre Français en 1820 (Louis-Michel Aury, Benoît Chassériau, Jean Pavageau and Jean-Baptiste de Novion), par Jean-Baptiste Nouvion, Revue d'histoire diplomatique, Paris, Éditions A. Pedone, no 2, 2019 pp. 159–174