Son père, France Brien, est agronome de profession. Il s'est installé avec sa famille dans la région d'Amos en 1923, soit un peu plus de vingt ans après les premiers colons. La famille Brien était au centre du développement de la colonisation de l'Abitibi, de la tradition rurale, du rêve des nouveaux arrivants et de l'importance de la quotidienneté pour survivre. Louis Brien a d'ailleurs rendu un hommage à son père dans un livre paru en 1990, intitulé Monsieur jardin[5]. Toute son enfance a été ainsi baignée dans cette atmosphère du rêve en devenir des nouveaux abitibiens et de contacts chaleureux avec la communauté locale. Cette enfance lui servira sans doute plus tard pour le développement de thèmes dans sa production artistique[6]. Comme en font foi quelques-uns des titres de ses gravures : Les premiers bleuets, En traîneau, Embarquement sur l'Harricana, On y goûte cette année, Ça mord-tu ?, Le moulin des sœurs, Mon premier cheval, Au Nord du Nord, Rêve d'enfance, Ils sont montés vers les terres du Nord, Les placoteuses, En ski par un frette bleu[7].
Dans sa recherche artistique, il développe un goût pour la transparence dans les couleurs et donne une douceur et une certaine légèreté dans les teintes en profitant au mieux de la texture du bois. La parution d'un catalogue des graveurs et peintres québécois lui donne l'idée de contacter tous les artistes cités qui sont allés effectuer des stages en Europe[8]. Une suggestion reçue lui parle d'un centre de gravure en Suisse. Ainsi, avec sa petite famille, Louise sa femme et son fils Mathieu, il part en 1974 pour un stage d'étude d'une durée d'un an au Centre de gravure contemporaine en lithographie à Genève. Cette opportunité marquera favorablement toute sa carrière artistique[9]. Il renouvèlera cette expérience de formation à l'été de 1978.
Les débuts de sa carrière artistique furent difficiles. Dans les années 1970, on ne connaissait pas la gravure en Abitibi. Il vendait ses œuvres à des prix dérisoires. C'est avec les techniques de l'aquarelle, de la gravure sur bois, de la lithographie et finalement de la gravure sur carton qu'il s'est fait connaître au cours des ans. Mais aussi grâce aux thèmes qu'il a développés dans ses œuvres en s'intéressant à la vie de son milieu[4]. Dans cette période, les couleurs de ses œuvres sont spontanées et servent bien ses portraits pleins d'humour et de tendresse représentant de petites gens de son entourage[10].
Viendra ensuite une période plus engagée de l'artiste avec Série noire dans les années 1980. Période où il travaillera avec du bois clé, un bois cerné de noir qui épouse parfaitement les contours des éléments du tableau. On y découvre notamment les œuvres Sans travail et Femme dans la nuit. Toutefois finalement, l’artiste conserve globalement sa signature humoristique dans son environnement.
Pour l'artiste, la gravure est un métier de tous les instants. Avec ses outils (brunissoir, grattoir, berceau, burin), il donne vie à ses récits en réalisant des gravures colorées sur bois ou sur carton. Il dépeint la vie un peu comme un roman. Un récit tantôt nostalgique, tantôt souriant qui se cache sous des scènes familières[4].
Sa formation d'enseignant reste bien ancrée dans ses gênes. Même après sa retraite, il poursuivra les ateliers de formation auprès de différents publics pendant de nombreuses années[11]. Ainsi, avec Fernande Boulanger, Gisèle Cotnoir-Lussier, Arsène Paquette et Joanne Poitras, il fonde en 1982 l'Atelier Les Mille Feuilles, un centre d'art à Rouyn-Noranda qui se consacre aux arts imprimés en Abitibi-Témiscamingue. Au fil des ans, l’atelier a acquis des équipements et développé une expertise dans plusieurs domaines de l’estampe. Dans les années 2000, les artistes de l’atelier ont développé de nouveaux procédés comme la lithographie sur plaque de polyester donnant ainsi accès à de nouvelles technologies de l’image[12].
Comme artiste graveur, tout au long de sa carrière, il a participé à plus de 50 expositions solos et de nombreuses expositions collectives en Amérique, en Europe et en Nouvelle-Zélande[13]. Il a aussi collaboré à une dizaine de livres d'artistes et il a aussi illustré les couvertures de diverses publications importantes un peu partout en Amérique[14].
Il est membre du Conseil québécois de l'estampe, de Xylon-Québec[9], du Conseil des artistes en arts visuels de l'Abitibi-Témiscamingue et de l'Atelier Les Mille Feuilles à Rouyn-Noranda[17].
Revue Ma caisse, vol. 24, no 4, juillet 1987, Mouvement Desjardins, p. 14.
Agenda Témiscabitibien, Pierre Lapointe, Rouyn-Noranda, p. 100, 1988, (ISSN 0835-5908)
Monsieur jardin, auteur Louis Brien, Édition d'ici et d'ailleurs, Val-d'Or, 1990, (ISBN9-78298007-725-8).
Louis Brien, Contes gravés, Centre d’exposition de Rouyn-Noranda, 1993, (ISBN2-9806496-0-0).
Impressions a-géographiques, Christiane Baillargeon, Atelier Les Mille Feuilles, Rouyn-Noranda, pages 5 et 17, 1994[39].
Endgrain, contemporary wood engraving in North America, Patricia Ainsli, Barbarian Press, 1994, (ISBN9-78092097-110-9).
Histoire de l'Abitibi-Témiscamingue, sous la direction de Odette Vincent, Institut québécois de recherche sur la culture, 1995, pages 586 et 608, (ISBN2-89224-251-7).
Sélection de l’œuvre Paysages du Nord-Ouest par un jury régional pour une reproduction commerciale en affiche par le Conseil de la culture de l'Abitibi-Témiscamingue, 1981[44],[45].
Xylon - Quebec : Obras Recientes : 24 Artistas Grabadores del Canada, Ana Maria Pavela, Stella Sasseville et Maria Luisa Segnoret, Xylon Québec Canada, Montréal, 1989[46].
Finaliste prix du public, Galerie l'Imagier, Aylmer, 1989.
↑ abc et dJean Dumont, Marcel Caron, France Lachaîne et Louise Boudreault, Louis Brien : Contes gravés : Rétrospective 1968 à 1999, Centre d'exposition de Rouyn-Noranda, (ISBN978-2-9806496-0-8, lire en ligne).
↑Écho, « Louis Brien, Ann Bilodeau et André Laflamme exposent à Amos. », L'Écho abitibien, , p. C-13.
↑Exposition New-York, Société des artistes professionnels du Québec, (lire en ligne).
↑ a et b(en) Gerard Brender à Brandis, Gerard Brender à Brandis et Danuta Kamocki, The White Line : Wood Engraving in Canada since 1945, The Porcupine's Quill, (ISBN978-0-88984-117-8, lire en ligne).
↑ a et bMarie-Ève Pettigrew et Marie-Ève Pettigrew, Grandeur nature : Louis Brien, Marcel Caron, Sylvie Crépeault, Martine Savard, L'Écart, lieu d'art actuel, (lire en ligne).
↑Christiane Baillargeon et Gilles Daigneault, Impressions a-géographiques, Association des graveurs de l'Atelier Les mille feuilles, (ISBN978-2-9804294-0-8, lire en ligne).
↑Conseil de la Culture en A-T., « L'artiste Louis Brien derrière l'image de la 21e édition du Festival. », Mensuel, aôut/septembre 2002, p. 6 (lire en ligne [PDF]).
↑Serge Wagner, Danielle Blouin, Claudette Hould et Anthea Boesenberg, Miniare : Biennale internationale d'estampes miniatures de Montréal 2002 = Miniare : Montréal International Miniature Prints Biennial 2002, Conseil Québécois de l'Estampe, (ISBN978-2-922018-07-3, lire en ligne).
↑Normand Biron, Xylon-Québec 1985-2005 : 20 ans, Fondation Derouin, (lire en ligne).
↑Frontière, « Une collection d’œuvres d'art régionales vient d'être lancée », La Frontière, , p. 87.
↑Danielle B.-Marsan, « Marie-Reine Bérubé, Ann Bilodeau et Louis Brien, Les œuvres de trois artistes d'ici seront reproduites en affiches au Québec. », La frontière, , p. 57.
↑Ana Maria Pavela, Stella Sasseville et Maria Luisa Segnoret, Xylon - Quebec : Obras Recientes : 24 Artistas Grabadores del Canada, Xylon Québec Canada, (lire en ligne).
↑Nicole Malenfant, Nicole Malenfant, Jean Dumont et Francine Paul, L'estampe originale au Québec, 1980-1990, Bibliothèque nationale du Québec, (ISBN978-2-551-12704-7, lire en ligne).
↑Jean Dumont, Marcel Caron, France Lachaîne et Louise Boudreault, Louis Brien : Contes gravés : Rétrospective 1968 à 1999, Centre d'exposition de Rouyn-Noranda, (ISBN978-2-9806496-0-8, lire en ligne).