La SNCB a commandé 445 voitures, représentant 105 000 places, à un prix total de 1,3 milliard de dollars canadiens[1], pour une livraison entre 2018 et 2021.
Les 445 premières voitures sont divisées en 90 voitures-pilotes motorisées, 65 voitures-pilotes non motorisées et 290 voitures. La part de Bombardier dans cet ordre initial est estimé à 787 millions d'euros, la part d'Alstom étant de 471 millions d'euros.
La mise en œuvre de voitures pilotes motorisées tritension est une première pour la SNCB[2]. Cette formule a l'avantage - par rapport à une rame tractée - de permettre d'utiliser toute la longueur utile des quais pour l'embarquement des voyageurs, tout en conservant la possibilité de faire évoluer la composition des rames au gré des besoins, que ce soit en cours de journée sur une même relation - renforcement de la composition en heure de pointe - ou sur le long terme, durant les 4 décennies de services de ce matériel. Le fait que ces voitures motrices soient plus spécialisées que des locomotives électriques classiques ne pose plus vraiment question depuis que les activités fret et passager sont opérées par des sociétés distinctes. L'engin est par ailleurs compatible avec plusieurs séries de matériel et devrait sans grande difficulté le rester avec les prochaines séries à commander, la SNCB restant de longue date cohérente au niveau des protocoles de communication entre engins (conduite en unité multiple, sonorisation et commande des portes d'embarquement, conduites de frein pneumatiques), du type et de la position de l'attelage automatique ou encore de l'interface physique d'intercirculation entre caisses (tampons, crochets, position des portes, boudins et passerelles)[3].
Fin 2020, la SNCB passe commande d'une deuxième tranche comportant 68 voitures-pilotes non motorisées et 130 voitures d'un type nouveau, accessibles de manière autonomes avec des équipements pour les personnes à mobilité réduite[4].
Mise en service
Initialement prévue à l'automne 2018[5], la livraison est repoussée d'abord pour , puis pour l'été 2019, et finalement fin 2020[6].
Les premières voitures M7 sortent d'usine fin 2018[7]. Elles sont soumises à une série de tests sur le locodrome de Velim (en République tchèque)[8],[9] puis sur le réseau SNCB[7].
En , une voiture-pilote M7 démarre une phase d'essais[10] tandis qu'une première motrice quitte l'usine de Valenciennes pour la République tchèque[11] afin d'être testée sur le circuit de Velim[12].
Les premières voitures M7 circulent en service commercial à partir de [13]. Les 3 premières voitures ont commencé leur service avec des voitures M4 sur des trains P entre Liège-Guillemins et Bruxelles-Midi[14], puis avec des voitures I11 sur des trains P entre Visé, Liège et Bruxelles-Midi via la ligne à grande vitesse LGV 2.
À partir de l'été 2020, la SNCB met en circulation une rame comportant 5 M7 couplées à 3 M4 circulant sur un IC-18 (Bruxelles-Midi - Namur - Liège-Saint-Lambert).[réf. souhaitée]
Après les vacances scolaires, c'est au tour des IC-01 (Ostende-Eupen) de recevoir les M7. Elles y ont été incorporées petit à petit sur plusieurs rames allant jusqu'à 5 M7 par rame en remplacement d'une partie des voitures I11[15].Cependant La SNCB met a disposition une i11 avec 3 à 4 voitures accompagnés des M7 double étage et d'une locomotive série 18.
Fin , les M7 ne peuvent circuler qu'à deux maximum par train à cause de problèmes d'interférences sous 25 kV[réf. souhaitée]. Depuis avril 2021, le nombre de M7 maximum sous 25 kV est passé à 4. Au-delà, les problèmes d'interférences (au niveau des convertisseurs de traction) sont toujours présents. Des rames complètes sont à nouveau autorisées à partir de l'été.
À partir du [16], un premier train encadré par une motrice et une voiture-pilote entre en service commercial sur les trains P 7012 et 8014 (Gand-Alost-Schaerbeek) puis sur les P 7306 et 8305 (Tongres-Bruxelles) ainsi que deux IC-20 en soirée[17]. Elles sont ensuite déployées en priorité sur les trains IC.
Les voitures livrées à partir de 2022 sont équipées de vitres d'un nouveau type éliminant l'effet cage de Faraday qui tend à dégrader la performance de la 4G pour les voyageurs à bord. Les M6 sont également concernées par ces modifications[18].
Utilisation
Le plan de transport du premier semestre de 2023 fait circuler des voitures et motrices M7 sur les relations suivantes[15] :
IC-01 Ostende - Eupen, assurés quasi-exclusivement par des rames réversibles avec six voitures M7, une I10 "vélos", une I11 et une I11 pilote ou une M6 multiservices ;
IC-03 Genk - Louvain - Bruxelles - Blankenberge : rames mixtes d'une ou deux M7 Bmx et de voitures M6 en alternance avec des automotrices AM96 ;
IC-14 Quiévrain - Mons - Bruxelles - Landen - Liège : rames complètes avec motrices et voitures-pilotes en alternance avec des automotrices AM80 ;
IC-20 Gand - Alost - Bruxelles - Aarschot - Tongres : rames complètes de M7 (avec motrice ou locomotive série 18) en alternance avec des voitures M4 ;
Train P 7014/8014 Schaerbeek - Gand-Dampoort - Saint-Nicolas : une rame complète avec motrice.
Depuis le 12 juin 2023,
IC-26 Courtrai - Ath - Bruxelles - Termonde - Saint-Nicolas : rames complètes avec motrices en alternance avec quelques paires d'automotrices AM80. Depuis septembre, la totalité des rames M6 ont été mutées ailleurs pour laisser la place aux couples M7.
Début 2024 apparaissent des compositions hybrides d'une motrice et une voiture-pilote encadrant trois voitures M4 à un étage.
Rame de quatre M7 tractée par une motrice Bmx.
Rame motorisée de quatre M7 et six M4.
Composition de deux motrices M7 et dix voitures M6.
Caractéristiques
Caractéristiques générales
Les voitures M7 sont principalement destinées au trafic InterCity. Elles disposent de la climatisation, d'un système de toilettes en circuit fermé et d’écrans d'information ; certaines voitures (incluant la lettre D pour Disabled) sont équipées d'un espace pour les vélos ainsi que pour les personnes en fauteuil roulant ; celles incluant la lettre V ne mettent à disposition que l'espace vélos. La SNCB s'est expliquée au sujet de leur accessibilité critiquée : la hauteur des portes accessibles aux personnes à mobilité réduite, plus basses que la hauteur standard des quais (76 cm)[19],[20].
Elles comportent les types suivants :
voiture-pilote de seconde classe avec espaces pour les fauteuils roulants et les vélos à l'étage inférieur (BDx) ou avec un espace vélos plus vaste, sans WC (BVx) ;
voiture mixte première et seconde classe avec la première classe à l'étage supérieur (AB) ;
voiture de seconde classe (B) ;
motrice à deux étages comportant deux petites salles d'une trentaine de places ainsi que les équipements électriques (Bmx).
L'aspect extérieur des voitures intermédiaires est quasi identique à celui des voitures M6, dont elles sont issues mais se distinguent par des marquages surdimensionnés[10], qui ont depuis été appliqués aux M6 passant en rénovation, et par la position des écrans indicateurs de destination. L'intérieur fait appel à de nouveaux sièges et de nouveaux matériaux.
Les voitures-pilotes et les motrices se distinguent des voitures M6 par leurs faces frontales inspirées de celles des Twindexx allemandes[10].
Les 130 voitures sans cabine de conduite, dont la commande a été passée en , appartiennent à un type nouveau avec des portes d'accès à hauteur de quai (76 cm) et une toilette adaptée aux fauteuils roulants (comme les voitures-pilotes BDx)[4].
Aménagement
La première classe dispose de sièges en cuir gaufré avec plusieurs cloisons de séparation au revêtement en bois et tapis au sol. La disposition des sièges est néanmoins en 2+2, comme les M6, mais toutes les places de première classe se trouvent au second étage.
La seconde classe reprend l'agencement des voitures M6 mais avec des sièges aux montants plus fins, facilitant le stockage de valises, dotés d'un revêtement en tissu quadrillé de noir. Le sol est en imitation bois. Chaque groupe de sièges dispose d'une prise de courant (une sous chaque fauteuil en première classe) et plusieurs écrans informatifs se trouvent à chaque étage au niveau des porte-bagages. Les voitures AB et B disposent d'une toilette à une extrémité et d'une petite salle de 16 places dont 4 strapontins à l'autre où est possible l'accueil des poussettes et vélos.
La voiture-pilote dispose d'une salle de sièges transversaux avec place assise et toilette adaptée aux fauteuils roulants et deux portes d'accès proches de la hauteur du quai. Côté cabine, un escalier avec palier donne accès à l'étage supérieur, proche de celui des M7B mais avec un espace à bagages et 6 sièges transversaux.
La motrice ne dispose pas de toilette, un couloir traverse la salle des machines arrière pour accéder à la voiture suivante. Deux portes plus étroites et des escaliers décalés donnent accès à deux salles de 26 places, celle du deuxième étage comportant une rangée de trois sièges face au sas de chaque escalier. Comme toutes les M7 et M6, des portes automatiques antibruit se trouvent en haut de chaque escalier d'accès.